François de LA CHAISE
né le 18 août 1624
à "9 heures du soir"
à Saint Martin la Sauveté (42)
selon retranscription de l'acte de baptême
décédé à Paris le 20 janvier 1709 Issu de la noblesse et éduqué très jeune par les jésuites,
il devient professeur puis directeur de congrégation
Son père porte le titre de Seigneur de la Chaise. Deuxième d’une lignée de douze enfants, François est le neveu du père jésuite Pierre Coton, confesseur d’Henri IV.
Il a 10 ans quand on l’envoie au collège de Roanne fondé par ses grands-oncles. Accepté comme novice dans la Compagnie de Jésus, il est envoyé à Lyon pour y étudier les lettres, la philosophie et les mathématiques.
Ensuite, il devient professeur de théologie dans ce même collège de la Trinité tenu par des Jésuites.
Il est un numismate réputé, spécialiste des monnaies antiques et fonde le médaillier du collège de Lyon tout en enrichissant sa collection personnelle qu’il lègue plus tard à la Maison Professe des Jésuites à Paris.
Puis, il dirige la congrégation de Grenoble avant de revenir à Lyon où l’Archevêque Camille de Villeroy le prend sous sa protection.
village natal du Père de La Chaise
En 1675, le voilà confesseur du roi Soleil, Louis XIV – tâche aussi prestigieuse que redoutable
Il a 51 ans, quand en 1675, François de La Chaise devient confesseur et conseiller spirituel du roi Louis XIV. Il occupe cette fonction, aussi prestigieuse que délicate, pendant 34 ans jusqu’à son décès en 1709.
Sa distinction naturelle, tempérée par de la modestie et son extrême politesse sans apprêt, produisent à la Cour du roi, une excellente impression et son visage ouvert plaît à Louis XIV.
On lui reconnaît une influence modératrice sur le souverain dans sa lutte contre le jansénisme et il se fait aussi l’intermédiaire des nombreux seigneurs qui souhaitent approcher le roi. Le Père de La Chaise tempère également l’action de Louis XIV mais ne peut empêcher la « Révocation de l’Edit de Nantes » en octobre 1685. C’est aussi le Père La Chaise qui aurait marié le souverain à Madame de Maintenon.
Cependant sa tâche est rude, dans un temps où le Monarque est envoûté par les orgueilleux appâts de Madame de Montespan. C’est un grand honneur pour le Père La Chaise mais aussi une redoutable responsabilité que de confesser ce souverain qui fait la guerre au pape et en prend à son aise avec les lois sacrées de la morale.
Ainsi, le jésuite François de La Chaise s’oppose à la liaison de Louis XIV avec la marquise de Montespan. Cependant, le monarque accepte la franchise de son confesseur qui traverse le siècle sans entrer en disgrâce. Un jour que le roi lui reproche d’être trop bon, le père jésuite répond :
Ce n’est pas moi qui suis trop bon, c’est vous qui êtes trop dur !
S’il ne parvient pas à bien gérer les affaires spirituelles du souverain, il réussit très bien celles de sa famille. En effet, grâce à sa puissante influence, la famille de La Chaise prospère considérablement dans la seconde moitié du 17e siècle. Ainsi en 1677, celle-ci achète la Seigneurie de Souternon et la châtellenie de Saint-Germain-Laval. Mais ces fortunes rapidement acquises ne durent guère car au début du 18e siècle, les biens de la famille La Chaise sont adjugés par un arrêt de la Sénéchaussée de Roanne.
Le père La Chaise n’habite pas Versailles mais il s’y rend chaque semaine en carrosse. Il réside dans la maison des Jésuites près de l’église Saint Paul à Paris, conformément à la règle des jésuites ayant une fonction officielle. Une des règles de l’ordre des Jésuites interdit strictement l’accès du domaine à quiconque après minuit sonné.
Louis XIV désirant son confesseur disponible nuit et jour,
le fait installer dans une propriété distincte de la maison des Jésuites
Une nuit, Louis XIV torturé par un terrible cas de conscience, envoie un courrier pour amener en urgence son confesseur auprès de lui. Mais le messager royal dépêché à la maison des Jésuites frappe en vain à la porte et doit repartir sans le confesseur.
Pour éviter que ne se reproduise un aussi cuisant dépit, le souverain fait installer le Père La Chaise sur un terrain à part de la propriété de campagne des Jésuites. Ce domaine est largement étendu par la générosité du souverain. Il lui fait bâtir une maison très confortable agrémentée d’un magnifique jardin avec arbres exotiques et pièces d’eau. Cet endroit devient le rendez-vous des courtisans du roi et le Comte de La Chaise, frère de François, y donne souvent des fêtes qui contribuent à embellir le domaine.
Ainsi, malgré lui, la résidence du Père La Chaise devient un haut lieu où se trament et se dénouent les intrigues de la Cour royale
Devenu âgé, le père Jésuite demande plusieurs fois à son pénitent Louis XIV la permission de se retirer. Mais le souverain n’y consent qu’en 1709, très peu de temps avant la mort de son confesseur qui est remplacé par un autre jésuite le père Le Tellier.
Saint-Simon dit de lui : il était un homme d’un bon caractère, juste, droit, sensé, sage, doux et modéré, fort ennemi de la délation, de la violence et de ses éclats.
La propriété - résidence du confesseur - devient le célèbre cimetière du Père Lachaise
Plus tard, après l’expulsion des Jésuites, le domaine dédié au Père La Chaise passe entre les mains de plusieurs propriétaires jusqu’à ce que la Ville de Paris l’achète en 1804. La première nécropole civile y est installée. Dénommée « cimetière de l’Est » par Brongniart, architecte de la ville, il est bientôt appelé « cimetière du Père Lachaise » par les parisiens.
Près de 100 ans après la mort du confesseur ce lieu devient un merveilleux éden romantique où sont inhumées de nombreuses célébrités. Il fait partie des sites touristiques réputés de la capitale.
François de La CHAISE
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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