Passionné de théâtre, acteur à la voix chaleureuse, qualifié de « grand seigneur », il est un incontournable du cinéma à travers quelque 120 films et 47 pièces de théâtre.

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Philippe NOIRET

Né le 1er octobre 1930 à 21h30 à Lille Nord 59
selon acte n°3450 - Source : Marc BRUN

Décédée le 23 novembre 2006 à Paris 7e

 

 

 

Collégien cancre, pourtant l’école permet de déceler ses talents de chanteur et de comédien

Né dans un milieu de petite bourgeoisie commerçante, il vit de multiples déplacements, en France et au Maroc entre 1936 et 1938. Puis, il passe son enfance à Toulouse, qui demeurera pour lui région d’attache, notamment pour sa passion de l’élevage des chevaux près de Carcassonne. Son père est un passionné de littérature et de poésie.

Exclu du lycée Janson-de-Sailly, il fréquente le collège de Juilly en Seine-et-Marne. C’est là qu’il se découvre une très belle voix en chantant à la chorale de La Cigale, filiale des Petits Chanteurs à la Croix de Bois avec qui il chante à Saint Pierre de Rome pour Pâques de 1949 et enregistre son premier disque de chanteur.

En outre, un de ses professeurs, père oratorien révèle sa vocation de comédien et pour tester ses aptitudes, sollicite l’avis d’écrivains comme Julien Green et Marcel Jouhandeau, lors des représentations. Comme on lui reconnaît un réel talent, il abandonne ses études à 19 ans, après trois échecs au baccalauréat, pour suivre des cours d’art dramatique où il fait la connaissance de Jean-Pierre Darras.

En 1953, à la suite d’une audition réussie, dirigée par Jean Vilar et Gérard Philipe, il connaît la vie de troupe de théâtre pendant sept ans interprétant plus de 40 rôles et de grandes pièces classiques de Corneille, Molière, Shakespeare, Beaumarchais. En même temps, il tient, en duo avec Jean-Pierre Darras, un rôle de comique railleur sur l’actualité politique, dans de nombreux cabarets à la mode.

Au Théâtre national populaire, il rencontre la comédienne Monique Chaumette qu’il épouse en 1962. Ils ont une fille Frédérique Noiret qui travaille dans le tournage puis devient scénariste.

 

Il est un acteur de théâtre venu dans le monde du cinéma

Formé au théâtre, Philippe Noiret, à ses débuts, envisage de mener une carrière sur les planches, sans même songer au cinéma.  C’est en 1955 qu’un hasard chanceux lui permet une première expérience cinématographique dans La Pointe courte d’Agnès Varda où il remplace à la dernière minute, Georges Wilson tombé malade. Dès lors, s’il continue encore le théâtre, c’est pour peu de temps car il demeure marqué par le fait de se voir jouer pour la première fois à l’écran.

Ainsi, en 1960, c’est Zazi dans le métro de Louis Malle, tenant le rôle loufoque de l’oncle Gabriel. Malgré ce succès, son entrée dans le monde du cinéma sera lente, car Philippe Noiret est sollicité surtout par les réalisateurs de l’ancienne génération, comme René Clair, Jean Delannoy… et plutôt pour des seconds rôles. Mais parallèlement se dessine une carrière internationale sous la direction de réalisateurs comme Peter Ustinov, William Klein ou Vittorio de Sica.

 

Son emploi est celui d’une « rondeur » au caractère malicieux ou inquiétant

En 1962, on le retrouve pour un rôle dur et odieux dans Thérèse Desqueyroux de Georges Franju. Mais c’est seulement en 1966 qu’il est remarqué avec un rôle important dans La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau, film qui obtient le prix Louis Delluc en 1966.

1968 donne un nouvel élan à sa carrière avec Alexandre le bienheureux d’Yves Robert. Ce film, sorti peu avant Mai 1968, véhicule des idées libertaires qui sont dans l’air du temps. Ainsi, l’acteur obtient les honneurs de la presse et les bravos du public pour son rôle de cultivateur harassé par son dur labeur et qui, soudainement, décide d’arrêter de travailler.

En 1969, il tourne dans le film d’espionnage L’Etau d’Alfred Hitchcock. Mais c’est en 1971, qu’il s’impose définitivement dans le paysage cinématographique français et renforce sa popularité auprès du public, avec La Vieille Fille de Jean-Pierre Blanc qui connaît un immense succès.

Dès lors, Philippe Noiret réussit aussi bien dans la comédie que dans des rôles dramatiques ou engagés ainsi que dans des films noirs. De plus, son physique bonhomme et en rondeurs, l’amène à interpréter « Monsieur Tout-le-Monde », tout en jouant avec son image.

En 1973, La Grande bouffe de Marco Ferreri, où joue également son épouse Monique Chaumette, lui ouvre en grand une carrière populaire en Italie où il tourne, de 1973 à 1994, au total une vingtaine de films dont Le désert des Tartares, Les Trois frères, Cinéma Paradiso

En Bertrand Tavernier, il trouve un auteur à sa mesure avec qui il tourne 8 films, notamment, L’Horloger de Saint Paul (1974), premier film de ce réalisateur, Que la fête commence (1975), Le Juge et l’assassin (1976)… Philippe Noiret devient le comédien fétiche de ce réalisateur.

En 1976, Le Vieux fusil de Robert Enrico lui permet d’obtenir son 1er César du meilleur acteur. Dans ce film, il se met dans la peau d’un médecin, fou de douleur face à la mort de sa femme et de sa fille, sauvagement assassinées par des soldats SS, à la fin de l’Occupation allemande. Jouant avec Romy Schneider, il impose alors une image de séducteur dans ce film au succès énorme.

On le retrouve dans Les Ripoux de Claude Zidi en 1984.

Avec La Vie et rien d’autre, de Bertrand Tavernier, il reçoit son second César du meilleur acteur en 1990.

Eloigné du théâtre depuis trente années, l’acteur y revient sur le tard en 1997, quand le cinéma le sollicite moins. Ainsi, on le retrouve dans Les Côtelettes de Bertrand Blier, où il joue le rôle d’un pauvre mec de gauche qui se retrouve en train de glisser à droite. Malgré les critiques sévères, la pièce est plébiscitée par le public.

Les pièces suivantes sont autant de succès populaires avec notamment Les Contemplations en 2002 où, seul en scène, il se livre à la lecture du texte de Victor Hugo !

En 2000, il obtient le trophée du Meilleur Ouvrier de France.

Dans les derniers mois de sa vie, il écrit une autobiographie sous le titre : La Mémoire cavalière, avant de décéder le 23 novembre 2006 dans son domicile parisien des suites d’un cancer généralisé.

Philippe Noiret au festival de Cannes 2003

 

La Poste l’honore dans une plaquette de 6 timbres, sortie en octobre 2012 et dédiée aux acteurs de cinéma.

 

 


(
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