Femme politique socialiste, elle est l’une des trois premières à faire partie d’un gouvernement français, en tant que Secrétaire d’Etat à la Santé Publique et à l’Enfance en 1936, dans un temps où la Française ne peut être ni électrice ni éligible.

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Suzanne LACORE
Marie Lacore dite Suzanne,

Née le 30 mai 1875 à 10h du matin à Beyssac (hameau de Glandier) Corrèze 19
Selon acte n°28 - AD19 en ligne – 2 E_24_12 – Beyssac – naissance 1863-1882

 Décédée le 6 novembre 1975 à Milhac-D’Auberoche 24 Dordogne

 

 

Institutrice militante socialiste, elle s’engage en politique

Née d’un père maître charpentier dans une famille relativement aisée, Suzanne Lacore prépare son brevet élémentaire dans un pensionnat dirigé par des religieuses.

Puis diplômée de l’Ecole normale au terme de trois ans d’études jusqu’en 1894, elle obtient le brevet supérieur. Devenue institutrice à 19 ans, elle conservera cette profession jusqu’à sa retraite en 1930.

Directrice d’une école primaire en Dordogne, elle mène une activité politique en parallèle de sa carrière d’enseignante.

En 1906, son entrée à la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) fait d’elle une socialiste militante. Et pour le département de la Dordogne, elle est la seule femme inscrite au Parti Socialiste.

Sous le pseudonyme de Suzon, elle rédige des articles de presse locale, régionale et nationale de 1906 à 1914. Elle y traduit son engagement fort contre le capitalisme et pour la révolution sociale.

Après la scission du socialisme en 1920 qui voit naître le Parti Communiste, Suzanne Lacore reste fidèle à la SFIO et fait la synthèse entre le socialisme dogmatique de Jules Guesde et celui plus humaniste de Jean Jaurès. Elle œuvre à reconstruire le parti, s’occupant notamment de la question féminine. Elle devient l’une des leaders du Comité national des Femmes Socialistes (CNFS).

 

"Vous n’aurez pas à diriger mais à animer.
Vous aurez surtout à être là, car votre présence seule signifie beaucoup de choses."

Voici le commentaire de Léon Blum chef du gouvernement à Suzanne Lacore.

En effet, lors du Front populaire, sous la présidence d’Albert Lebrun, le 4 juin 1936, elle est l’une des trois premières femmes à faire partie d’un gouvernement français, avec Cécile Brunschvicg et Irène Joliot-Curie, fille de Pierre et Marie Curie. Elle occupe cette fonction jusqu’au 21 juin 1937.

On peut mesurer la trempe militante et avant-gardiste de ces femmes politiques, dans un temps où la  Française n’est ni électrice, ni éligible ! Ce n’est que par l’ordonnance du 21 avril 1944 qu’elle obtiendra des droits civiques et politiques.

Si son passage au gouvernement est bref, Suzanne Lacore s’y emploie activement à faire avancer les droits des femmes et la protection des enfants. C’est ainsi qu’elle conçoit un plan de mesures en faveur des enfants, déficients, défavorisés ou abandonnés, ainsi que pour leurs loisirs. Cette pionnière engagée institue « les visiteuses sociales », les cantines dans les écoles et crée des sessions de formation pour les jeunes travailleuses.

 

 

Investie jusqu’au bout pour les droits des femmes et des enfants

Militante pour l’égalité des droits entre femmes et hommes, elle n’est pas une féministe classique.

En effet, elle considère que l’émancipation de la femme passe par l’émancipation du prolétariat dans son ensemble.

A ce propos, elle écrit :

Dans notre esprit, la libération des femmes reste dépendante de la solution révolutionnaire qui émancipera le prolétariat ouvrier…  L'infériorité des femmes est une notion inventée par les hommes ; elle n'est pas l'écho d'une loi naturelle.

Par la suite, elle continue son activité militante par la publication de brochures, d’articles de journaux, de discours. Elle y développe, notamment les bienfaits liés à l’Ecole maternelle en démontrant l’importance pour un enfant de recevoir une éducation dès son plus jeune âge.

Cette attention aux enfants sera sa préoccupation majeure à la fin de sa vie. Ainsi, elle publie à 85 ans, un dernier livre intitulé, Enfance d’abord !.

Morte centenaire, elle demeure fidèle jusqu’au terme de sa vie à ses idées et à son parti.

 

Sources documentaires :
http://www.villedupre.fr/les_personnages_historiques.html
https://histoireparlesfemmes.wordpress.com/2013/06/01/suzanne-lacore-une-des-premieres-femmes-au-gouvernement-francais/

Wikipedia

 

Humaniste, engagée et combative, un grand nom dans l’histoire du socialisme au féminin

Voici une femme dotée d’une trempe de leader visionnaire pour qui l’émancipation de l’humain (femmes et hommes) est essentielle.

Elle est une formidable propagandiste à l’âme combative portée sur le dialogue et le débat d’idées intellectuelles, au nom d’une philosophie respectueuse de l’humain et de ce qui est bon pour son devenir.

Le devant de scène et le contact avec l’enfance et la jeunesse lui conviennent parfaitement.

Femme de conviction à l’âme combative, elle gardera sa vie durant, le goût de militer avec persévérance et une détermination sans faille, au service de ses idées humanistes.

 

Elle figure sur un timbre hommage édité par la Poste en octobre 2016.

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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