Imperator de la sculpture révolutionnaire, nanti d’un prénom de légende, il devient spécialiste des compressions.
Créateur du « trophée » de la Cérémonie des César du cinéma.

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CÉSAR
né César BALDACCINI

né le 1er janvier 1921 à 12h à Marseille Bouches-du-Rhône 13
Selon données Didier Geslain

 Décédé le 6 décembre 1998 à Paris 7e

 

Un sculpteur qui a l’art et la matière !

La découverte d’une presse géante lui ouvre la compression dirigée

Les choses que j’ai fabriquées n’ont pas été préméditées, elles ont été vécues.

Je suis fondamentalement un autodidacte absolu…

Une célébrité internationale pour ce Picasso de la sculpture

Un Prométhée de la ferraille et un artisan du « faire »

 

 

Un sculpteur qui a l’art et la matière !

Sous cette allure de patriarche antique au franc-parler méridional, se cache un artiste transformateur de la matière de la plus ordinaire, la plus simple, à la plus sophistiquée.

Snobé de son vivant par le milieu de l’art - malgré sa célébrité – il n’est exposé au Centre Pompidou que 20 ans après sa mort. Son apport majeur à l’histoire de la sculpture est alors reconnu.

Du fer soudé, aux compressions de carrosseries, à l’expansion de matières, et à l’enveloppage de matériaux… César aux œuvres parfois monumentales n’en finit pas de provoquer son temps, en dessinant la matière à son idée.

Encensé ou décrié, en un demi-siècle de créations, il ne laisse personne indifférent.

 

La découverte d’une presse géante lui ouvre la compression dirigée

Le scandale est immense quand il envoie trois ballots qualifiés de « Trois Tonnes » pour le Salon de mai 1960. Il s’agit de trois voitures compressées.

Cette manière révolutionnaire de traiter la matière est née de sa découverte d’une presse hydraulique géante chez un ferrailleur où il s’approvisionne.

Ainsi à partir de 1959, il pratique la « compression dirigée ». Il en fait sa marque de fabrique. Sous sa patte, divers objets d’abord de petit format puis jusqu’aux voitures entières deviennent des parallélépipèdes qui font s’hérisser ou s’extasier le public.

En maître de la matière qu’une presse géante lui permet de dominer, il donne ainsi à voir sa critique d’une société industrielle et de consommation en plein envol.

Un dialogue s’instaure avec son public, par la matière interposée.

Tous les matériaux y passent, tissus, papiers et même bijoux en or que les dames du monde lui confient pour en faire un cube à porter autour du cou.

En 1995, représentant la France à la Biennale de Venise, sa montagne de compressions qu’il expose est intitulée 520 tonnes.


Le Pouce
,
Ludwig Museum (de), Coblence, Allemagne

 

Les choses que j’ai fabriquées n’ont pas été préméditées, elles ont été vécues.

Qualifié de cabochard inventif, à partir de 1965 César moule son propre pouce qu’il agrandit au pantographe et produit une série d’œuvres sous le nom Le Pouce.

En cela, il puise dans la tradition de l’histoire de l’art tel un Rodin ou un Picasso.

En 1976, il créé le trophée offert en récompense par les professionnels du cinéma français. Ce trophée prendra le nom de son créateur.

Pour cet homme à la fois simple et complexe, les dernières années de la vie sont très fastes.

Tout en cultivant son image d’éternel artisan, de soudeur et surtout de grand créateur, il multiplie les expositions en France, Belgique, Suède, Italie, Brésil, Mexique…

En 1984, avec la collaboration de ses assistants et avec des fragments de la Tour Eiffel, il réalise son Hommage à Eiffel à Jouy-en-Josas.

 


The Flying Frenchman
César – 1992 -  Hong-Kong - Wikipédia

 

Je suis fondamentalement un autodidacte absolu…

déclare César qui se souvient :

Le marbre était trop cher, la vieille ferraille traînait partout, je suis devenu sculpteur parce que j’étais pauvre.

