Il
arrive à Paris où il fréquente les individualistes qui éditent
"L’Anarchie ». Aidé financièrement par Alfred Fromentin que l'on
surnomme "le milliardaire anarchiste", il s'installe à
Ivry-sur-Seine (banlieue de Paris) comme soldeur et marchand de
nouveautés. Il est en contact avec un autre marchand anarchiste
du nom de Pierre Cardi (né le 24 août1875 en Corse).
Gauzy a 32 ans au moment de l'affaire de la bande à Bonnot, il
vit avec une jeune Nîmoise de 24 ans, Anna UNI dite Nelly, qui
ne cache pas ses idées libertaires, et il est père de deux
enfants en bas âge.
Elie Monier a travaillé chez lui comme
commis. C'est ce dernier qui lui envoie Jules Bonnot, alors
traqué par toutes les polices, mais sans lui révéler sa
véritable identité. Le 24 avril 1912, le Sous-directeur de la
Sûreté, Jouin, est abattu par Bonnot lors d'une perquisition
dans la boutique de Gauzy.
Arrêté immédiatement, ce dernier est molesté par une foule
hystérique et il arrive le visage tuméfié devant Guichard, le
Chef de la Sûreté, qui le frappe de nouveau et le menace.
Accusé d'avoir dissimulé à la police la présence de Bonnot chez
lui, Gauzy dit avoir hébergé un compagnon dont il ignore le
véritable nom. Passible de la peine de mort, il est jugé avec
les survivants et complices de la bande.
Le
27 février 1912 devant les assises de la Seine, Gauzy est
finalement condamné à 18 mois de prison pour "recel de
malfaiteurs".
Ayant effectué la plus grande partie de sa peine en préventive,
il est libéré le 8 juillet 1913.
Quelques temps, il est blessé par balle tard par un
ex-inspecteur de police malhonnête lors d'un différent
commercial, mais sans rapport avec l'anarchie ni la bande à
Bonnot. Il ne veut pas dénoncer son agresseur. « La délation est
une chose qui lui répugne » dira son frère Louis également
anarchiste.
Antoine Gauzy est reconnu coupable de recel de Monier et de
Bonnot. Il est disculpé dans le meurtre de Mr Jouin ainsi que
dans la tentative d’assassinat de M. Colmar. Il est condamné à
18 mois de détention.
Quand il décède le 12 juin 1963 à Viry-Châtillon, dans son
pavillon, il est le dernier membre de la bande à Bonnot. Il
laisse pour dernières volontés : « Ni fleurs, ni couronnes, et
surtout civilement »
Menant une vie modeste et effacée, de marchand de tissus sur les
marchés, son activisme militant est transformé en « souvenir de
jeunesse ».