Ses
parents ont fait faillite dans l’hôtellerie. Issu d’une famille
très pauvre, il quitte l’école à 11 ans pour être garçon
d’épicerie.
Décrit comme étant de caractère ombrageux, sournois et révolté,
il multiplie dès l'adolescence des actes d'incivilité, les
fugues, ainsi que les petits larcins. En 1908, à 16 ans, il
arrive à Paris où il se fait exploiter par des commerçants sans
scrupule, mais il ne tarde pas à se révolter et à dénoncer les
tromperies de ses patrons. Affilié au syndicat de l'épicerie, il
traîne ses employeurs aux prud'hommes pour licenciement abusif.
En 1909, il est condamné une première fois à 3 jours de prison
pour "outrage à agents" puis 15 jours en mai 1910 pour les mêmes
motifs. Accusé ensuite d'avoir volé un vélo, il écope d'une
peine de six mois de prison et d'une interdiction de séjour dans
le département de la Seine. Il contracte la tuberculose en
prison. Il en sort en août 1911, révolté, et de plus en plus
malade. Après un court séjour dans un sanatorium de l'Oise qu'il
quittera en raison de ses idées anarchistes, il se munit de faux
papiers et entre dans l'illégalité, n'hésitant pas à voler
jusque dans les coopératives ouvrières (La Bellevilloise). Il
fréquente également le milieu des anarchistes illégalistes où il
rencontre Bonnot et les autres membres de la bande.
Ressorti en 1911, encore plus aigri et révolté que jamais, il
fréquente les réunions des anarchistes et se trouve ainsi en
contact avec
Kibaltchiche alias Victor Serge et les autres
anarchistes de la bande à Bonnot.
Atteint de tuberculose, chétif et malingre, il est considéré
comme un être fragile par ses parents. Ces derniers ont eu déjà
2 enfants morts de maladie et une fille qui s’est suicidée.
Selon Victor Serge dans « Mémoires d’un révolutionnaire » : « Soudy
incarne à la perfection l’enfance piétinée des impasses.
« Tuberculeux à treize ans, vérolé à dix-huit, condamné à vingt
(vol de bicyclette)…il disait « j’suis un pas d’chance, rien à
faire. Sentimental, les complaintes des chanteurs de rues
l’émouvaient jusqu’au bord des larmes. »
Soudy participe aux braquages de Montgeron et Chantilly où un
chauffeur et deux employés de la Société Générale sont tués. Il
est placé dans la voiture, armé d'une carabine, chargé de tirer
sur quiconque a l'intention de poursuivre la bande. Il est
arrêté le 30 mars 1912 à Berck sur Mer chez un cheminot
anarchiste.
En
compagnie de
Raymond Callemin,
Etienne Monier et
Eugène
Dieudonné, lors du procès de la bande, il est condamné à mort le
27 février 1913 par la cour d’Assise de la Seine. Il est le
premier à avoir la tête tranchée le 21 avril 1913 suivant, à
l'âge de 21 ans. Ses derniers mots ont été: "Il fait froid, au
revoir !".