Toussaint Michel
Émile NOUGUIER
né le 17 février
1840 à Paris
Heure
de naissance absente de l’acte reconstitué
Décédé le 13
novembre 1897 à 17h à Argenteuil Val d’Oise 95
Selon
acte n°350 – AD95 en ligne – 3 E 6 414 - 1897
Il songe à ce projet américain d’une tour de 1000 pieds.
Nouguier et Koechlin très seuls avec leur projet « ridicule » !
Si la tour de 300 m. a vu le jour, c’est surtout à Eiffel qu’en revient le mérite !
A 35 ans, Nouguier entre chez Eiffel pour diriger études et montages
Un Prométhée de la construction métallique qui a raison d’avance ! |
Il songe à
ce projet américain d’une tour de 1000 pieds.
Dans le Paris de 1884, on
commence à parler d’une Exposition universelle
pour 1889. Pour marquer l’évènement, Émile
Nouguier songe alors à cette tour de 1000
pieds dont les Américains avaient eu l’idée en
1871 pour l’Exposition de Philadelphie.
En mètres, cela correspond à
une hauteur d’un peu plus de 300 mètres.
Nouguier a en tête ce
jour récent de mai 1884 où
Gustave Eiffel
est entré dans le bureau de
dessin dire à tous les ingénieurs présents qu’on
lui demandait un travail pour l’Exposition de
1889. Avez-vous une idée ? J’attends vos
propositions.
Songeant à ce projet américain
resté en rade, l’ingénieur d’Eiffel veut se
rendre compte de sa faisabilité technique et
financière.
Idée audacieuse pour le
moins !
En effet, à travers le monde
d’alors, rien d’aussi haut n’a été construit !
Nouguier et son jeune
ami et collègue
Koechlin se
mettent en chantier d’une tour de 300 m.
Sur le chantier de la
Tour - 1er
étage -
(de gauche à droite)
Sauvestre,
Nouguier,
Eiffel,
Koechlin
et Salle
Nouguier
et Koechlin très seuls avec leur projet
« ridicule » !
Leur foi et leur enthousiasme
sont solides. C’est leur seul réconfort !
Alentours, pas le moindre encouragement ! Quand
ils en parlent, tout le monde s’accorde à
tourner leur projet en ridicule.
…mais nous avions la foi
et nous marchions quand même. racontera
Nouguier à propos de la genèse et du
lancement du projet.
Devant ce dessin de pylône
austère et sans grâce, l’architecte
Sauvestre
conquis par l’enthousiasme des deux concepteurs,
dessine des arcs qui donnent à cette tour de la
démesure, une beauté avenante et raffinée.
Une fois leur étude terminée
et la faisabilité technique prouvée pour un coût
modeste,
Gustave Eiffel
se montre peu enthousiaste au point que plus
personne n’évoque le projet… jusqu’au jour où ce
patron est convoqué d’urgence à la Ville de
Paris pour faire connaître sa réponse. A défaut
d’autre chose, il propose le projet de
Nouguier et
Koechlin.
Si la tour de 300 m. a vu le jour, c’est surtout
à Eiffel qu’en revient le mérite !
Ainsi parle Émile Nouguier
qui rend hommage à son patron : une grande
autorité d’ingénieur pour assumer la
responsabilité de l’exécution après avoir réussi
à lever tous les obstacles préalables jusqu’à
décrocher l’accord du gouvernement pour ce
projet hardi qui effrayait tant d’esprits.
Les journaux se mettent à
parler de l’Exposition à venir et du projet de
tour, mais pour en dire plus de mal que de
bien !
On est loin de l’enthousiasme
unanime qui saisira les 2 millions de visiteurs
pendant la durée de l’Exposition universelle de
1889.
Dès le 12 décembre 1884,
Eiffel
rachète à
Koechlin et
Nouguier leurs parts dans le brevet
qu’ils ont déposé trois mois plus tôt.
Nouguier sera fait
chevalier de la Légion d’honneur le 6 mai 1889
pour avoir contribué à réussir ce chef-d’œuvre
exceptionnel qu’est la
Tour Eiffel,
devenu le monument payant le plus visité au
monde.
A 35 ans,
Nouguier entre chez Eiffel pour diriger études
et montages
Émile Nouguier a 35 ans
quand il entre chez Eiffel en 1876, en même
temps que
Compagnon,
pour diriger les études et les montages.
Co-inventeur de la Tour avec
Koechlin,
il en dresse les plans, surveille l’exécution et
le montage avec l’assistance de
Compagnon
pour la superstructure métallique.
Auparavant, cet ingénieur
civil des Mines, fils de négociant, a été
brillant dans l’entreprise Gouin.
Désormais, le voilà à la tête
des grands chantiers en France et à l’étranger
de la Société Eiffel, dont les Viaducs de la
Tardes, de Garabit, le pont sur le Douro au
Portugal, ponts de la ligne des Asturies en
Espagne, le grand pont de Dzegedin en Hongrie.
Pour certains de ces ouvrages,
Nouguier innove dans la technique de
construction notamment avec le principe du pont
à poutres en porte-à-faux (ou encorbellement)
qui dispense d’échafaudage au sol, utilisé pour
le pont et les viaducs du Douro ainsi que le
viaduc de Garabit.
Viaduc de Garabit, construction
en encorbellement de l’arc.
En 1893, Nouguier
quitte la maison Eiffel pour devenir l’un des
gérants de la maison Nouguier Kessler et Cie à
Argenteuil, spécialiste de la construction de
ponts métalliques en France et à l’étranger
(Égypte, Sénégal…)
Le pont
Lépine
au-dessus des voies de la gare du Nord inauguré
le 20 février 1898, est le dernier ouvrage d’Émile
Nouguier décédé le 13 novembre 1897.
Ingénieur distingué,
camarade aux excellentes qualités de cœur,
font partie des éloges de
Paul Lemonnier
à son égard dans le bulletin de juin 1898 de
l’Amicale des Anciens Élèves de l’École des
Mines que Nouguier a présidée en
1890-1891.
Sources documentaires :
- Eiffel de Michel
Carmona éditions Fayard
-
http://www.annales.org/archives/x/nouguier.html
-
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile_Nouguier
Un
Prométhée de la construction métallique qui a
raison d’avance !
L’absence d’heure de naissance
limite considérablement l’étude du thème astral
d’Émile Nouguier.
Cependant, par l’influence
marquée du Verseau, il est le collaborateur
idéal du leader léonien
Gustave Eiffel,
qui trouve dans cet ingénieur, un précieux
vis-à-vis complémentaire.
A l’image de
Koechlin,
il est pour
Eiffel,
un créatif, novateur, à l’esprit ouvert, sans
convoiter honneurs ni gloire.
Rejoindre la maison Eiffel
permet à Nouguier de donner toute la
mesure de son tempérament prométhéen fait pour
créer ce qui ne s’est encore jamais fait.
Quand il s’agit de proposer
une construction inédite destinée à faire
sensation pour l’Exposition universelle de 1889,
l’esprit révolutionnaire de Nouguier fait
merveille. Il est l’homme de la situation en
lien avec son ami et collègue
Koechlin.
En bon natif du
Verseau, l’adversité ne le touche guère, car il
est persuadé d’avoir raison d’avance.
L’avenir lui donnera
raison !
Honneur à ce
génie de la construction métallique qui porte
haut l’innovation française !
(Logiciel AUREAS Paris)
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