Anarchiste individualiste, membre de la « bande à Bonnot ».
Il
est placé dans un orphelinat (sa mère étant veuve avec trois
jeunes enfants à charge) et deviendra ouvrier menuisier à 17
ans. Il fait son service militaire et se lie avec les frères
BILL qui sont menuisiers et anarchistes comme lui. En 1909 il
est à Paris avec sa compagne Louise Dieudonné (née Kayser, le 2
mars 1890 à Nancy) et fréquente les individualistes qui vivent
en communauté à Romainville, autour du journal « L’Anarchie » et
pratiquent l'amour-libre (Louise vivra alors une idylle avec
Lorulot).
C'est là qu'Eugène se lie avec les membres de la bande, il a
déjà rencontré Bonnot lorsque celui-ci était à Neuves-Maisons
(près de Nancy). Eugène vit alors entre Paris et Nancy où il
continue à travailler. Recherché après l'attaque de la rue
Ordener, il est arrêté le 28 février 1912 rue Nollet à Paris
dans un appartement qu'il loue sous un faux nom avec Louise
revenue vivre près de lui. Deboë qui se trouve là, est également
arrêté.
Condamné à mort le 28 février 1913 mais disculpé par ses
complices, sa peine est finalement commuée en travaux forcés à
perpétuité. Il parvient à s’évader du bagne à la 3e tentative
entamée le 6 décembre 1926.Son périple dans la forêt vierge et à
bord de pirogues le mène au péril de sa vie jusqu’au Brésil. Il
débarque à Marseille à la fin d’octobre 1927. Son entourage, des
amis et la campagne d’Albert Londres oeuvrent en sa faveur.
Désormais, il est citoyen libre puisqu’il vient de bénéficier
d’une remise de peine pour son évasion du bagne. De retour à
Paris, il reprend son ancienne activité d’ébéniste et ouvre sa
propre entreprise avec 4 ouvriers, rue du Fg St Antoine.
Il
relate ses 14 années de bagne dans « La Vie de forçat » paru en
1930.
Il
meurt le 21 août 1944 à l’hôpital d’Eaubonne en Seine et Oise.