La passion de l’air vécue en couple, épaule contre épaule,
jusqu’à l’exploit de La Mère de famille volante.
Un parcours de vies exceptionnel que l’on croit sorti de notre 21e siècle.

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Andrée DUPEYRON
Née Julie Victorine Andréa Eugénie MAILHO dite…

Le 19 octobre 1902 à 22h à Ivry-sur-Seine Val-de-Marne 94
Selon acte n°570 – AD94 en ligne – 1 Mi 2586 – vue 145/186

 Décédée le 22 juillet 1988 à Mont-de-Marsan Landes 40

 

 

et son époux

Gustave Martin DUPEYRON

Né le 10 novembre 1894 à 6h du matin à Monlezun-d’Armagnac Gers 32
Selon acte n°8 – AD32 en ligne – 5 E 37882 - 1885-1894 – vue 145/150

 

Sauvée du désert par des caravaniers, Andrée bat le record féminin de distance en 1938

Le couple de garagistes apprend à piloter les avions

Le couple installe un atelier de réparation d’avions

Andrée est dans le 1er corps d’aviatrices militaires

Quasi un nouvel exploit de distance pour Andrée en 1949

Quand un magicien de la mécanique s’unit à une fille de l’air

 

 

Sauvée du désert par des caravaniers, Andrée bat le record féminin de distance en 1938

Andrée Dupeyron est de la trempe de ces dames volantes qui brillent en pionnières dans le ciel bien avant d’obtenir le moindre droit civique au ras du sol.

Dans la trace des héroïnes de l’air telles Marie Marvingt, Adrienne Bolland, Hélène Boucher, Maryse Bastié… elle bat en 1938 le record féminin de distance en ligne droite sans escale avec 4 361 km en 32h de vol, depuis l’Algérie jusqu’au golfe Persique, aux commandes de son Caudron-Renault Aiglon.

Non contente de cet exploit, elle entend voler le plus loin possible pour rendre sa victoire plus éclatante encore.

Sans nouvelles, au bout de deux jours, on la considère comme perdue quand elle réapparaît amaigrie mais heureuse après quelques frayeurs.

Elle pensait atteindre Bassora quand un pépin mécanique la bloque dans le désert avec 4 litres d’eau, des bananes et… du champagne. Deux caravaniers la sauvent et la ramènent à Tel-el-Ahram (Irak).

Loin des vedettes de l’aéronautique parisienne, ce record du monde tombé entre les mains d’une garagiste landaise de 36 ans fait d’elle une Reine des cieux  bien vite surnommée La Mère de famille volante.

Son exploit lui vaut la Croix de la Légion d’honneur décernée par le ministre de l’Air.

 


https://www.aerovfr.com/2018/05/il-y-a-80-ans-le-ciel-est-a-vous/

 

Le couple de garagistes apprend à piloter les avions

Brevetée pilote sur un Potez 43 à l’âge de 31 ans, elle apprend aussi la navigation. Après Hélène Boucher, elle est la 2e élève pilote de l’Aéro-Club de Mont-de-Marsan.

C’est par amour que naît sa vocation de fille de l’air. Quand la réalité dépasse la fiction d’un film, sa vie se bâtira entre romantisme et aventures.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Andrée, ancienne tourneuse d’obus dans une usine d’armement, épouse Gustave Dupeyron, mécanicien à l’école d’aviation de Pau venu à Paris chercher fortune et dont elle a été la marraine de guerre.

Après la naissance d’un fils René, le couple très uni se lance dans la vie « épaule contre épaule ».

Direction Mont-de-Marsan, la ville natale de Gustave où il va exploiter un atelier de réparation de voitures. Andrée et « Gus » travaillent dur pendant que grand-maman Dupeyron garde le bébé. Leur affaire prospère ainsi que leur amour puisqu’une fille Jacqueline vient au monde.

Quand se présente l’occasion de reprendre un garage à Dax, les Dupeyron se lancent : Andrée s’occupera de l’établissement et Gustave de l’atelier.

Derrière leur garage bien rangé vendant des voitures neuves, il y avait leur « usine d’aviation »

 où Gustave Dupeyron réparait ou modifiait les avions de l’aéro-club de Mont-de-Marsan.

https://www.aerovfr.com/2018/05/il-y-a-80-ans-le-ciel-est-a-vous/

 

A Mont-de-Marsan, quand moteurs et carrosseries lui laissent un peu de répit, Gus file sur le terrain voisin où un Aéro-Club vient de se créer.

Vite touché par le virus de l’aviation, le couple Dupeyron achète un Potez 43. L’un et l’autre décrochent le brevet de pilote.

 

Le couple installe un atelier de réparation d’avions

Bien vite, ils veulent vivre au plus près des machines volantes. Les Dupeyron bradent le garage de Dax pour aménager un atelier de réparation d’avions dans un hangar de Mont-de-Marsan.

Après avoir troqué son vieux Potez contre un Caudron-Renault Aiglon mieux adapté à son ambition de battre le record de distance en ligne droite, Andrée s’entraîne à la pratique avec sérieux et application.

