Ses
parents, vignerons d’origine modeste sont très estimés dans leur
commune. Etienne apprend le métier de jardinier-fleuriste où il
donne satisfaction. Il est reconnu intelligent, mais irascible,
violent et emporté. Il travaille depuis l’âge de 12 ans dans un
château comme jardinier-fleuriste. Exploité, il devient
rapidement un révolté et rejoint les anarchistes après les avoir
rencontrés lors d'une tournée de conférences dans le Midi.
Proche de Lorulot, il l'accompagnera dans ses tournées. En 1909,
il arrive à Paris, mais le 4 décembre 1910, comme il refuse de
faire son service militaire, il part à l’étranger.
Déclaré insoumis par les autorités militaires, il change alors
d'identité utilisant les papiers d'un ami anarchiste du nom de Samuelis Simentoff (né le 15 janvier 1887 à Síros en Turquie) et
part en Belgique où il se fait camelot. Il y fait la
connaissance de
Garnier,
Callemin et
Carouy et ils reviendront
vivre ensemble dans la communauté de Romainville où
Victor Kibaltchiche et
Rirette Maîtrejean éditent le « l’Anarchie ».
Il se lie avec Jules Bonnot et les autres compagnons
illégalistes, avec qui il participe à certaines actions
violentes.
Le 25 mars 1912, il est à Montgeron pour le vol d'une automobile
(où il y a mort d'homme), puis à Chantilly, où il prend part à
l'attaque de la Société Générale, banque où deux employés sont
tués.
Il travaille quelque temps à Ivry pour le soldeur anarchiste
Antoine Gauzy et se lie avec une jeune fille Marie Besse. C'est
lui qui fera venir Bonnot chez Gauzy. Le 24 avril 1912, il est
finalement arrêté dans un petit hôtel de Belleville.
A partir du 3 février 1913, il comparaît devant les assises de
la Seine. Le 27 février 1913, à l’issue du procès de la bande à
Bonnot, il est reconnu coupable d’assassinat pour le crime de
Chantilly, ainsi que pour le crime de Montgeron mais avec
circonstances atténuantes. Il est guillotiné le 21 avril 1913
avec Callemin et
Soudy.
Le
testament qu’il laisse à son avocat est plein de bons sentiments
et de noble reconnaissance à ses proches. Il lègue le révolver à
un musée de Paris " comme souvenir d’une innocente victime d’une
affaire qui a jeté dans le pays un frisson d’épouvante,… je
désire qu’il soit inscrit lisiblement sur la crosse du révolver
la parole du grand martyr : « tu ne tueras point ». Je lègue à
la Société mon ardent désir qu'un jour, peu lointain, règne dans
les institutions sociales un maximum de bien-être et
d'indépendance, afin que l'individu, dans ses loisirs, puisse
mieux se consacrer à ce qui fait la beauté de la vie, à
l'instruction et à tout ce qui est science.».