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La Bande à Bonnot

 


Préambule - L'histoire - Les membres de la bande - Louis LEPINE - Anatole DEIBLER


 

Préambule

 

Pour la première fois, l’automobile utilisée pour faire un hold-up

 Le 21 décembre 1911, rue Ordener à Paris, un certain Bonnot accompagné de compères, d’armes à feu et d’une automobile volée dévalise un garçon de recettes de la Société Générale. Le butin est maigre mais ce qui est considérable c’est l’utilisation, pour la première fois, d’une automobile.

 

Brève, sanglante mais célèbre épopée largement médiatisée

Dès lors, commence l’épopée de la Bande à Bonnot. Elle ne dure que quelques mois, mais le tourbillon est sanglant et la légende immense. Ses agissements spectaculaires sont régulièrement médiatisés, en ce début de XXe siècle, où la presse est en plein développement et utilise désormais la photographie.

Dans cette époque de misère, de chômage et de luttes sociales sans merci, le public apeuré ou passionné va être tenu en haleine.

 

De l’idéologie anarchiste à la criminalité

Sous prétexte qu’une partie de la bande à Bonnot a pendant un temps fréquenté les locaux de l’hebdomadaire « l’Anarchie », les autorités ont engagé une cabale contre ces libertaires qui mettent en cause l’autorité en place. Ainsi, la bande à Bonnot illustre la dérive vers le grand banditisme de certains militants de la cause anarchiste.

 

Des meurtriers traqués mais habiles et très actifs qui déjouent la police

La bande à Bonnot compte plus d’une vingtaine de membres. Elle multiplie les coups en France et en Belgique, pille deux armureries, vole des voitures, attaque des particuliers et s’affronte avec la police. A ces occasions, les bandits n’hésitent pas à descendre les gêneurs, mais aussi à ridiculiser les forces de l’ordre impuissantes à les arrêter.

 

Qualifié par les journaux de « célèbre bandit » et considéré comme le chef des « bandits en automobile » :

Jules Joseph Bonnot

est né le 14 octobre 1876
à Pont de Roide (Doubs)
à 21 heures
selon l’état-civil

 

Bonnot toujours en fuite mais plus pour longtemps

Si funeste soit-elle, la notoriété de la « bande à Bonnot » est alors admise et les journaux l’entretiennent avec application. La police utilise également la presse pour informer le public de l’avancée de ses recherches afin de susciter des dénonciations.

Des moyens considérables sont mis en œuvre pour assiéger le repaire du bandit en présence notamment du Préfet Lépine.

Dans ce contexte médiatisé, on ne compte pas moins de 20 000 personnes accourues et massées en pleine nuit aux abords du pavillon où s’est réfugié Bonnot. Après des heures de fusillades, le chef des  « bandits en automobile » est abattu par la police le 28 avril 1912 à Choisy le Roi 94.

 

 

Dans son testament laissé à Choisy le Roi, Bonnot écrit :

« Je suis un homme célèbre. La renommée claironne mon nom aux quatre coins du globe, et la publicité faite par la presse autour de mon humble personne doit rendre jaloux tous ceux qui se donnent tant de peine pour faire parler d’eux et qui n’y parviennent point… »

 

 

Voici les quelques mots trouvés griffonnés sur un papier dans les poches de Garnier, membre de la bande, abattu à Nogent-sur-Marne :

"Réfléchissons. Nos femmes et nos enfants s'entassent dans des galetas, tandis que des milliers de villas restent vides. Nous bâtissons les palais et nous vivons dans des chaumières. Ouvrier, développe ta vie, ton intelligence et ta force. Tu es un mouton : les sergots sont des chiens et les bourgeois sont des bergers. Notre sang paie le luxe des riches. Notre ennemi, c'est notre maître. Vive l'anarchie."

 

 

Quant à Caillemin, un autre membre de la bande, il déclare aux policiers venus l’interpeller :

"Vous faites une bonne affaire! Ma tête vaut cent mille francs, chacune des vôtres sept centimes et demi. Oui, c'est le prix exact d'une balle de browning!"