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La Tour Eiffel


Gustave EIFFEL - Les 72 savants - Les Hommes de la Tour - Exploits autour de la Tour


 

Les Hommes de la Tour...

 

Charpentier d’exception, homme de confiance d’Eiffel, il dirige la construction de la Tour de 300 mètres.

 

Jean COMPAGNON

Né le 20 janvier 1837 à 10 heures du matin à Reyrieux Ain 01
selon acte n°2 – AD01 en ligne – FRAD 001_EC LOT 79560-1837

Décédé le 17 novembre 1900 à 22h à Paris 16e
Selon acte n°1660 – Archives de Paris en ligne – V4 10071 – vue 26/31
 

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Si la Tour Eiffel est si bien construite c’est grâce à lui !

Repéré pour son savoir-faire, il part à l’étranger construire des ponts ferroviaires

Chez Eiffel depuis 1876, c’est la consécration avec la Tour en 1889

Metteur en scène de la construction métallique

 

 

Si la Tour Eiffel est si bien construite c’est grâce à lui !

Le responsable du montage de la Tour d’Eiffel, c’est lui ! Un self-made-man bourré de talents.

Sur ses épaules repose la qualité d’exécution et donc l’existence même du projet de la Tour Eiffel. Dans ce monde d’ingénieurs, il est sans diplôme mais responsable des opérations de montage.

Immensément populaire, son parcours enchante les journalistes et l’opinion publique.

Chef d’équipe charpentier à 22 ans, il travaille à la construction de ponts et viaducs métalliques remarquables en France et à l’étranger, Russie, Espagne, Italie, Autriche, Hongrie, Portugal…

Né d’un père charpentier, après trois ans d’apprentissage lui aussi comme charpentier, il monte à Paris voir l’Exposition universelle de 1855.

Bonne idée pour ce jeune provincial de 18 ans qui a dû être enchanté de visiter le Pavillon de l’industrie !

Pour lui, l’histoire est en marche, car 34 ans plus tard lors de l’Exposition universelle de 1889, il pourra contempler son propre chef-d’œuvre qui lui vaudra d’être fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 6 mai 1889.

Le jeune homme s’installe dans la capitale et travaille pour divers entrepreneurs de charpente. Après sa journée de travail, il fréquente les cours du soir pour adultes au Conservatoire des Arts et Métiers.


Viaduc du Viaur (Aveyron)

 

Repéré pour son savoir-faire, il part à l’étranger construire des ponts ferroviaires

Chef d’équipe sur le chantier du viaduc de Vincennes, en 1859, il rencontre le directeur des ponts métalliques de la Maison Gouin, chargé sur cette ligne de la construction des ouvrages d’art. L’homme repère vite les talents de Compagnon qui se laisse persuader de tenter l’aventure des grands chantiers à l’étranger.

Quelques mois plus tard, le voilà, qui s’embarque à Dunkerque pour l’Empire Russe, travailler à la construction de divers ponts métalliques confiée à Gouin sur la ligne de chemin de fer de Saint-Pétersbourg à Varsovie.

Revenu en France, il prend le temps d’épouser une cousine avant de repartir pour l’Espagne comme chef d’atelier sur le chantier du chemin de fer qui traverse les Pyrénées.

En 1865, direction l’Italie où son entreprise l’envoie comme contremaître et chef d’atelier. Il a 28 ans. Il participe à la construction de ponts sur la ligne Milan-Pavie-Gênes puis vers Crémone et dans l’Italie méridionale sur la ligne de Foggia à Naples.

En 1869, il repart en Russie pour le montage et la construction notamment d’un grand pont sur la Volga.

 

Chez Eiffel depuis 1876, c’est la consécration avec la Tour en 1889

En 1876, tournant de destinée pour Compagnon qui, à 39 ans rentre chez Eiffel.  

Chef monteur expérimenté, il est envoyé au Portugal pour le Pont Maria Pia, sur le Douro - 1er pont ferroviaire à joindre les 2 rives du Douro -. Il construit 2 autres ponts sur ce fleuve avant de rentrer en France en 1878.

 


Pont Maria Pia sur le Douro à Porto – désaffecté en 1991 mais non détruit et remplacé par un ouvrage moderne.

 

Cette fois, c’est sur la Garonne qu’il monte pour Eiffel les ponts d’Empalot, de Valentine et de Sarrieu et commence les installations du pont routier de Cubzac et du viaduc ferroviaire de Garabit.

Nommé chef de service, la Maison Eiffel l’envoie en 1882 en Autriche-Hongrie pour le pont Szeged. L’année suivante, il revient à Garabit pour le montage de l’arc.

Après divers chantiers de ponts dans le Morbihan, l’Eure, le Maine-et-Loire, le Rhône…  c’est la consécration avec la Tour Eiffel, dont le montage débuté le 26 janvier 1887, s’achève le 31 mars 1889.

Sa construction en 2 ans, 2 mois et 5 jours s’impose comme une véritable prouesse technologique, une utopie réalisée, pour l’époque.

En hommage à ce charpentier d’exception, le collège de sa ville natale porte son nom.

Il décède le 17 novembre 1900 alors qu’il dirige la construction du viaduc du Viaur.

 

Honneur à Jean Compagnon dont les œuvres figurent au patrimoine du savoir-faire français.

 

 

Metteur en scène de la construction métallique

Homme d’avant-garde habile pour agencer les constructions métalliques, il est à son aise dans les grands chantiers de l’étranger.

Entre Verseau et Poissons, il lui est donné l’étoffe d’un humaniste ouvert à 360° sur le monde et doté d’une grande popularité. Ami des humains, acteur optimiste, son autorité naturelle lui vient de son savoir-faire et de son savoir-être. Il porte le patronyme qui va idéalement avec son caractère.

A la fois déterminé et adaptable, il est l’homme des techniques novatrices pour organiser la matière et faire ce qui est utile au devenir du genre humain.

Les défis complexes lui sont nécessaires et stimulent son ingéniosité (Uranus-Mercure en XII). Les tâches spectaculaires de grande ampleur qui requièrent, clairvoyance, créativité, optimisme sont pour lui (Jupiter-Mars au Lion  en V).

On peut dire qu’il est, par nature, un metteur en scène de la construction métallique, qu’il sait organiser, équilibrer et rendre solide.

Face au Léonien Eiffel, il se crée une belle complémentarité avec ce Verseau débrouillard, indépendant, qui aime produire du bel ouvrage sans rechercher le devant-de-scène et les honneurs.

Être à l’arrière-plan au plus près de la matière à agencer est son domaine qu’il gère avec une puissante énergie (Jupiter-Pluton).

 

Mille bravos à ce charpentier d’exception, entré tout droit au Panthéon des artisans du bel ouvrage

 


(Logiciel AUREAS Paris)

Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne