Fils d'un cantonnier de la ville de Fontainebleau, il commence à
travailler à l'âge de 13 ans comme boulanger. Très tôt révolté
contre l'injustice sociale, il milite dans le milieu
syndicaliste. Il commet quelques larcins qui l'amènent quelques
mois en prison. Devenu anarchiste et insoumis, il part en
Belgique où il va rencontrer
Callemin,
Carouy et
Metge. Mais il
est bientôt recherché pour avoir, en particulier, cambriolé le
café où travaille sa maîtresse
Marie Vuillemin (née le 11 mai
1889 à Mons, Belgique, et ayant quitté un mari violent du nom de Schoofs). Il aurait tué un chauffeur à Gand, lors d'un vol de
voiture en compagnie de Bonnot et aurait été aussi impliqué dans
un vol qualifié à Charleroi, en mars 1911. Il préfère alors
revenir avec Marie, en France. Ils vont alors vivre un temps
dans la communauté de Romainville où ils vont retrouver les
compagnons belges, et d'autres individualistes, partisans de
l'illégalisme.
Après avoir volé une automobile avec Bonnot, il prend part le 21
décembre 1911 au braquage, de la rue Ordener, où il tire sur un
garçon de recette pour lui voler sa sacoche, le blessant
grièvement. Mais le montant du butin est fort décevant.
Recherchée par toutes les polices, la bande va alors rentrer
dans un engrenage fatal. Garnier participe avec
Valet et Callemin, à l’attaque armée de la Société Générale à Chantilly,
tandis que
Soudy fait le guet. Ils ont volé une voiture sur la
route de Melun après avoir blessé gravement ses passagers. Le
bilan du hold-up est de 2 morts pour 50 000 frs (7 600 euros).
La banque offre une prime de 100 000 frs (15 000 euros) à
quiconque permet la capture des bandits. Garnier est devenu le
véritable tueur de la bande (contrairement à Bonnot, qui ne tire
que pour se défendre). La presse de déchaîne contre « les
bandits en auto ».
Si
Bonnot est abattu le 28 avril 1912, Garnier et Valet sont encore
en liberté. Ils logent dans un pavillon à Nogent sur Marne.
Repérés le 14 mai 1912 par la Sûreté, le pavillon est cerné et
le siège le plus fou de toutes les annales de la criminalité va
commencer. Pour tuer Garnier et Valet, il faut 9 heures de
fusillades nourries, des centaines de policiers, un bataillon de
zouaves sur le pied de guerre, sans parler de plusieurs
mitrailleuses lourdes mises en batteries. La fusillade fera
plusieurs blessés dans la police.
"Je sais que cela aura une fin dans la lutte qui s'est engagée
entre le formidable arsenal dont dispose la société et moi, je
sais que je serai vaincu je serai le plus faible mais j'espère
vous faire payer cher votre victoire."
In
lettre au préfet de Police le 19 mars 1912.