Toscane d’origine, sa famille s’installe vers 1887 à Marseille dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai où son père tient un petit négoce de vins.

Il est doué ce petit. Pourquoi ne l’envoyez-vous pas aux Beaux-Arts ? C’est le conseil d’un voyageur de commerce regardant dessiner le petit César à l’âme d’artiste.

Après avoir quitté l’école à 12 ans et fait des petits boulots, le jeune Baldaccini suit les cours de l’École supérieure des beaux-arts de Marseille où il décroche trois prix en gravure, en dessin et en architecture.

Une petite bourse d’études obtenue en 1942, lui permet de monter à Paris où il est admis à l’École des Beaux-Arts dont il sort second en 1954, derrière le major Guido Magnone.

Curieux hasard, ces deux fils d’immigrés italiens sont promis à la célébrité l’un dans la sculpture et l’autre dans  le sport.

La modernité artistique est dans l’air notamment avec Giacometti et Picasso. Ce dernier restera une de ses principales références.

 

Une célébrité internationale pour ce Picasso de la sculpture

En 1951, lors de sa visite de Pompéi dont Amedeo Maiuri dirige les fouilles, il restera marqué par les moulages des corps des habitants pris dans l’éruption du Vésuve.

Installé en 1954 dans une petite usine de la banlieue parisienne à Villetaneuse, c’est là qu’il peut développer sa sculpture sur les fers et décrocher ses premiers succès.

Entre tradition et modernité, son bestiaire plaît beaucoup.

Auparavant, il occupait un atelier dans un ancien bordel dont les chambres, suite à la loi Marthe Richard, ont été attribuées à des étudiants.

Des galeries d’art aux grandes manifestations internationales, le succès comble César et sa notoriété enfle à la mesure des nombreux prix qu’il décroche.

Après deux mariages et quelques égéries, il partage ses dernières années de vie avec Stéphanie Busuttil, gestionnaire de son œuvre et détentrice de son droit moral.

Les œuvres de César sont présentes dans des musées de Paris, Londres, New York…

 

 

 

Sources documentaires :
https://www.connaissancedesarts.com/arts-expositions/art-moderne/recit-dune-vie-cesar-un-demi-siecle-de-sculpture-11129931/
https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9sar_(sculpteur)

 

Retrouver César en vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=z_s7QfYxNn4&ab_channel=FondationCartierpourl'artcontemporain

 

 

Un Prométhée de la ferraille et un artisan du « faire »

Entre Bélier et Capricorne, César est un artisan du « faire » aux idées foisonnantes et originales.

Le métal est son support de prédilection qu’il travaille en artisan besogneux (Uranus/Mars + Capricorne et Vierge, en VI).

Confronter son énergie à la matière dure, jusqu’à lui imprimer la forme voulue est chez lui histoire de volonté, de persévérance et d’ambition à long terme.

Il veut laisser une trace ample et médiatique de sa pensée révolutionnaire à travers des œuvres dures et durables qui témoignent longtemps de son avant-gardisme. (Secteur XI + Saturne/Jupiter en VI).

Créatif et avide, il veut conquérir et maîtriser la matière immédiatement disponible (à défaut de pouvoir s’offrir du marbre, il utilise la ferraille, matière la plus simple et disponible). Il lui faut s’exprimer dans la résistance à travers elle, qu’elle soit ordinaire ou noble.

C’est ainsi qu’il s’attaque à tous les supports outre la ferraille, les voitures, le tissu, le plastique, l’or…

En Prométhée de la ferraille, cet artiste crée hors des sentiers battus. Il étonne et provoque, fait ce qui ne s’est encore jamais fait.

Utiliser une presse géante et compresser des voitures, est une grande première. Comme une négation de la sculpture !

 

Les œuvres de César expriment une façon inédite de voir le monde au-delà des normes et références.

C’est en cela qu’il imprime sa marque dans l’histoire de la sculpture.

 

 
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