Philosophe, pédagogue aux convictions républicaines, elle est la première directrice de l’Ecole normale supérieure de filles en 1881.

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Julie FAVRE
 Née Caroline Julie Emilie VELTEN épouse FAVRE

Le 15 novembre 1833 à 18h à Wissembourg Bas-Rhin 67
Selon acte n°170 – AD67 en ligne – vue 45/55

Décédée le 1er février 1895

 

« Madame Jules Favre »

Enfant rebelle puis ardente républicaine

Proche collaboratrice de Jules Favre ministre

A la tête de l’Ecole normale supérieure, qui devient une référence

Pédagogue humaniste et idéaliste

 

 

« Madame Jules Favre »

Elle est souvent appelée Madame Jules Favre, par référence à une époque où la femme dépendait d’un père ou d’un mari, en l’absence de statut social reconnu. Cette appellation correspond aussi au fait que Jules Favre son mari est un grand homme politique, républicain engagé dont Julie partage les convictions.

Son nom s’inscrit dans l’histoire de l’émancipation de la femme par la connaissance.

Nommée en 1881 par Jules Ferry, directrice de l’Ecole normale supérieure de jeunes filles créée par Camille Sée, Julie Favre dote cet établissement d’un corps professoral d’excellence mais aussi d’une philosophie pédagogique de qualité. Le style qu’elle insuffle marquera profondément toute une génération de femmes professeurs qui seront chargées de dispenser l’enseignement secondaire des jeunes filles en France à partir de 1881.

 

Enfant rebelle puis ardente républicaine

Issue d’une famille de pasteur luthérien, enfant passionnée de lecture et de piano, Julie est rebelle aux exigences et contraintes de la piété familiale, sans s’éloigner de la religion.

Et c’est la révolution de 1848, qui suscite en elle une forte conviction républicaine. Etudiante, elle adhère au mouvement politique républicain, et obtient un diplôme d’institutrice.

Son premier poste est à Paris dans un pensionnat de jeunes filles protestant. Elle est amenée à seconder la directrice, dont les idées libérales marquent sa pédagogie.

Au décès de la directrice, Julie lui succède et continue la pratique des méthodes avant-gardistes déjà en œuvre dans l’établissement :

...peu de punitions, peu de surveillance mais beaucoup d’appels à la responsabilité morale, à la volonté, à l’effort personnel et aux bonnes disciplines de l’esprit comme bases du succès des études.

Les études elles-mêmes étaient fondées sur la lecture et la discussion de grands textes, sur l’observation conduisant à la compréhension des règles générales plutôt que sur l’enseignement ex cathedra et a priori des règles générales.

Julie veille à la santé des étudiantes autant qu’à leur formation intellectuelle et morale. Selon le principe Mens sana in corpore sano, elle organise parfois des révisions en plein air tout en marchant dans les allées du parc de Versailles.

 

Proche collaboratrice de Jules Favre ministre

Lors de la guerre franco-prussienne de 1870, l’école étant désertée, Julie Velten est déchargée de ses fonctions.

Alors que Jules Favre, nommé ministre des Affaires étrangères est chargé des discussions avec le chancelier Bismarck en vue d’un traité de paix, Julie est amenée à traduire pour lui des documents allemands.

C’est dans ce contexte qu’elle fait la connaissance de cet avocat protestant, libéral, académicien et grande figure républicaine.

Ils se marient le 6 août 1874 à Versailles.

Julie sera la plus proche collaboratrice de Jules Favre. A son décès en 1870, Julie se lance alors dans la compilation des plaidoyers et discours de son mari tant par passion sentimentale que par affinité de pensée et de convictions politiques.

 

A la tête de l’Ecole normale supérieure, qui devient une référence

Nommée à la tête de l’Ecole normale supérieure de Sèvres en 1881, où tout est à inventer, elle y met en œuvre les pratiques éprouvées dans ses précédentes fonctions. Ainsi, l’enseignement est réputé pour sa tenue morale et son haut niveau pédagogique qui devient la référence pour la première génération de normaliennes appelées à devenir professeurs et proviseurs de lycées de jeunes filles dans toute la France.

Ses écrits sur Montaigne, Socrate… lui valent aussi une réputation au-delà de l’Ecole de Sèvres.

Son sens social la porte à organiser la solidarité en faveur des diplômées âgées se trouvant isolées.

Plus nous serons unies, plus nous serons fortes pour combattre les préjugés qui entourent encore cette œuvre… Dans cette lutte nos armes, vous le savez, doivent être surtout la patience, la douceur, la simplicité, la droiture, le dévouement. Les dons de l’intelligence sont inappréciables, mais c’est plus encore par vos qualités morales que vous contribuerez au triomphe de la belle cause qui est entre vos mains.

Julie Favre

 


Extrait des allocutions de Mme J. Favre aux deux premières AG de l'Association.
Fonds de l'Association des élèves et anciennes élèves de l’École de Sèvres.

 

 

Pédagogue humaniste et idéaliste

La pédagogie est son univers de prédilection, selon une éthique, un idéal humaniste et d’avant-garde.

Douée pour la communication, elle privilégie le dialogue qui construit les échanges dans un climat d’harmonie.

Le travail et les enjeux difficiles la stimulent et elle les aborde avec une énergie métamorphosante et la volonté de toujours s’améliorer et se hisser vers l’excellence.

Cette femme organisatrice, est faite pour tenir des rôles de pionnières pour des missions d’envergure.

 

Sources documentaires : http://www.bib.ens.fr/mai-2015-Julie-Fav.894.0.html

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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