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							La Tour Eiffel 
							clôture sa carrière d’entrepreneur talentueux. 
							Ingénieur, pionnier 
							de l’architecture du fer, Gustave Eiffel est 
							immortalisé par sa 
							
							Tour. Vivement contestée, elle 
							est sa création la plus inutile et même jugée 
							« le déshonneur de Paris ». Vingt ans plus tard, 
							devenue « l’une des plus belles expressions du 
							génie français »,  elle va conférer à son auteur 
							une notoriété internationale et donner un symbole à 
							Paris et à la France. 
							Destinée à la 
							destruction une fois passée les fastes de 
							l’Exposition, elle est cependant pérennisée et 
							devient le monument le plus visité au monde.   
							
							Eiffel laisse tomber dans le 
							domaine public les reproductions de sa Tour 
							Dès 1887 - année de 
							début de la construction de la 
							
							Tour, Eiffel, en 
							homme avisé, concède à 
							
							Jaluzot, 
							directeur du Printemps, l’autorisation exclusive de 
							reproduire des miniatures de « tours », avec les 
							chutes et rognures du monument, qu’il rachète au 
							prix de 8 fr le kilo. 
							
							 
							
							Jaluzot, de son 
							côté, qui a le génie des affaires, sous-traite sa 
							concession à une multitude de petits industriels : 
							bijoutiers, verriers, bronziers, éventaillistes… qui 
							fabriquent ou peignent des millions de tours Eiffel. 
							
							Puis 
							
							Jaluzot, 
							alléché, augmente à 50 % les droits de reproduction 
							de tout objet figurant « sa tour ». Cela sème grande 
							panique parmi ce petit monde d’artisans et un procès 
							s’en suit. 
							
							Eiffel, confronté 
							aux réclamations unanimes des grands et petits 
							fabricants, reconnaît son erreur et refuse, dès 
							lors, de continuer « l’exclusivité » à 
							
							Jaluzot. 
							
							C’est ainsi que les 
							reproductions de la fameuse tour tombent dans le 
							domaine public. 
							
							Dès son inauguration 
							en 1889, le peuple adopte la 
							
							Tour Eiffel avec une 
							ferveur touchante et veut l’emporter avec lui, comme 
							une madone qu’on ramène d’un pèlerinage. C’est ainsi 
							qu’on la retrouve trônant sur les cheminées, entre 
							deux portraits de famille ! 
							
							Source : revue 
							Historia n°80 d’octobre 1954   
										
										Sa notoriété de 
							constructeur s’étend aux 4 coins du monde. 
							En 1889 quand elle 
							se dresse fièrement 300 mètres, au-dessus de 
							l’Exposition Universelle de Paris, Eiffel a 58 ans, 
							et, à son actif,
							 une 
							riche carrière de constructeur. 
							On lui doit 
							notamment : 
							- le pont ferroviaire de 
							Bordeaux 
							- la gare de l’Ouest à 
							Budapest 
							- l’armature intérieure de 
							la 
							statue de la Liberté de
							
							Bartholdi 
							- le grand escalier du Bon 
							Marché à Paris 
							- l’observatoire de Nice, 
							- des églises, des halls de 
							gare, des usines à gaz,  
							- des dizaines de kilomètres 
							de ponts en fer ou en acier, dont le viaduc de 
							Garabit, 
							- des ponts portatifs vendus 
							en « kit » dans le monde entier. 
							Il échoue à Panama, 
							mais devient pionnier en aérodynamique. Homme 
							d’avant-garde, il poursuit ses recherches et 
							expériences jusqu’à ses derniers jours. 
							
							 Son 
							sens intuitif des affaires ne lui permet pas, 
							cependant d’éviter l’engagement désastreux dans la 
							construction d’écluses pour le canal de Panama. La 
							faillite de la compagnie du canal lui vaut 
							critiques, jugement et un sentiment de déshonneur, 
							peu après avoir connu le “couronnement” majestueux 
							pour sa Tour. 
							Avec la notoriété 
							amplifiée par le succès de sa Tour, en 1891, lui 
							vient la discrète ambition d’une carrière politique. 
							Il se déclare candidat aux Sénatoriales à Dijon, sa 
							ville natale. Face aux autres candidats, l’électorat 
							ne le retient pas. 
							Il connaît une 
							retraite active, consacrée principalement aux 
							recherches sur l’aérodynamique et … à trouver une 
							utilité à sa Tour. 
							  
							Devenu patriarche, 
							Gustave, homme d’honneur et de cérémonials, fera de 
							son propre anniversaire le moment annuel d’une fête 
							familiale aussi brillante qu’incontournable.   
							Janine Tissot   
							Retrouvez en images un 
							excellent résumé de son parcours de vie sur
							
							cette vidéo
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