Pour cela, elle participe notamment à la coupe Hélène Boucher, à un rallye international… Son record de distance décroché le 31 décembre 1937 entre Tunis et La Marsa-Matrouh (Égypte) est de bon augure pour Andrée qui va battre l’année suivante le record mondial féminin de distance.

Pour Andrée, la guerre oblige à tourner la page des meetings aériens.

 

Andrée est dans le 1er corps d’aviatrices militaires

Engagée dans l’Armée en 1939 et démobilisée après la défaite de 1940, le couple Dupeyron s’engage dans la Résistance.

Lorsque Charles Tillon, ministre, entrouvre aux femmes la porte de l’Armée de l’Air, Andrée Dupeyron s’y engouffre avec quelques autres aviatrices du même calibre. Durant l’hiver 1944-1945, elle fera partie du 1er corps d’aviatrices militaires. Au fil des stages, en compagnie d’Yvonne Jourjon, Élisabeth Lion… elle est formée sur bimoteurs légers à Kasba-Tadla (Maroc).

 


Caudron-Renault aiglon C601 - Musée régional de l’air d’Angers-Marcé

 

Alors que son fils est aviateur militaire durant la Seconde Guerre mondiale, Andrée pilote elle aussi dans les Forces aériennes françaises libres et devient marraine d’une escadrille.

Brevetée pilote avec le grade de sous-lieutenant, au sortir de la guerre, elle s’essaie au pilotage de planeur où elle est l’unique femme en formation au Centre de Vol à voile de la Montagne Noire près de Mazamet.

 

Quasi un nouvel exploit de distance pour Andrée en 1949

Âgée de 47 ans, Andrée se lance dans un nouvel exploit le 8 mai 1949 : relier Mont-de-Marsan à Jiwani en Inde. Seule à bord, aux commandes du monomoteur Morane-Saulnier 572, elle se pose 5 932 km plus loin près de Jiwani au Béloutchistan, au bord de la mer d’Oman, après 31h et 23mn de vol.

Toutefois, son exploit n’est pas homologué par la Fédération aéronautique internationale au motif qu’elle aurait dû dépasser de 100 km la distance franchie par les trois Soviétiques dans leur bimoteur le 25 septembre 1938 ! Déçue malgré son beau succès, il lui faudra encore subir un atterrissage forcé en Iran, avant de rentrer à Mont-de-Marsan.

Dès lors, Andrée Dupeyron retourne dans le doux anonymat de sa famille et de sa maison à Mont-de-Marsan où elle s’éteint à l'âge de 85 ans.

La vie et les exploits de cette femme exceptionnelle inspirent en 1944, le cinéaste Jean Grémillon pour son film Le ciel est à vousMadeleine Renaud et Charles Vanel campent le couple Dupeyron.

 

 

Sources documentaires :
- Dictionnaire universel de l’aviation
de Bernard Marck Éditions Taillandier
- Qui était qui ? Mémorial de l’aéronautique de Marcel Catillon
- Les Français du ciel – Dictionnaire historique – direction Lucien Robineau Édition Le Cherche Midi
- Un siècle d’aviation féminine française – Musée de l’Air et de l’Espace – Éditions Altipresse
- Wikipédia

 

 

Quand un magicien de la mécanique s’unit à une fille de l’air

L’amour de l’air vécu en couple et en famille, voilà ce qui unit Andrée et Gustave.

D’un côté Gustave est un ingénieux de la mécanique qui fait merveille pour les autos et les avions, si utiles aux déplacements sur terre et dans le ciel.

 Travailler et créer avec une femme est dans son caractère. Pour lui, le couple est association de partenaires, curieux et inspirés, pour conquérir la vie telle qu’elle arrive.

Ainsi, à chaque étape, on les voit se lancer dans des entreprises successives et quand la guerre est là, ils entrent en Résistance et se font conquérants de la Liberté.

 (Amas au Scorpion à l’Ascendant avec Mars/Bélier joint à Lune/Bélier en VI et V et Pluton-Neptune Gémeaux)

 

D’un autre côté, Andrée est fille de l’air, prompte à tutoyer le danger du ciel lors de déplacements risqués vers de mystérieux pays, de préférence orientaux.

Pour cette native de la Balance, équilibrer les ailes d’un avion est naturel pour trouver sans cesse une indispensable harmonie qu’elle soit aérienne ou conjugale.

Être artisan correspond bien à ce couple où l’un et l’autre est épris d’indépendance pour faire à son idée ce qui ne s’est encore jamais fait.

(Asc.Cancer avec Lune/Gémeaux en XI proche de Pluton en XII ; Jupiter Verseau en VII ; amas en Balance en IV ; Uranus valorisé chez les 2).

 Exceptionnel parcours de vie que celui des Dupeyron.

Gustave, magicien anonyme de la mécanique, ouvre la voie à Andrée pour voler loin vers les records du ciel.

 

Chapeau à Andrée et Gustave d’avoir écrit de belles pages de l’aéronautique.

 

 

Andrée DUPEYRON

 

Gustave DUPEYRON


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

En astrologie, d'où vient le goût de voler ?

En savoir + : https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-pionniers-de-laviation/

 

 


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