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La Bande à Bonnot

 


Préambule - L'histoire - Les membres de la bande - Louis LEPINE - Anatole DEIBLER


Les membres de la bande à Bonnot


 

VALET André René

Né le 27 mai 1890 à 9h du soir (21h)  à Verdun 55 Meuse
selon acte de naissance n° 174

Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

 

Fils d'un entrepreneur de travaux publics (qui aura des revers de fortune), il habite Paris, et après l'école primaire, est placé en apprentissage. Ouvrier serrurier il réussira à monter un petit atelier de serrurerie. Il fréquente les milieux anarchistes et le 10 décembre 1910, il est condamné à 15 jours de prison pour "outrage à agents" lors d'une manifestation de commémoration de la Commune.

Dès l’adolescence, il est intéressé par la lecture des feuilles révolutionnaires et dès 20 ans, collabore au journal anarchiste « Le Libertaire ». Secrétaire du groupe « La Jeunesse anarchiste ». Lors de réunions de cette association, il fait connaissance avec certains individus compromis dans la bande à Bonnot. Pour échapper au service militaire, il déserte en Belgique où il rencontre Garnier.

Il retourne ensuite en France. Il adhère au groupe la "Jeunesse Révolutionnaire" et fréquente la communauté à Romainville, autour du journal "l’anarchie" qu'éditent Victor Kibaltchiche et Rirette Maîtrejean. Il y seconde Raymond Callemin à la typographie. Il commence alors à commettre quelques actions illégalistes avec la bande, mais il est bientôt contraint avec les autres compagnons de quitter Romainville surveillée par la police. Il loge alors avec Metge à Garches, mais après l'arrestation de celui-ci le 4 janvier 1912, il se cache avec Garnier.

Le 25 mars 1912 il prend part aux braquages à Montgeron puis à Chantilly.

Après le siège et la mise à mort de Bonnot le 28 avril 1912, ils sont traqués de toutes parts. Réfugiés avec Garnier à Nogent-sur-Marne dans un pavillon qu'ils louent sous un faux nom, ils sont finalement dénoncés et repérés par la police dans la soirée du 14 mai. Ne se faisant aucune illusion sur le sort qui leur est promis, ils vont alors vendre chèrement leur peau en soutenant un siège héroïque de plusieurs heures contre des forces considérables de polices et de l'armée et cela devant des milliers de badauds accourus pour l'hallali. Ils finissent par succomber le 15 mai 1912, vers les deux heures du matin. Pour tuer Garnier et Valet, il faudra 9 heures de fusillades nourries, des centaines de policiers, un bataillon de zouaves sur le pied de guerre, sans parler de plusieurs mitrailleuses lourdes mises en batteries. La fusillade fera plusieurs blessés dans la police.

Pourtant encore vivant lors de l'assaut de l'armée, Valet aurait été d'après les révélations de la presse, achevé dans le fourgon de police. Et c'est la raison pour laquelle on aurait refusé à son père de voir le corps.

A noter que Valet avait une compagne répondant au nom d'Anna DONDON, née en 1884 dans la Nièvre. En 1905, elle fréquente les causeries populaires de Libertad, mais en 1906 elle est condamnée à cinq ans de prison pour émission de fausse monnaie. Emprisonnée à Rennes, elle sera remise en liberté conditionnelle en 1909.

Arrêtée après la mort de Valet, elle ne sera pas poursuivie par la justice. Elle restera anarchiste de conviction jusqu'à sa mort à l'âge de 96 ans.