Elisa LEMONNIER
Née Marie Juliette Elisa GRIMAILH le 24 mars 1805
(3e germinal de l’an XIII de la République)
à 1h du matin à Sorèze Tarn 81
selon acte n°48 – AD81 en ligne – 4 E 288003_03 – vue 19/39
Décédée le 5 juin 1865 à Paris
Vive et intelligente, elle s’intéresse tôt aux questions sociales
L’ignorance des femmes, l’amène à fonder la formation professionnelle
Son école professionnelle connaît un succès immédiat
Organisatrice inspirée et humaniste |
Vive et intelligente, elle s’intéresse tôt aux questions sociales
Mademoiselle Elisa Grimailh était remarquée pour sa beauté mais plus encore par son intelligence vive et imaginative, alliée à une inépuisable bonté de cœur.
Bénéficiaire d’une brillante éducation familiale, bien qu’orpheline de père, elle prend part aux débats d’idées où l’on évoque la pensée de Voltaire et surtout les idées de Saint-Simon, « le premier des socialistes », penseur de la société industrielle française. On parle d’une société nouvelle où le mérite prime sur le rang social ou l’importance des possessions.
C’est dans l’un de ces salons de discussions qu’elle rencontre Charles Lemonnier, professeur de philosophie, qu’elle épouse en 1831.
Résidant à Sorèze, ils sont tous deux d’actifs militants de l’église Saint-Simonienne du Midi.
Puis la famille s’installe à Bordeaux où Charles devient avocat et, quand il est nommé responsable du contentieux des Chemins de fer du Nord, le couple s’installe à Paris.
L’ignorance des femmes, l’amène à fonder la formation professionnelle
Elisa et Charles, fréquentant les milieux républicains et libéraux de la capitale, vivent avec enthousiasme et espoir les journées révolutionnaires de 1848, qui jettent aussi dans la misère de nombreuses femmes.
En découvrant ces milliers de malheureuses subitement sans ressources, ils passent de la théorie à la pratique.
Préoccupée de l’amélioration du sort des femmes, Elisa loue un local rue du Faubourg Poissonnière qui devient atelier de couture pour fournir hôpitaux et prisons. Grâce à sa formidable énergie, elle parvient à donner du travail à plus de deux cents mères de famille pendant deux mois. Elles apprennent à confectionner couvertures, blouses avec les tissus qu’elle achète.
Frappée par l’ignorance et la maladresse de ces ouvrières, lui vient l’idée de donner un véritable enseignement professionnel aux jeunes filles afin qu’elles gagnent leur vie. Convaincue de cette absolue nécessité, elle décide dès lors d’y consacrer tous ses efforts.
En 1856, avec dix-huit amies, elle parvient à former la Société de protection maternelle pour les jeunes filles afin de leur fournir gratuitement éducation et instruction professionnelle, afin de vivre dignement.
Puis en mai 1862, cette structure se transforme en Société pour l’enseignement professionnel des femmes. Elisa bénéficie de nombreux soutiens, notamment de plusieurs loges maçonniques et aussi de personnalités comme les frères Pereire hommes d‘affaires, Rosa Bonheur…
Son école professionnelle connaît un succès immédiat
Ainsi, en octobre 1862, s’ouvre rue de la Perle à Paris, la première école professionnelle pour jeunes filles. Le succès est immédiat : en dix mois 80 inscriptions et 150 au bout d’un an.
Il faut trouver des locaux plus vastes. Ainsi s’ouvrent deux autres écoles rue Volta et rue de Rochechouart.
Cet enseignement nouveau répond si bien aux nécessités de l’ordre social de l’époque, qu’il inspire la Suisse, la Belgique, l’Italie. En France, de grandes villes de province ouvrent des écoles professionnelles de jeunes filles.
Mais Elisa Lemonnier épuisée par ces charges trop lourdes tombe malade et décède en 1865.
En 1890, on dénombre huit écoles Lemonnier et 500 jeunes filles suivent l’enseignement qui est général et professionnel avec ateliers de couture, broderie, fleurs…
Son œuvre précède de vingt ans l’action de Camille Sée qui donne son nom à la loi qui instaure les lycées de jeunes filles.
Son fils Paul Hypolite Lemonnier, ingénieur en électricité, contribuera à installer un foyer électrique au sommet de la Tour de Gustave Eiffel.
Organisatrice inspirée et humaniste
Elisa se fait la « porte-action » bien inspirée d’une collectivité, où elle aime établir des liens, créer des contacts, donner du bonheur en dépassant la misère pour tirer l’humanité vers le haut.
Les obstacles stimulent cette conquérante intuitive qui est taillée pour les chantiers de grande envergure.
Habitée par une sorte de « feu sacré », cette organisatrice-née sait agir opportunément en fonction d’un idéal ambitieux et dans l’intérêt général.
L’enthousiasme et la chance sont au rendez-vous d’une œuvre collective qu’il lui faut sans cesse améliorer.
Sources documentaires :
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisa_Lemonnier
http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=3044
http://guy.joly1.free.fr/biographie_de_madame_lemnier.html
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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