Modèle des peintres montmartrois, c’est en les observant qu’elle devient « femme folle de dessin ».
On dit qu’elle peint comme un homme, car elle exerce son art en toute indépendance.
Mère de Maurice Utrillo, elle est la première femme admise à la Société Nationale des Beaux Arts en 1894.

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Suzanne VALADON
Née Marie Clémentine VALADON dite…

Née le 23 septembre 1865 à 6 heures du matin à Bessines-sur-Gartempe Haute-Vienne 87
Selon acte n°34

 

Décédée le 7 avril 1938 à Paris

 

 

Acrobate de cirque devenue modèle pour les peintres de Montmartre

Sa peinture, influencée par Gauguin et Matisse, cerne les formes d’un trait vigoureux et rude dans des accords de couleurs vibrantes aux contrastes parfois violents. Elle aime peindre des natures mortes, des paysages, des portraits, mais surtout des nus féminins.

Ses œuvres traduisent un grand sens de l’observation et reflètent les expressions avec un sens de la perfection qui amène parfois cette artiste à travailler ses tableaux pendant plusieurs années avant de les exposer.

Appréciée par ses amis les peintres, elle expose avec succès dès le début des années 1890. Elle a 25 ans.

 

Née d’une lingère et d’un père inconnu, Marie-Caroline, dite Maria puis Suzanne, se fait acrobate de cirque à quinze ans en 1880. Mais une chute interrompt prématurément cette activité.

Elle vit avec sa mère, puis son fils naturel le futur peintre Maurice Utrillo, dans le quartier de Montmartre. Ce haut-lieu de la vie artistique parisienne, lui donne l’occasion de s’initier à l’art.


Autoportrait 1883

 

Je veux être aimée des hommes qui ne m’auront jamais vue, qui demeureront à rêver devant un carré de toile où, avec mes couleurs, j’aurais laissé un peu d’âme.
(Suzanne Valadon)

D’elle, émane un charme et une beauté empreinte de noblesse qui séduit les artistes de son quartier. Elle devient leur modèle et tout en posant, elle observe et apprend ainsi leurs techniques.

Elle pose pour Renoir, Toulouse-Lautrec, Puvis de Chavanne, Degas, dont certains deviennent ses amants. Edgar Degas ayant remarqué les lignes vives de ses dessins lui prodigue des conseils et l’encourage.

Habituée des bars « mal famés » de Montmartre, où la bourgeoisie parisienne vient « s’encanailler », Toulouse-Lautrec, à cette époque, fait d’elle un portrait intitulé Gueule de bois.

Pendant longtemps, elle est considérée comme une femme légère et de petite vertu. En fait, selon sa nature, Suzanne Valadon aime s’exercer constamment au jeu de la séduction. Plaire, aimer et être aimée est la grande affaire de sa vie et sa peinture s’exprime au rythme de sa vie personnelle et sentimentale.

La gloire lui vient assez vite et avec elle, l’argent qui la met à l’abri des difficultés financières connues dans sa jeunesse. Elle peut ainsi pourvoir à l’éducation de son fils, Maurice Valadon, et qui prendra plus tard le nom de son père présumé (Miguel Utrillo).

Mais elle ne pense guère à la gloire, quant à l’argent, elle le sème à tous vents et oublie de payer son gaz, son eau, son électricité qu’on lui coupe !

En effet, il arrive qu’en fin de journée, elle ne sache plus ce qu’est devenue la liasse de billets qu’on lui a donné le matin !

Elle s’est mariée en 1896 avec un agent de change, Paul Moussis, dont elle se sépare en 1909, pour épouser un peintre de 23 ans, ami de son fils, André Utter, en 1914. Cette union houleuse dure près de trente ans.

A la fin de sa vie, elle devient amie du peintre Gazi le Tatar et cette rencontre l’incite à se remettre à la peinture.


Gueule de bois par Toulouse-Lautrec env. 1888

 

En 1894, elle est la première femme admise à la Société Nationale des Beaux-Arts.

Toute sa vie, elle est animée d’une brûlante soif de vivre et de créer des simulacres de vie à travers ses peintures. D’un trait infaillible elle représente des êtres, des chiens, des chats, des fleurs, des fruits, enfermant les formes et les volumes dans un impérieux tracé.

Elle fait de nombreuses expositions et son succès devient international.

En 1936-1937, l’état lui achète plusieurs œuvres importantes.

Femme atypique, émancipée des convenances sociales, elle montre un esprit libre et fantasque jusqu’à la bizarrerie. Ainsi, elle aime à porter un petit bouquet de carottes, avoir une chèvre dans son studio pour lui donner à manger ses « mauvais dessins », ou nourrir ses chats avec du caviar le vendredi (jour réputé maigre où l’Eglise préconise de s’abstenir de viande).

Suzanne Valadon doit veiller jusqu’à son dernier jour, sur son enfant à la fois génial et terrible : Maurice Utrillo, dont la santé est perturbée par son penchant pour la boisson qui l’amène parfois au seuil de la démence.

Suzanne Valadon s’éteint dans une clinique parisienne le 7 avril 1938 entourée de ses amis peintres : Derain, Picasso, Braque.

Actuellement, ses œuvres sont conservées dans de nombreux musées dont le Musée National d’Art Moderne, le Centre Georges Pompidou à Paris, le Metropolitan Museum of Art à New York, le Musée de Grenoble, le Musée des Beaux-arts de Lyon.

Une exposition permanente lui est dédiée dans sa ville natale Bessines-sur-Gartempe.


Les deux baigneuses 1923

 

 


(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

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