Salomon Camille Sée
Né le 10 mars 1847 à Colmar Haut-Rhin 68
Selon acte n°180 AD68 en ligne - 1847-1850 - vue 137
Décédé le 20 janvier 1919 à Paris
Avocat venu en politique plaider la cause des femmes
En dépit de l’opposition, il institue collèges et lycées de jeunes filles
Un novateur au service des plus démunis |
Grâce à la loi initiée par Camille Sée en 1878, l’accès des femmes à l’instruction professionnelle en France, amorce une avancée majeure même si la mixité y est absente et que les programmes sont « allégés ».
C’est ce qui lui attirera la protestation d’Hubertine Auclert qui critique l’absence de matières utiles à l’autonomie professionnelle.
Il concrétise au niveau du pays, ce qu’Elisa Lemonnier avait initié deux décennies auparavant.
Avocat venu en politique plaider la cause des femmes
Issu d’une famille juive, Camille fait des études de juriste à Strasbourg avant de s’inscrire comme avocat au barreau de Paris.
Par ses convictions républicaines, il entre en politique après la chute de Napoléon III le 4 septembre 1870, en devenant secrétaire général du ministère de l’Intérieur Léon Gambetta. Puis, nommé sous-préfet de Saint-Denis, il démissionne après la chute d’Adolphe Thiers.
Elu député de la Seine en 1876 dans le 1er arrondissement de Saint-Denis, à ce titre, il dépose en octobre 1878 une proposition de loi sur l’enseignement supérieur des jeunes filles, dans un temps où il relève totalement de l’Eglise. Puis, en mai 1880, une proposition de loi sur la capacité civile de la femme.
Il faut attendre le gouvernement Jules Ferry après la victoire des Républicains et un rapport de Paul Broca, pour que sa proposition d’enseignement soit enfin débattue. Elle s’inspire de ce qu’il a pu observer dans son poste de sous-préfet et fait aussi référence aux Etats-Unis, à la Suisse, l’Italie, l’Allemagne, autant de pays plus avancés que la France pour l’éducation des femmes et qui privilégient la même instruction sans distinction de sexe.
En dépit de l’opposition, il institue collèges et lycées de jeunes filles
Malgré la virulente opposition des partis conservateurs, la loi instituant les collèges et lycées publics de jeunes filles, avec programme différent de celui des garçons, est promulguée le 21 décembre 1880, par le président de la République Jules Grévy.
Il faut choisir ce qui peut leur être le plus utile, insister sur ce qui convient le mieux à la nature de leur esprit et à leur future condition de mère de famille, et les dispenser de certaines études pour faire place aux travaux et aux occupations de leur sexe. Les langues mortes sont exclues ; le cours de philosophie est réduit au cours de morale ; et l'enseignement scientifique est rendu plus élémentaire. »
Puis, il s’emploie à créer l’Ecole normale supérieure de jeunes filles par la loi de juillet 1881. Installée à Sèvres, la première directrice en est Julie Favre, épouse de l’ancien ministre Jules Favre.
Après son échec aux législatives de 1881, il entre au Conseil d’Etat.
Un novateur au service des plus démunis
Voici un conquérant humaniste, chez qui les idées novatrices sont légions.
Combattant à l’âme persévérante, il est un généreux ouvert sur le monde, avec l’art de tracer des voies révolutionnaires.
Organisateur d’œuvres d’envergure, il a la patte pour métamorphoser le monde qui se présente à lui, en veillant à servir le petit peuple, au nom de ses idées républicaines.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne |