NAPOLEON III
Charles Louis Napoléon BONAPARTE
Président de la IIe République élu le 10 décembre 1848
devenu empereur le 2 décembre 1852
Né le 20 avril 1808 à 1 heure du matin à Paris
(Source : « L’Astrologue n°125)
Décédé en 1873 à Chislehurst / Kent, lors de son exil en Angleterre
Il se sent fait pour un destin national digne de son nom.
Fils de Louis Bonaparte, frère de Napoléon Ier, sa mère est Hortense de Beauharnais. Il est élevé à l’étranger et fait des études militaires dont il sort officier d’artillerie.
Il a 24 ans, quand Napoléon II, duc de Reichstadt et fils de Napoléon 1er meurt de tuberculose en 1832.
Dès lors, seul représentant des Bonapartistes, il est persuadé que son destin c’est la France. Par deux fois, en 1836 à Strasbourg et à Boulogne en 1840, il tente de prendre la place du roi Louis-Philippe, mais ces deux tentatives sombrent dans le ridicule et lui, se retrouve embastillé dans le fort de Ham (Somme). C’est là qu’il est retenu prisonnier pendant six ans, avant de s’en évader, en 1846, revêtu des habits de Badinguet, ouvrier maçon.
L’évadé du fort de Ham se réfugie à Londres, où il en profite pour séduire la riche demoiselle Howard qui met toute sa fortune à sa disposition. Belle aubaine, pour cet ambitieux qui rêve de prendre en main le destin de son pays. Pour cela, en fin stratège, il prépare par tracts son retour assisté de son fidèle compagnon le duc de Persigny.
En proposant sa candidature à la présidence de la République, il se présente comme un symbole d’ordre et de sécurité. Ces mots qui sonnent comme un programme, ajoutés à son patronyme encore célèbre jusqu’au fin fond des campagnes, lui sont un tremplin vers la victoire.
On raconte que certains citoyens croyaient voter pour Napoléon 1er !
Mais à Paris, l’allure maladroite et timide du neveu n’impressionne guère. Lamartine le qualifie de « chapeau sans tête et Ledru-Rollin, d’imbécile » !
Cependant, quand les résultats sont proclamés le 20 décembre 1848, l’imbécile obtient 74,20 % des voix, mais cela lui confère peu de pouvoirs, pour un mandat de quatre ans non renouvelable, dans une assemblée législative où les monarchistes triomphent.
La loi électorale devient restrictive et la presse est muselée.
Pendant ce temps, Louis-Napoléon qui ne semble pas approuver cette politique impopulaire, voyage beaucoup en province où grâce à ses discours rassurants et flatteurs, il est acclamé par le peuple et la bourgeoisie.
Son coup d’Etat du 2 décembre 1851 rétablit l’empire « pour la paix »,
mais la guerre de 1870 provoque sa perte
Le prince-président veut rester au pouvoir mais la fin de son mandat non rééligible approche. L’homme des deux coups d’Etat manqués, en prépare un troisième mais pas à n’importe quelle date !
Le 2 décembre est une date qui sonne avec prestige : c’est l’anniversaire du couronnement de Napoléon 1er, en 1804, mais aussi l’anniversaire de la victoire d’Austerlitz en 1805.
C’est ainsi que le 2 décembre 1851, il fait envahir l’Assemblée par l’armée et arrêter tout ce qui bouge ou résiste, Adolphe Thiers, par exemple.
Des insurgés prennent les armes, érigent des barricades sur les boulevards. Soudain un coup de feu éclate, l’armée tire sur la foule désarmée. C’est un vrai carnage à Paris tandis qu’en province, 32 départements sont mis en état de siège. 30 000 arrestations en France, en quelques jours, certains opposants sont déportés, d’autres s’exilent tel Victor Hugo, tandis que Louis Pasteur vénère Napoléon III.
Le prince-président devenu Napoléon III, exerce dès lors un pouvoir absolu, il organise avec autorité, muselle la presse, colonise avec un esprit conquérant.
Au-delà de son coup d’Etat de 1851 et de la capitulation de Sedan en 1870 qui provoque sa destitution, Napoléon III se révèle aussi un visionnaire rêvant de concilier ordre et liberté, sachant que sa mère lui avait recommandé : N’oublie jamais la classe ouvrière !
Homme de lettres, habile tacticien, féru d’architecture et d’urbanisme, il modernise l’économie française, développe les chemins de fer et inspire à Haussmann la métamorphose de Paris avec larges avenues, beaux immeubles et grands magasins.
Côté cœur, il est homme à femmes, adepte des « petits plaisirs » !
Napoléon III avec l'Impératrice Eugénie recevant souverains et personnages illustres
en visite à l’exposition universelle de 1867.
Aperçu de son caractère à partir du thème astral de naissance
Bélier ascendant Capricorne
Si l’on devait caractériser Napoléon III en un raccourci, on dirait qu’il est à la fois un conquérant impulsif et un calculateur obstiné.
