« LIBERTAD » Joseph Albert,
dit Albert Libertad ou « Libertad »
Né le 24 novembre 1875 à 3 heures du matin à Bordeaux 33
selon acte de naissance n° 1326
décédé le 12 novembre 1908 à Paris
Il est attiré par l’anarchisme (*) dès sa jeunesse
Né de parents inconnus, il devient handicapé des jambes par suite de maladie. Ainsi, pour le reste de sa vie, il doit se déplacer avec des béquilles, dont il saura se servir habilement lors de bagarres.
A l’issue de ses études à Bordeaux, il devient comptable à 18 ans.
Dès 1896, il fait de la propagande anarchiste au sein de réunions publiques. Enfant de l’Assistance Publique, il ne peut quitter Bordeaux qu’à sa majorité. Dès lors, il se rend à Paris où il vit d'abord à la belle étoile ou dans des asiles de nuit avant de se présenter dans les bureaux du journal Le libertaire qui lui servent temporairement d'abri.
Dès 1899, il est correcteur dans l'imprimerie tenue par Aristide Bruand qui édite La Lanterne. Puis il travaille pour le Journal du peuple, avant d'entrer en 1900 à l'imprimerie Lamy-Laffon. L'année suivante, il fait partie du syndicat des correcteurs. Il commence à écrire dans des journaux (notamment au Droit de vivre) où son talent est vite reconnu.
Du fait de ses activités nombreuses et remarquées, Libertad est étroitement surveillé par la police. Dans les colonnes du Libertaire, il se plaint ainsi d'être constamment suivi par deux agents... qui ne cessent de l'épier.
Journaliste talentueux, il devient un orateur hors pair au service des valeurs de l’anarchie
Libertad ne s'en tient pas exclusivement à l'écrit. Il est aussi un adepte de la « propagande par le fait ». Connu au sein du mouvement anarchiste pour son ton tranchant, ironique, son imagination débordante et sa verve polémique, il se révèle un remarquable orateur.
Il est dans le groupe libertaire montmartrois « les iconoclastes » puis fait partie des fondateurs de la « Ligue Antimilitariste » dont il se détache plus tard.
Il est « candidat abstentionniste » dans le 11e arr. de Paris, en 1904, afin d’avoir le moyen de faire de la propagande anarchiste.
Il participe à l'essor de causeries populaires où des thèmes comme l’amour libre, la relation avec les syndicats ou avec le mouvement ouvrier sont abordés.
Son journal « l’Anarchie » sera gérée en 1909 par un des membres de la bande à Bonnot.
En avril 1905, Libertad fonde le journal « l’Anarchie ».
Plus tard, de nombreux membres de la bande à Bonnot seront, plus ou moins, liés à cette publication.
Libertad est un révolté qui lutte au sein de la société pour parvenir à une émancipation collective. En cela, il se revendique du communisme.
Il insiste sur la nécessité de développer le sentiment de camaraderie, afin de remplacer la concurrence qui est la morale de la société bourgeoise.
"La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." ( Libertad, "La botte policière", L'anarchie, n°112, 30 Mai 1907.)
(*) anarchisme : conception politique selon laquelle tout individu doit être libéré de la tutelle étatique.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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