Cécile BRUNSCHVICG
née Cécile KAHN
Née le 19 juillet 1877 à 7h15 du matin à Enghien-les-Bains Val-d’Oise 95
Selon acte n°48 – AD95 en ligne -3 E 596 – 1873-1878
Décédée le 5 octobre 1946 à Neuilly-sur-Seine 92 Neuilly-sur-Seine
Engagée à 30 ans au plan social et féministe, elle crée les Réchauds de midi pour les travailleuses
Née d’un père négociant dans une famille d’origine juive, dès 1908, elle s’engage sur le plan social et féministe, en participant à la section Travail du Conseil National des Femmes (CNFF).
Déterminée à agir pour améliorer le statut de la femme, qui n’est à l’époque ni électrice ni éligible, elle adhère en 1909 à l’Union Française pour le Suffrage des Femmes (UFSF), dont elle devient secrétaire l’année suivante puis présidente en 1924. Son projet est de développer cette association en province.
Préoccupée aussi du sort des travailleuses, en 1909, elle crée les Réchauds de midi afin qu’elles aient un repas chaud le midi.
Dès le début de la Grande Guerre en 1914, elle fonde l’œuvre parisienne pour le relogement des réfugiés. En 1917, elle contribue à la création de centres sociaux et d’une école qui sera à l’origine de la formation des assistantes sociales.
Féministe plus réformiste que révolutionnaire, elle milite pour une école mixte.
En 1920, elle adhère au Soroptimist Club – club féminin international œuvrant en faveur des droits humains et du statut de la femme.
Rédactrice de presse, elle mène un dialogue avec les antiféministes
Directrice de l’hebdomadaire La Française, à partir de 1926, elle y publie de multiples articles issus de son dialogue avec les militantes antiféministes comme Marthe Borély.
En 1924, le Parti républicain, radical et radical-socialiste (PRS) vient de s’ouvrir aux femmes et Cécile Brunschvicg y adhère.
Lors de la victoire du Front populaire aux élections législatives du printemps 1936, elle est appelée par Léon Blum, chef du parti socialiste pour faire partie de son premier gouvernement.
Elle a alors 59 ans.
Nommée sous-secrétaire d’Etat à l’Education nationale, elle est avec Suzanne Lacore et Irène Joliot-Curie (fille de Pierre et Marie Curie) la première femme membre d’un gouvernement français, dans un temps où la Française ne peut être ni électrice ni éligible. Son ministre de tutelle est Jean Zay.
Cantines scolaires, éducation des filles, suffrages des femmes : sujets d’action de cette militante.
Elle contribue à fonder les cantines scolaires, à développer la surveillance de la délinquance et des risques sanitaires ainsi qu’à promouvoir l’éducation des filles.
En 1937, elle publie le rapport ministériel La Question de l’alimentation au ministère de l’Education nationale : les cantines scolaires. Mais après la chute du gouvernement Blum en 1937, elle n’est pas reconduite dans ses fonctions.
La persécution juive pendant la Seconde Guerre mondiale la contraint à se cacher dans le Midi de la France et à changer de nom. Elle ne peut être près de son époux Léon Brunschvicg, (philosophe, mathématicien, biologiste, physicien) quand il décède en janvier 1944 à Aix-les-Bains.
Cécile Brunschvicg est alors enseignante dans un pensionnat de jeunes filles à Valence. La guerre finie, elle reconstitue l’UFSF.
Avant son décès en octobre 1946, elle verra l’aboutissement de son militantisme pour l’accès des femmes au suffrage obtenu par l’ordonnance du 21 avril 1944.
Cécile Brunschvicg, leader et pionnière de l’émancipation féminine
Femme leader à l’âme maternante et nourricière, son charisme naturel s’adapte aux circonstances et la conduit à être naturellement plus réformiste que révolutionnaire.
Sensible au sort des filles et des femmes dans la société de son temps, elle œuvre pour elles à travers des mesures de grande ampleur.
Avec un esprit avant-gardiste elle s’attache à métamorphoser le contexte ambiant avec sang-froid et une détermination sans faille. Le devant de scène est son domaine de prédilection pour servir durablement l’humain et dans ce qui est bon pour son devenir.
Elle figure sur un timbre hommage édité par la Poste en octobre 2016.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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