Fils d'un entrepreneur de travaux publics (qui aura des revers
de fortune), il habite Paris, et après l'école primaire, est
placé en apprentissage. Ouvrier serrurier il réussira à monter
un petit atelier de serrurerie. Il fréquente les milieux
anarchistes et le 10 décembre 1910, il est condamné à 15 jours
de prison pour "outrage à agents" lors d'une manifestation de
commémoration de la Commune.
Dès
l’adolescence, il est intéressé par la lecture des feuilles
révolutionnaires et dès 20 ans, collabore au journal anarchiste
« Le Libertaire ». Secrétaire du groupe « La Jeunesse
anarchiste ». Lors de réunions de cette association, il fait
connaissance avec certains individus compromis dans la bande à
Bonnot. Pour échapper au service militaire, il déserte en
Belgique où il rencontre
Garnier.
Il
retourne ensuite en France. Il adhère au groupe la "Jeunesse
Révolutionnaire" et fréquente la communauté à Romainville,
autour du journal "l’anarchie" qu'éditent
Victor Kibaltchiche et
Rirette Maîtrejean. Il y seconde
Raymond Callemin à la
typographie. Il commence alors à commettre quelques actions
illégalistes avec la bande, mais il est bientôt contraint avec
les autres compagnons de quitter Romainville surveillée par la
police. Il loge alors avec
Metge à Garches, mais après
l'arrestation de celui-ci le 4 janvier 1912, il se cache avec
Garnier.
Le
25 mars 1912 il prend part aux braquages à Montgeron puis à
Chantilly.
Après le siège et la mise à mort de Bonnot le 28 avril 1912, ils
sont traqués de toutes parts. Réfugiés avec Garnier à
Nogent-sur-Marne dans un pavillon qu'ils louent sous un faux
nom, ils sont finalement dénoncés et repérés par la police dans
la soirée du 14 mai. Ne se faisant aucune illusion sur le sort
qui leur est promis, ils vont alors vendre chèrement leur peau
en soutenant un siège héroïque de plusieurs heures contre des
forces considérables de polices et de l'armée et cela devant des
milliers de badauds accourus pour l'hallali. Ils finissent par
succomber le 15 mai 1912, vers les deux heures du matin. Pour
tuer Garnier et Valet, il faudra 9 heures de fusillades
nourries, des centaines de policiers, un bataillon de zouaves
sur le pied de guerre, sans parler de plusieurs mitrailleuses
lourdes mises en batteries. La fusillade fera plusieurs blessés
dans la police.
Pourtant encore vivant lors de l'assaut de l'armée, Valet aurait
été d'après les révélations de la presse, achevé dans le fourgon
de police. Et c'est la raison pour laquelle on aurait refusé à
son père de voir le corps.
A noter que Valet avait une compagne répondant au nom d'Anna
DONDON, née en 1884 dans la Nièvre. En 1905, elle fréquente les
causeries populaires de
Libertad, mais en 1906 elle est
condamnée à cinq ans de prison pour émission de fausse monnaie.
Emprisonnée à Rennes, elle sera remise en liberté conditionnelle
en 1909.
Arrêtée après la mort de Valet, elle ne sera pas poursuivie par
la justice. Elle restera anarchiste de conviction jusqu'à sa
mort à l'âge de 96 ans.