Paul IRIBE
Né le 8 juin 1883 à 6h du matin à Angoulême Charente 16
Selon acte n°351 – Arch. municipales Angoulême en ligne – 1 E 256 – vue 63/144
Décédé le 21 septembre 1935 à Roquebrune-Cap-Martin
Lancé dans l’univers de la mode par le couturier Paul Poiret
Son style élégant, imaginatif et précurseur, séduit
Hollywood… mais au retour une notoriété à reconquérir
Bâtisseur en grand, il fait exister le rêve et le merveilleux qui va avec. |
Lancé dans l’univers de la mode par le couturier Paul Poiret
Paul Iribe, créateur polyvalent, se fait un nom dans l’illustration, la mode et ses accessoires, mais aussi dans l’édition, la décoration intérieure, le cinéma…
Aucun domaine ne semble résister à son imaginaire et à son regard visionnaire. En ce début de 20e siècle, il donne à voir par avance, ce qui sera l’Art déco une décennie plus tard.
Il est lancé dans l’univers du luxe par l’éclatant couturier Paul Poiret qui découvre ce créateur en lisant Le Témoin, journal illustré satirique et nationaliste, fondé par Paul Iribe en 1906.
Formé à l’Ecole des Beaux-arts, cet artiste dès ses 18 ans, fournit déjà dessins et caricatures à de nombreuses revues telles que Le Rire, Cocorico, Le Sourire, L’Assiette au beurre…
Traits élégants, décors originaux et usage génial du noir qui renforce relief et expression, voilà ce qui plaît à Poiret qui a besoin de mettre ses modèles en album. Commande est passée en 1908 avec le titre : Les Robes de Paul Poiret racontées par Paul Iribe.
https://en.wikipedia.org/wiki/Paul_Iribe#/media/File:Iribe_Les_Robes_de_Paul_Poiret_p.17.jpg
Des élégantes à l’allure nonchalante y paradent en couleurs dans des intérieurs aussi raffinés que leurs robes. Cette nouvelle façon de présenter la mode est un triomphe. Le théâtre perçoit vite que cet illustrateur préfigure les rôles de directeur artistique et de styliste.
Son style élégant, imaginatif et précurseur, séduit
Les commandes arrivent chez Paul Iribe pour les décors et les robes et notamment pour Le Vaudeville en 1912 pour qui travaille Jeanne Paquin. La presse en parle davantage que de la pièce.
L’artiste à l’imagination inépuisable lance à cette période une ligne de bijoux précieux réalisés par le joaillier-orfèvre Robert Linzeler.
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Iribe_Les_Robes_de_Paul_Poiret_p.27.jpg - 1908
En 1913, Paul Iribe se fait aussi décorateur d’intérieur et son style avant-gardiste exprime ce qui s’épanouira une décennie plus tard sous le nom d’Art déco. Cette année-là, il crée des meubles notamment pour Paul Poiret et Jeanne Lanvin et ouvre une boutique rue du Faubourg Saint-Honoré.
Marié en 1911 à la comédienne Jeanne Boiget, alias Jane Dirys, et divorcé en 1918, il deviendra au début des années 1930, le compagnon de Gabrielle Chanel.
Aux débuts de la Première Guerre mondiale, Paul Iribe lance avec Jean Cocteau, une nouvelle revue satirique et patriotique Le Mot, qui sera bref car boudé par les lecteurs, la publication s’arrête au bout d’un an.
Pendant la guerre, il dessine pour l’hebdomadaire satirique La Baïonnette créé par le caricaturiste Henri Maigrot.
Hollywood… mais au retour une notoriété à reconquérir
Iribe se lance dans l’aventure hollywoodienne en 1919, quand il part aux Etats-Unis avec l’idée d’y fonder une agence de création artistique internationale. Embauché comme directeur artistique, il travaille aux côtés de Cecil B. DeMille et collabore en tout, à 16 films dont la version muette des Dix Commandements.
Huit ans plus tard, brouillé avec DeMille, il retrouve la France qui l’a quelque peu oublié et se fait indifférente à son égard, selon l’écrivain Paul Morand. L’artiste doit reconquérir sa place.
Intéressé par tout ce qui touche l’art décoratif (bijoux, tissus, éventails, livres d’enfants, cartes postales…), il se crée un motif dans le style Art déco qui deviendra le symbole de Paul Iribe : une rose stylisée.
Il répond à de nombreuses commandes publicitaires dont des catalogues de grande qualité notamment pour le marchand de vins Nicolas et le paquebot Normandie.
Dans son atelier, il fait aussi de l’édition et de son imprimerie sortent de nombreuses publications.
A partir de fin 1933, il reprend pour 69 numéros, la parution de son journal illustré Le Témoin, jugé par l’auteur Edmonde Charles-Roux comme un périodique confidentiel et inutile, nationaliste et xénophobe voire judéophobe.
Il lance avec Maurice Dollfuss la Revue des sports et du monde, un bimestriel prestigieux auquel collabore Coco Chanel.
En 1934, il publie Parlons français, livre illustré de 37 dessins. L’année suivante, il décède brutalement à Roquebrune dans la villa de Coco Chanel.
Bâtisseur en grand, il fait exister le rêve et le merveilleux qui va avec.
L’esprit imaginatif et vif, Paul Iribe sait donner de la réalité aux rêves comme personne.
Organiser et construire à grande échelle lui convient tout à fait et les obstacles stimulent sa créativité qui rayonne tous azimuts.
L’influence conjuguée du Cancer et du Taureau aboutit à une belle alchimie. Travailleur et bâtisseur infatigable, il est une machines à projets et aucun obstacle ne peut freiner son ardeur créative très polyvalente. Le journalisme humoristique sied à sa nature Gémeaux qui aime comprendre et discuter de la vie.
Le monde de la mode comble sa nature toute pétrie de sensibilité féminoïde. Il perçoit avec finesse les subtilités des femmes qu’il traduit en illustrations.
Son art s’exprime toujours avec un esprit à la fois conventionnel et novateur sur des sujets qu’il transfigure par l’imaginaire pour jouir d’une ambiance de bonheur.
L’influence jupitérienne lui permet l’art de la mise en scène et de valoriser habilement choses et gens au premier coup d’œil.
Entre rêves et réalité, il sait glisser du merveilleux dans l’ordinaire de la vie, tandis que son sens pratique le porte à construire et posséder en grand.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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