Si la Tour Eiffel est si bien construite c’est grâce à lui !
Repéré pour son savoir-faire, il part à l’étranger construire des ponts ferroviaires
Chez Eiffel depuis 1876, c’est la consécration avec la Tour en 1889
Metteur en scène de la construction métallique |
Si la Tour Eiffel
est si bien construite c’est grâce à lui !
Le responsable du montage
de la
Tour d’Eiffel,
c’est lui ! Un self-made-man bourré de talents.
Sur ses épaules repose la
qualité d’exécution et donc l’existence même du
projet de la
Tour Eiffel.
Dans ce monde d’ingénieurs, il est sans diplôme
mais responsable des opérations de montage.
Immensément populaire, son
parcours enchante les journalistes et l’opinion
publique.
Chef d’équipe charpentier à 22
ans, il travaille à la construction de ponts et
viaducs métalliques remarquables en France et à
l’étranger, Russie, Espagne, Italie, Autriche,
Hongrie, Portugal…
Né d’un père charpentier,
après trois ans d’apprentissage lui aussi comme
charpentier, il monte à Paris voir l’Exposition
universelle de 1855.
Bonne idée pour ce jeune
provincial de 18 ans qui a dû être enchanté de
visiter le Pavillon de l’industrie !
Pour lui, l’histoire est en
marche, car 34 ans plus tard lors de
l’Exposition universelle de 1889, il pourra
contempler son propre chef-d’œuvre qui lui
vaudra d’être fait Chevalier de la Légion
d’Honneur le 6 mai 1889.
Le jeune homme s’installe dans
la capitale et travaille pour divers
entrepreneurs de charpente. Après sa journée de
travail, il fréquente les cours du soir pour
adultes au Conservatoire des Arts et Métiers.
Viaduc du Viaur (Aveyron)
Repéré pour son
savoir-faire, il part à l’étranger construire
des ponts ferroviaires
Chef d’équipe sur le chantier
du viaduc de Vincennes, en 1859, il rencontre le
directeur des ponts métalliques de la Maison
Gouin, chargé sur cette ligne de la construction
des ouvrages d’art. L’homme repère vite les
talents de Compagnon qui se laisse persuader de
tenter l’aventure des grands chantiers à
l’étranger.
Quelques mois plus tard, le
voilà, qui s’embarque à Dunkerque pour l’Empire
Russe, travailler à la construction de divers
ponts métalliques confiée à Gouin sur la ligne
de chemin de fer de Saint-Pétersbourg à
Varsovie.
Revenu en France, il prend le
temps d’épouser une cousine avant de repartir
pour l’Espagne comme chef d’atelier sur le
chantier du chemin de fer qui traverse les
Pyrénées.
En 1865, direction l’Italie où
son entreprise l’envoie comme contremaître et
chef d’atelier. Il a 28 ans. Il participe à la
construction de ponts sur la ligne
Milan-Pavie-Gênes puis vers Crémone et dans
l’Italie méridionale sur la ligne de Foggia à
Naples.
En 1869, il repart en Russie
pour le montage et la construction notamment
d’un grand pont sur la Volga.
Chez Eiffel
depuis 1876, c’est la consécration avec la Tour
en 1889
En 1876, tournant de destinée
pour Compagnon qui, à 39 ans rentre chez
Eiffel.
Chef monteur expérimenté, il
est envoyé au Portugal pour le Pont Maria Pia,
sur le Douro - 1er pont ferroviaire à
joindre les 2 rives du Douro -. Il construit 2
autres ponts sur ce fleuve avant de rentrer en
France en 1878.
Pont Maria Pia sur le Douro à
Porto – désaffecté en 1991 mais non détruit et
remplacé par un ouvrage moderne.
Cette
fois, c’est sur la Garonne qu’il monte pour
Eiffel les
ponts d’Empalot, de Valentine et de Sarrieu et
commence les installations du pont routier de
Cubzac et du viaduc ferroviaire de Garabit.
Nommé chef de service, la
Maison Eiffel l’envoie en 1882 en
Autriche-Hongrie pour le pont Szeged. L’année
suivante, il revient à Garabit pour le montage
de l’arc.
Après divers chantiers de
ponts dans le Morbihan, l’Eure, le
Maine-et-Loire, le Rhône… c’est la consécration
avec la
Tour Eiffel,
dont le montage débuté le 26 janvier 1887,
s’achève le 31 mars 1889.
Sa construction en 2 ans, 2
mois et 5 jours s’impose comme une véritable
prouesse technologique, une utopie réalisée,
pour l’époque.
En hommage à ce charpentier
d’exception, le collège de sa ville natale porte
son nom.
Il décède le 17 novembre 1900
alors qu’il dirige la construction du viaduc du
Viaur.
Honneur à Jean
Compagnon dont les œuvres figurent au patrimoine
du savoir-faire français.
Metteur en scène
de la construction métallique
Homme d’avant-garde habile
pour agencer les constructions métalliques, il
est à son aise dans les grands chantiers de
l’étranger.
Entre Verseau et Poissons, il
lui est donné l’étoffe d’un humaniste ouvert à
360° sur le monde et doté d’une grande
popularité. Ami des humains, acteur optimiste,
son autorité naturelle lui vient de son
savoir-faire et de son savoir-être. Il porte le
patronyme qui va idéalement avec son caractère.
A la fois déterminé et
adaptable, il est l’homme des techniques
novatrices pour organiser la matière et faire ce
qui est utile au devenir du genre humain.
Les défis complexes lui sont
nécessaires et stimulent son ingéniosité
(Uranus-Mercure en XII). Les tâches
spectaculaires de grande ampleur qui requièrent,
clairvoyance, créativité, optimisme sont pour
lui (Jupiter-Mars au Lion en V).
On peut dire qu’il est, par
nature, un metteur en scène de la construction
métallique, qu’il sait organiser, équilibrer et
rendre solide.
Face au Léonien
Eiffel, il
se crée une belle complémentarité avec ce
Verseau débrouillard, indépendant, qui aime
produire du bel ouvrage sans rechercher le
devant-de-scène et les honneurs.
Être à l’arrière-plan au plus
près de la matière à agencer est son domaine
qu’il gère avec une puissante énergie
(Jupiter-Pluton).
Mille bravos à ce
charpentier d’exception, entré tout droit au
Panthéon des artisans du bel ouvrage
(Logiciel AUREAS Paris)