Conquérant à l’âme chevaleresque
Il a l’âme d’un chevalier ardent à guerroyer devant l’obstacle mais aussi celle d’un chef ambitieux à la stratégie préméditée.
C’est ainsi que son action qui fonctionne à deux vitesses va souvent déconcerter les observateurs historiens. En effet, il est prompt à se lancer au combat mais après-coup, il se met à approfondir et à réfléchir longuement et secrètement ; c’est pour cela qu’Ollivier parle à son propos, « d’entêtement dans l’indécision ». Il balance entre l’impulsion du chevalier ardent à guerroyer et le besoin de ressasser obstinément un projet à long terme.
Son goût inné du mystère et du secret, qu’il utilise comme un véritable outil de pouvoir, a de quoi « troubler » ses interlocuteurs et ses biographes.
Napoléon III voit sa « profession » comme LE lieu de sa réalisation personnelle avec une ambition têtue qu’il est très difficile d’infléchir. Au fond, il est convaincu d’avoir un destin de leader utile au genre humain, avec le souci d’œuvrer pour la postérité.
Faire de Paris une capitale impériale à l’égal de Londres, et qui laisserait trace de son prestigieux passage pour les générations suivantes, est une de ses idées indéracinables. A ce propos, il a trouvé en Haussmann, un ardent bâtisseur habité par le « feu sacré » et qui a su fédérer les énergies pour métamorphoser cette ville avec audace.
Napoléon III est une centrale à idées toujours en effervescence. Tout l’inspire et toute nouveauté aiguise sa curiosité surtout s’il y a quelque obstacle qui le stimule.
Sa nature Bélier en fait l’homme impulsif des coups d’Etat ; partir et foncer d’un coup de tête sur un obstacle à renverser lui correspond tout à fait.
Sur le plan affectif, il est un conquérant invétéré et passer d’une amante à l’autre au nom de ses « petits plaisirs » est dans sa nature. Amoureux aussi ardent qu’inconstant, il adore le temps de la conquête mais se lasse vite une fois le but atteint. C’est alors qu’il lui faut entreprendre une nouvelle aventure selon l’opportunité. Il aime à ce propos les femmes indépendantes et libérées même si leurs droits civiques ne le sont pas encore ! Quand sa mère lui conseille : « N’oublie jamais la classe ouvrière ! », cela lui parle, même si, par ailleurs, il s’emploie à asseoir son autorité sur la dictature.
Calculateur, fin stratège et visionnaire
Il hérite de son oncle, un sens inné de la stratégie et de l’organisation mûrement préméditée. Pour cela, il est une centrale d’énergie qui fonctionne à la fois dans l’immédiateté de l’opportunité présente, que dans les projets à long terme. Il n’est certes pas homme à être au cœur des champs de bataille mais le contexte trouble de guerre ou de situations complexes à dénouer lui convient parfaitement.
D’esprit ingénieux, il est avide de connaissances qui sont aussi synonymes de renforcement du pouvoir. Le domaine sérieux des sciences l’attire.
Il lit, observe, approfondit, mûrit les idées dans la solitude, à la manière d’un moine rusé (sans la chasteté !). Et on peut dire que ses exils qui ont certes freinés son action, ont été mis à profit par lui pour organiser des projets d’avenir tel un alchimiste enfermé dans son laboratoire où il concocte en secret la formule magique qu’il utilisera plus tard.
Napoléon III est un ambitieux qui se donne l’allure d’un sage humaniste et modeste. La formule de « césarisme démocratique » voulant vaincre le paupérisme lui va comme un gant. Fin calculateur et organisateur de projets d’ampleur grandiose il n’a pas l’orgueil ostentatoire de son oncle. Le déguisement l’intéresse si cela sert son ambition tel cet habit de maçon qu’il n’hésite pas à prendre pour s’évader du fort de Ham.
Jouisseur et possessif, il n’est pas homme à partager le pouvoir
Il est aussi avide de la jouissance que donnent l’opulence et la prospérité matérielle. Paradoxalement à son goût de la conquête féminine, il est un possessif dans son fonctionnement et se donner les moyens de posséder tous les pouvoirs lui convient tout à fait.
C’est ce qu’il fait en proclamant le Second Empire en décembre 1852, grâce à une habile stratégie, en vue d’exercer la dictature. En effet, il n’est pas homme à aimer la démocratie (même s’il s’en est servi pour accéder au pouvoir) car il n’est pas partageux.
Il attire la chance et la réussite matérielle, dans des entreprises de grande envergure même s’il reste obsédé par la crainte de perdre le pouvoir, qu’il pressent aussi inéluctable.
Conquérir le pouvoir à tout prix, pour en jouir avidement au nom d’un grand projet d’avenir utile au devenir humain et qui laissera une trace prestigieuse pour l’avenir : voici un aperçu de sa nature profonde.
Merci à Eric Anceau, professeur à l’université Paris-Sorbonne, pour l’excellence de sa conférence à La Diana, à Montbrison le 27 mars 2015.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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