Tragédienne à la présence magnétique, virile et bouleversante, cette très grande actrice vit et revit par le cinéma

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Annie GIRARDOT

Née le 25 octobre 1931 à 02h20 à Paris 10e
selon acte n°5758 - Source : Marc BRUN

Décédée le 28 février 2011 à Paris à l’hôpital Lariboisière

 

 

 

Apprentie comédienne dès 18 ans,
elle est le plus beau tempérament dramatique de l’après-guerre, selon Cocteau

Elle naît d’un père inconnu qui ne la reconnaît pas et décède alors qu’elle est âgée de 2 ans.

Elle suit des cours d’infirmière pour devenir sage-femme, comme sa mère. Mais bien vite, elle se consacre à sa passion, la comédie. Dès 1949, elle devient élève au conservatoire de la rue Blanche, tout en participant à des spectacles de cabarets et dans des revues. A cette occasion, elle côtoie d’autres futurs grands noms du cinéma tels que Michel Serrault, Jean Poiret, Jacqueline Maillan

Sortie en juillet 1954 du Conservatoire national supérieur d’art dramatique avec deux premiers prix, elle est engagée peu après à la Comédie-Française.

Bien que ses premiers rôles au cinéma manquent d’éclat, elle démissionne du Théâtre Français, à contrecœur en 1960, pour se consacrer surtout au cinéma. Elle tourne alors dans le film qui va la consacrer star : Rocco et ses frères de Luchino Visconti. Dans ce film, elle côtoie Alain Delon qui sera à jamais son ami fidèle. Dans ce film, elle rencontre Renato Salvatori, son partenaire, qui devient son époux le 6 janvier 1962 et dont elle a une fille Giulia née le 4 juillet 1962. Victime de violences conjugales de la part de son mari quand il rentre ivre, elle se sépare sans jamais divorcer.

Sous la conduite du même réalisateur, elle joue aux côtés de Jean Marais dans la pièce de théâtre : Deux sur une balançoire.

Madame Marguerite lui apporte le triomphe en 1974. Devenu son rôle fétiche, elle le reprendra plusieurs fois jusqu’en 2002 !

Dans les années 1960, Annie Girardot tourne avec des réalisateurs confirmés, tandis que ceux Nouvelle Vague ne la sollicitent pas. Elle tourne, notamment avec Roger Vadim, Gérard Oury, Marcel Carné.

Dans Trois chambres à Manhattan, il y a un comédien débutant, Robert de Niro, qui dira d’Annie Girardot : Elle est la plus belle femelle mec que je connaisse.

Partageant sa vie entre la France et l’Italie, Annie Girardot tourne aussi beaucoup avec des réalisateurs italiens.

 

Sa carrière explose avec Mourir d’aimer (1971) et elle devient l’actrice fétiche du box-office

En 1971, Mourir d’aimer, avec près de 6 millions d’entrées fait exploser la carrière de la comédienne qui acquiert alors une reconnaissance internationale. Ce film d’André Cayatte est inspiré de l’affaire Gabrielle Russier, histoire d’amour entre une enseignante et un de ses élèves lycéen, qui provoque un procès retentissant et conduit l’enseignante au suicide.

Dès lors, elle est l’actrice la plus populaire en France et  alterne comédies et mélodrames, n’hésitant pas, à l’occasion, à aider de jeunes cinéastes à tourner leur premier film. Ainsi, de Vivre pour vivre (1967) à On a volé la cuisse de Jupiter (1980), l’actrice impose 24 films avec plus d’un million d’entrées. D’ailleurs, à cette époque, le public guette la sortie de chaque nouveau film pour aller voir « la Girardot » qui est la star préférée des Français et la mieux payée.

Quand le dialoguiste Michel Audiard devient réalisateur, Annie Girardot est l’une de ses principales interprètes (entre autres : elle cause plus… elle flingue). Et il ouvre alors les portes de la comédie à cette actrice qui s’était, jusqu’alors, cantonnée dans le dramatique.

En 1977, on lui décerne le César de la meilleure actrice pour Docteur Françoise Gailland, incarnant une femme médecin luttant contre un cancer des poumons.

Dans les années 1970, elle tourne beaucoup avec Philippe Noiret, formant ainsi un véritable couple de cinéma.

De 1971 à 1978, elle vit avec l’acteur Bernard Fresson, mais le comportement violent de cet homme provoque la rupture.

Annie Girardot, avec sa gouaille virile et son ardeur combative pour les causes d’avant-garde, incarne souvent à travers ses rôles, la défense du féminisme.

 

Dans les années 1980, après un échec dans la chanson,
elle reconquiert son public par le théâtre et les téléfilms

Malgré le nouveau César reçu en 1979, l’actrice est lassée d’endosser toujours les mêmes rôles. Elle participe alors à l’émission de Stéphane Collaro, Paroles de femmes, sur Europe 1. Puis, elle se lance dans l’enregistrement d’un disque dont les paroles de chanson sont confiées à Bob Decout, qui devient son compagnon en 1981. Dès lors, elle découvre l’univers de la musique. Mais le spectacle musical monté à grand frais (hypothèque de son appartement) est un fiasco. Cet échec, accentué par le décès de sa mère et les problèmes de drogue de sa fille, la plonge dans une grande détresse morale et financière.

Dès lors, l’actrice retourne vers le théâtre, jouant ainsi L’Avare de Molière, avec son ami Michel Serrault. Puis, c’est la télévision qui lui permet de retrouver le chemin du cinéma. Elle tourne de nombreux téléfilms qui assurent aux chaînes de beaux succès d’audience.

Au début des années 1990, les propositions se font rares et quand en 1996, on lui décerne le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Les Misérables de Claude Lelouch, elle semble « retrouver sa place ». A cette occasion, les larmes aux yeux, elle bouleverse le public avec cette déclaration : Je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma français, mais à moi, le cinéma français a manqué follement... éperdument... douloureusement. Et votre témoignage, votre amour, me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas encore tout à fait morte. »

 

Malgré la maladie d’Alzheimer, elle tourne encore jusqu’en 2005

Malgré un nouveau César en 2002, sa carrière se limite alors à de petits rôles. En septembre 2006, l’avocat chargé de gérer ses intérêts annonce qu’elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Malgré cette maladie, elle continue à participer au tournage de plusieurs films où elle est équipée d’une oreillette, destinée à lui souffler son texte. Les réalisateurs sont conciliants car la comédienne « revit » lorsqu’elle est sur un plateau de tournage et le temps d’une scène, la maladie s’efface.

A partir de 2008, elle vit dans une maison médicalisée à Paris.

Après avoir joué dans 122 films, 54 téléfilms et 31 pièces de théâtre, Annie Girardot décède le 28 février 2011. Elle est inhumée au cimetière du Père Lachaise.

 

La Poste l’honore dans une plaquette de 6 timbres, sortie en octobre 2012 et dédiée aux acteurs de cinéma.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


 

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