Henri de TOULOUSE-LAUTREC
Né Henri Marie Raymond de TOULOUSE-LAUTREC-MONFA
Le 24 novembre 1864 à 6h du matin à Albi 81 Tarn
Selon acte n°337 – AD81 en ligne – 4 E 4/26 – vue 39/44
Décédé le 9 septembre 1901 au château de Malromé St-André-du-Bois Gironde 33
Virtuose du trait, il immortalise les acteurs du Paris nocturne
Il est l’âme de Montmartre où il s’installe en 1884
Handicapé dès l’adolescence, il sombre dans l’alcoolisme une fois adulte
Avec l’ouverture du Moulin Rouge, lui arrive la notoriété
Son art libre et indépendant raconte des personnages et des scènes de vie |
Virtuose du trait, il immortalise les acteurs du Paris nocturne
En virtuose du pinceau et du crayon, ses peintures et dessins immortalisent le Bal du Moulin Rouge et les familiers de Montmartre où l’excentrique Goulue avec Valentin le Désossé épatent la galerie.
Inoubliables aussi Jane Avril, danseuse élégante qui fait exploser le quadrille et la rousse au teint blafard Yvette Guilbert, reine de la chanson populaire.
L’incomparable Aristide Bruant devient un classique intemporel avec écharpe rouge et large chapeau noir sous le trait de cet affichiste qui illustre ses chansons.
Cafés-concerts, bals, théâtres et beuglants, fascinent Toulouse-Lautrec qui fréquente assidûment ce monde de la danse et de la fête. Baigné dans cette Belle Époque, en artiste génial, il devient symbole de la vie parisienne, bohème, nocturne, dans une frénésie de plaisir et d’insouciance qui marque la fin du 19e siècle.
Inaccessible à tout sens moral, il se plaît là où l’on s’amuse, dans la foule, près des étoiles du music-hall, dans les rythmes endiablés du Moulin Rouge, là où grouille la vie nocturne débridée.
Formé dès l’enfance à l’équitation par son père, il reste fasciné par le monde du cirque dont les spectacles sont nombreux en cette fin de 19e siècle, il peint des écuyères, des clowns, des chevaux…
A partir de ce monde qui est viscéralement le sien, il se tient à l’écart des évènements qui secouent la vie publique et bourgeoise de son temps, affaire Boulanger, scandale de Panama, procès Dreyfus…
Toulouse-Lautrec en train de peindre la Danse au Moulin Rouge en 1890
Il est l’âme de Montmartre où il s’installe en 1884
En une courte vie marquée par son infirmité physique et vouée à l’autodestruction, Henri de Toulouse-Lautrec existe par et pour son art.
Remarquablement doué pour le dessin, il se fait peintre, illustrateur, lithographe, affichiste.
Installé à Paris en 1884, il croque la Bohème parisienne, cabarets, théâtre, jusqu’au cœur des bordels qui lui sont familiers et lui inspirent nombre de ses œuvres.
Il se lie avec une ex-blanchisseuse devenue modèle qui va devenir peintre renommée sous le nom de Suzanne Valadon.
Avec le soutien parental pour encourager sa vocation de peintre, un atelier lui est loué à la fin de l’été 1886 à Montmartre qui lui tient lieu de famille.
L’impressionnisme n’a plus cours et la mode est à l’Art nouveau.
Cependant, Lautrec affirme un style très personnel, réaliste et accrocheur, qui va à l’essentiel pour restituer portraits féminins, scènes de danse… qui sont tranches de vie symboliques du Paris festif de la Belle Époque.
Son génie donne à voir ce monde de la fête et du spectacle. Avec tendresse, il peint l’univers sordide et sans joie du Paris nocturne.
Malgré son infortune physique, il montre toujours dignité, courage avec un amour de la vie qui impressionne son entourage.
Affiche de Toulouse-Lautrec – 1892-1893 – la danseuse Jane Avril et le critique Édouard Dujardin
Handicapé dès l’adolescence, il sombre dans l’alcoolisme une fois adulte
Henri naît dans l’une des plus anciennes familles nobles de France où l’on se marie couramment entre cousins pour éviter division de patrimoine et réduction de fortune. Ses parents sont ainsi mariés cousins germains.
