Elle est la première aviatrice française à décrocher un prestigieux palmarès

 

Maryse Bastié
née Marie-Louise BOMBEC

 Née le 27 février 1898 à 19 heures à Limoges 87 Haute-Vienne,
selon  acte n°318

Décédée le 6 juillet 1952 à St Priest 69 Rhône, à 19h30 selon acte n°39

 

 

D’une enfance modeste…  à un mariage précoce… puis c’est la découverte de l’aviation

Elle n’a que 10 ans quand son père décède en 1908, et la famille aux revenus très modestes doit déménager. Marie-Louise, dès 14 ans, devient piqueuse sur cuir dans une usine de chaussures à Limoges. En 1914, l’usine ferme et elle devient alors couturière dans une fabrique de blouses militaires. Elle a tout juste 17 ans quand elle se marie, contre l’avis de sa famille, avec Jean-Baptiste Gourinchas, artiste peintre. Son fils Germain naît la même année, en 1915 mais décèdera à 20 ans de la fièvre typhoïde.

En 1917, un ami aviateur, lui offre son baptême de l’air à Limoges et lui présente un de ses amis pilote, Louis Bastié.

Divorcée en décembre 1920, elle se remarie le 22 mai 1922 à Limoges avec Louis Bastié, lieutenant aviateur, alors démobilisé. Il est nommé en 1925, moniteur d’aviation à Bordeaux. Marie-Louise se passionne pour l’aviation et veut apprendre à piloter.

 

Sitôt brevetée pilote, elle choisit l’exploit pour se faire connaître…  et se fait appeler « Maryse »

Comme Louis ne peut lui donner des leçons sur un appareil militaire, c’est Guy Bart, un moniteur civil qui s’en charge. En octobre 1925, elle obtient son brevet de pilote 1er degré, n°221.

Pour attirer l’attention d’un employeur éventuel et montrer ses aptitudes, elle choisit l’exploit : passer sous le pont transbordeur de Bordeaux.

 
Pastel de Didier Beaudenon – passage sous le pont transbordeur à Bordeaux
(piles reliées par deux câbles incurvés)

 

Le 15 octobre 1926, Louis Bastié meurt dans un accident d’avion.

L’aventure aéronautique de Marie-Louise Bastié aurait pu s’arrêter là. Mais, elle a le virus de l’aviation et dans cette période de galère, elle choisit sa devise : « Savoir vouloir ». Arthur Sanfourche - père du peintre et sculpteur Jean-Joseph Sanfourche - devient le mécanicien de Maryse Bastié après avoir été celui de son mari Louis Bastié.

 

Puis arrivent les nombreux records de distance et de durée et… la notoriété

En 1928, engagée comme monitrice de pilotage, elle peut enfin vivre de sa passion mais l’école ferme au bout de 6 mois. Elle achète un avion  mais se trouve sans le sou pour le faire voler, c’est le pilote Drouhin qui va l’aider. Avec lui, elle bat le record de distance pour avions biplaces en Poméranie le 13 juillet 1928.

 

 
Avion le Klemm acheté en Allemagne le 1er avril 1930 et que Maryse Bastié baptise « Trottinette »

 

Dès lors commence la série des records notamment  :

-          le 29 avril 1929, le record de France féminin de durée sur avions légers à Orly sur Caudron

-          les 28 et 29 juillet 1929, le record de durée toutes catégories, seule à bord en 26h48 sur Caudron

-          du 2 au 4 septembre 1930, record international de durée toutes catégories, en 37h55. A cette occasion, elle raconte sa méthode pour combattre le sommeil « Je n’allais pas flancher si près du but, que diable !... Je serre les dents et je prends le vaporisateur que, par précaution, j’avais emporté, je m’envoie dans les prunelles un jet d’eau de Cologne… Je vous recommande le moyen… il est infaillible : un fer rouge. »

A partir de cet exploit, la firme Salmson lui fournit une voiture tous les deux ans jusqu’à sa mort !

A partir des années 30, Maryse fait de nombreux voyages internationaux pour présenter des avions, elle participe également à de multiples meetings en France.

Dès 1934, elle devient militante féministe avec Adrienne Bolland et Hélène Boucher, autres aviatrices célèbres, pour obtenir le vote des Françaises.

Le 30 décembre 1936, elle réalise la traversée de l’Atlantique Sud de Dakar à Natal, soit 3 000 km, seule et sans radio, à bord d’un Caudron-Simoun, en 12h05. A l’arrivée, à Natale, elle a un succès considérable. Elle baptise son avion  « Jean Mermoz »  en hommage à cet aviateur disparu, sur la même ligne, quelques semaines auparavant, le 7 décembre 1936.

 

Avec la Croix-Rouge, elle se dévoue auprès des prisonniers français pendant la Seconde Guerre mondiale

En mai 1940, elle se dévoue auprès de la Croix-Rouge et notamment auprès des prisonniers français regroupés au camp de Drancy. Lors du départ d’un train vers l’Allemagne, elle est bousculée par une sentinelle allemande et se fracture le coude droit. Elle en garde une invalidité et ne pilote plus. Mais son activité à la Croix-Rouge lui sert de couverture pour recueillir des renseignements sur l’occupant.

En 1951, elle entre au service de relations publiques du Centre d’Essais en vol. C’est à l’occasion d’une de ses missions, le 6 juillet 1952,  qu'elle meurt dans l’accident d’un Noratlas, après un meeting aérien à l’aéroport de Bron près de Lyon.

Son nom est donné à de nombreux établissements scolaires et un timbre-poste l’honore.

 

Maryse Bastié est capitaine de l'armée de l'Air avec 3.000 heures de vol. Commandeur de la Légion d'honneur à titre militaire, elle lègue à la postérité l'admirable leçon d'une victoire constante de la volonté sur la fragilité.

 

Source : livre « Maryse Bastié, de Limoges-Feytiat à Lyon-Bron du Conservatoire Aéronautique du Limousin prêté aimablement par Fernande Bonnemain

 

 

Maryse Bastié

 

 

Louis Bastié (époux de Maryse Bastié)

né le 4 juillet 1897 à Limoges 87 Haute-Vienne
décédé le 15 octobre 1926


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

En astrologie, d'où vient le goût de voler ? Pour en savoir plus : https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-pionniers-de-laviation/


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