Irène JOLIOT-CURIE
Née le 12 septembre 1897 à 22h à Paris 13e
Selon acte n°2073 – Archives Paris en ligne – V4 E 9532 – vue 23/31
Décédée le 17 mars 1956 à Paris 5e
Formée à bonne école dans le milieu scientifique de ses parents
Fille de Marie et Pierre Curie, ce dernier décède accidentellement en 1906, laissant Marie avec ses deux filles Irène, à peine neuf ans et Eve âgée d’un an et demi.
Marie Curie organise pour ses filles un enseignement hors du système public dispensé par ses amis universitaires. Ainsi Irène et sa sœur fréquentent une coopérative d’enseignement organisée entre quelques universitaires comme Jean Perrin, Edouard Chavannes, Paul Langevin… Se système inédit dispense à leurs enfants une éducation pragmatique (expériences, visites, spectacles…) et un travail du corps par la gymnastique. Irène prend aussi quelques cours au collège Sévigné où elle révèle des dons pour les sciences et les mathématiques. Elle décroche son baccalauréat à 17 ans en 1914.
Elle devient très tôt collaboratrice de sa mère
Mais la guerre est là et Irène veut se rendre utile. Elle accompagne sa mère sur le Front pour pratiquer des radiographies à l’aide de voitures équipées surnommées plus tard les « petites Curies ». Ce système inédit de radiographies mobile permettant de localiser l’emplacement des balles et éclats d’obus dans le corps, sauve la vie à de nombreux blessés.
Diplômée infirmière en 1915, elle reprend ses études supérieures de mathématiques, physique et chimie, en 1917, tout en étant formatrice radiologie au laboratoire Curie de l’Institut du Radium pour l’hôpital Edith Cavell créé par Nicole Girard-Mangin.
Dès 1918, Irène est préparatrice puis assistante pour sa mère au laboratoire Curie, tout en achevant ses études scientifiques. A partir de 1920, elle entame une thèse sur les rayons alpha du polonium qu’elle soutient en 1925.
De son mariage avec Frédéric Joliot en 1926, naissent deux enfants Hélène et Pierre. Le couple est très sportif et pratique toute sa vie de nombreux sports qui l’amènent dans les Alpes et en Bretagne.
Irène et Frédéric Joliot-Curie en 1934
Avec Frédéric Joliot, elle est Prix Nobel de chimie en 1935
Poursuivant les travaux commencés avec sa mère, elle s’intéresse surtout à la radioactivité et contribue à la naissance de la physique nucléaire. Elle mène la majorité de ses recherches en collaboration avec son mari. On leur doit la découverte fondamentale de la radioactivité artificielle en 1934.
En 1936, nommée par Léon Blum sous-secrétaire d’Etat à la recherche scientifique, elle fait partie des trois premières femmes membres d’un gouvernement français avec Suzanne Lacore et Cécile Brunschvicg. Elle accepte ce poste pour une durée de trois mois seulement afin de défendre la cause féminine et celle de la recherche scientifique.
Membre du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), elle participe avec Frédéric Joliot, à la construction de la première pile atomique française.
Militante engagée pour la paix et la cause féminine
Sur le plan politique elle est militante antifasciste, et soutient les réfugiés espagnols. Militante pacifiste, elle s’élève contre les usages militaires de l’énergie nucléaire (bombes atomiques) et à ce titre signe l’appel de Stockholm ; cela lui vaut d’obtenir le Prix international de la Paix en 1950.
Refusée à l’Académie des Sciences en 1951, elle décide, en tant que militante de la cause féminine, de se représenter à chaque occasion. L’entrée des femmes dans cette institution ne se fera qu’en 1962 avec Marguerite Perey, sa collaboratrice.
Atteinte de tuberculose, Irène Joliot-Curie fait des séjours réguliers en sanatorium dès les années 1930 et pendant l’Occupation, elle est autorisée à se soigner en Suisse où sa famille la rejoint en 1944.
Irène reste, toute sa vie en contact avec sa famille maternelle en Pologne où elle fait sculpter un buste de Pierre et Marie Curie qui sera offert par ce pays à l’Institut du Radium à Paris en 1950. Le président François Hollande, lors de sa prise de fonction, vient s’incliner devant ce buste.
En 1956, Irène Joliot-Curie décède d’une leucémie due à son exposition au polonium et aux rayons X, la même affection qui a emporté sa mère en 1934.
Femme d’intuition, faite pour la recherche scientifique d’avant-garde et la découverte de ses mystères, elle a le sens du service et de la pédagogie avec une exigence de perfection.
Sa nature combative douée pour le relationnel, la met au cœur des enjeux de son temps, avec un esprit pacifiste, soucieux d’équité sociale.
Elle figure sur un timbre hommage édité par la Poste en octobre 2016.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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