Henri connaît une enfance heureuse jusqu’au moment où on lui découvre vers 14 ans, une fragilité osseuse qui pourrait être liée à la consanguinité parentale. Mal remis de fractures du fémur, il subit un retard de croissance et ses membres restent courts au point qu’il ne dépasse pas 1,52m.
Par la suite, il prise l’ironie des contrastes : ainsi il apprécie de sortir dans la rue en compagnie d’amis à la stature imposante capables de le protéger contre la cruauté des voyous dont il est le souffre-douleur.
Son père, l’excentrique comte Alphonse, fou de chasse et de fauconnerie, adore aussi le déguisement et les femmes. Ce riche désœuvré est capable de se promener dans Albi, les pans de chemise à l’air, d’oublier son épouse sur le quai des gares ou d’aller en plein Bois de Boulogne coiffé du casque caucasien ou en costume turque…
A l’opposé, la comtesse Adèle effacée et dévouée sacrifie son existence à son rôle de mère, notamment pour tenter d’enrayer l’alcoolisme d’Henri qui, une fois adulte, a pris l’habitude de mélanger du cognac à son absinthe quotidienne au point d’en cacher une longue fiole dans sa canne creuse avec un pommeau où est rangé un verre à pied.
Pour le sevrer de son addiction et pallier les dégâts de sa syphilis, sa mère le fait interner en mars 1899, en maison de santé ultra-moderne à Neuilly.
Mais la déchéance est là. Devenu paralysé, il meurt en septembre 1901 dans le château familial de Malromé.
L’Anglais au Moulin Rouge – Toulouse-Lautrec – 1892
Avec l’ouverture du Moulin Rouge, lui arrive la notoriété
L’ouverture du Moulin Rouge en 1889 par Joseph Oller et Charles Zidler est le 1er pas vers la gloire pour Lautrec dont les affiches fleurissent dans ce Paris de l’Exposition universelle qui a vu se dresser la Tour de Gustave Eiffel.
Puis en 1893, quand s’ouvrent Les Folies Bergères, Lautrec s’éloigne de Montmartre pour investir bars et maisons closes de la rue Royale où il dessine de jour comme de nuit avec une rare énergie.
En ces lieux, il se sent moins difforme pour bavarder, boire, jouer aux cartes ou faire l’amour sans complexes avec ses pensionnaires habituées à sa présence et qui, à moitié nues, déambulent avec naturel.
Au cours des années 1893-1894, Lautrec réalise une centaine de toiles, plus de 120 estampes (lithographies, affiches…) et d’innombrables dessins.
Financé en partie par sa mère, un musée lui est dédié à Albi, sa ville natale.
Sources documentaires :
L’Art de Toulouse-Lautrec – Comptoir du Livre Paris
https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_de_Toulouse-Lautrec
Son art libre et indépendant raconte des personnages et des scènes de vie
Les spectacles de la vie parisienne nocturne fascinent naturellement ce Sagittaire habité par le magnétique Scorpion.
De la lumière à l’ombre, de la joie des fêtes débridées à la misère sordide des bordels, il est attiré par cet univers contrasté, puissamment instinctif, qu’il restitue grâce à son génie d’artiste.
Il le fait à la manière d’un spectateur-reporter à la fois voyeur et curieux, habile à restituer des ambiances glauques et mystérieuses que ses peintures vont rendre immortelles.
Par son choix de vie, Lautrec a fait rimer Scorpion avec autodestruction.
Son appétit de vivre se mêle à la douceur infernale d’une descente aux enfers.
Il se glisse avec jouissance dans cette vie instinctive et grouillante où la femme inspire particulièrement son art (Lune/Balance).
Habité par une sorte de légèreté insouciante (Mars/Gémeaux) mêlée à un appétit de jouissance sans romantisme (Pluton/Taureau), il est à son affaire dans ce monde festif des nuits parisiennes.
Son handicap y est oublié, là, il occupe toute sa place et ses dessins sont bâtis en une mise en scène remarquable qui en dit plus long qu’un texte sur la psychologie des personnages représentés (Jupiter/Mercure/Soleil au Sagittaire en I).
Ses œuvres témoignent avec force de la réalité de la Belle Époque au cœur des nuits parisiennes ?
Quel bel héritage !
Lautrec mérite une grande place dans notre Panthéon de l’art.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne |