LA GOULUE
Louise Joséphine WEBER dite « La GOULUE »
Née le 12 juillet 1866 à 3heures du matin à Clichy-la-Garenne 92 Hauts de Seine
Selon acte de naissance n° 523
Décédée le 29 janvier 1929 à l’Hôpital Lariboisière à Paris 10e
Des nippes de blanchisseuse, aux ateliers de peintre, s’exprime son goût de la parade.
Née d’une famille juive d’Alsace, sa mère tient une blanchisserie. A son tour, elle fait ce métier. Mais ce qui lui plaît surtout c’est la danse et les vêtements raffinés. Alors, en cachette de sa mère, elle emprunte des nippes à ses clients et, chaque soir, elle fréquente les salles de danse. Elle est remarquée non seulement en tant que danseuse mais aussi par son rire sonore et extraverti qui attire l’attention.
Elle devient fleuriste, puis modèle pour les peintres, se prostitue également. Elle tombe amoureuse du peintre Auguste Renoir qui la présente à un groupe populaire pour servir de modèle pour les œuvres de nus de beaucoup d’artistes. Ainsi, elle connaît les clubs les plus à la mode.
Surnommée la Goulue pour son habileté à vider les verres cul-sec, elle connaît la gloire au Moulin-Rouge.
Alors qu’elle est au Grand Véfour, l’Elysée-Montmartre, Joseph Oller l’engage de suite pour danser le Grand Quadrille au Moulin-Rouge. Dès lors, elle accède à la notoriété et devient la plus célèbre danseuse de ce cabaret, où elle restera 6 ans.
Elle devient la reine de la sensualité parisienne et pousse l’excentricité à l’extrême. Ainsi, alors que le chapeau est obligatoire pour toutes les danseuses, elle est la seule à danser sur les tables en cheveux et quand elle enlève les chapeaux des messieurs avec son orteil dans le final de son « galop », ses admirateurs même les plus distingués sont ravis.
Elle devient bientôt riche et s’achète une maison à Montmartre et les fleurs de son jardin sont soignées par son partenaire de danse « Valentin le Désossé ». Toulouse-Lautrec l’immortalise dans ses portraits et affiches pour le Moulin-Rouge.
Provocante autant par ses danses, ses tenues, son vocabulaire « de corps de garde », elle se prend pour la Reine de Paris et aime faire scandale.
Au Jardin de Paris, elle apostrophe le prince de Galles, futur Edouard VII : « Hé Galles ! Tu paies le champagne ! C’est toi qui régales, ou c’est ta mère qui invite ? »
En dehors du Moulin-Rouge, c’est la décadence pour La Goulue.
Désormais, fortunée et célèbre, elle veut voler de ses propres ailes et comptant sur sa notoriété, elle investit gros dans une baraque de foire. Mais elle ignore, qu’en quittant le cabaret du Moulin-Rouge, le 6 avril 1895, elle tourne le dos à la réussite.
En décembre 1895, lui naît un fils Simon-Victor de père inconnu (« un prince » dit-elle). Un forain l’adopte et lui donne son nom.
Son entreprise foraine ne marche pas et cet échec cuisant est le début de sa déchéance, car elle investit ses derniers sous dans la noce et la boisson.
Ayant appris à dresser les lions, en juin 1899, elle s’associe à Adrien Pezon, dompteur-vedette.
En 1900, elle épouse Joseph-Nicolas Droxler, magicien puis dompteur. Elle se produit dans les ménageries, foires, fêtes foraines jusqu’en 1909.
Puis, séparée de son mari, vivant entre sa roulotte à Saint-Ouen et Montmartre, elle sombre dans la déchéance de l’alcoolisme.
Elle accueille les animaux de cirque malade ainsi que chiens et chats et vient parfois, devant le Moulin-Rouge vendre cacahuètes, cigarettes, allumettes pour le plaisir de rencontrer « du beau monde ». Elle signe ses photos à ceux qui la reconnaissent. Devenue une grosse femme, elle reste néanmoins « Madame Louise ».
A son enterrement, il y a Pierre Lazareff (direction artistique du Moulin-Rouge) parmi les rares témoins.
Son arrière petit-fils, Michel Souvais, lui-même artiste et auteur d’un ouvrage sur son aïeule, obtient en 1992, le transfert de ses cendres (ordonné par Jacques Chirac) de Pantin à Montmartre.
LA GOULUE (Louise Weber)
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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