Paul POIRET
Né Alexandre Paul Henri Poiret le 20 avril 1879 à 20h à Paris 1er
Selon acte n°524 – Archives de Paris en ligne – V4 E 2554 - vue 3/31
Décédé le 30 avril 1944 à Paris
A 24 ans, il fonde sa maison de couture
1911, année de grande créativité en mode et parfums
Fêtes, inventions et publications avant déclin et oubli
Bâtisseur d’avant-garde avide de merveilleux |
A 24 ans, il fonde sa maison de couture
Embauché d’abord comme dessinateur de mode, à 24 ans il fonde sa maison de couture en septembre 1903.
Habiller la comédienne Réjane, lance sa célébrité.
En 1906, il est le premier couturier, avec Madeleine Vionnet à supprimer le corset, ce sous-vêtement rigide qui contraint tant le corps des femmes. Il crée des robes taille haute et s’inscrit ainsi dans les pionniers de l’émancipation féminine.
En 1908, il confie son catalogue à l’illustrateur Paul Iribe. L’ouvrage novateur connaît un grand succès.
L’orientalisme est très tendance en 1910, et Paul Poiret s’en inspire. Dès lors, il achète ses tissus colorés au Wiener Werkstätte à Vienne avec qui il entame une longue collaboration.
1911, année de grande créativité en mode et parfums
Le voilà encore précurseur quand, en 1911, il imagine le parfum du couturier qui se veut en harmonie avec ses créations. Il ouvre un laboratoire au 39, rue du Colisée et une usine à Courbevoie avec atelier de verrerie et cartonnerie.
Très impliqué dans ses compositions de parfums, Paul Poiret va ainsi jusqu’en 1929, faire sortir 35 parfums de ses usines.
Toujours en 1911, côté habillement, ce couturier se montre aussi très inventif avec broderies et imprimés. Le dessinateur de mode Georges Lepape collabore à un album Les Choses de Paul Poiret pour présenter ses robes.
Les robes de Paul Poiret dessinées en 1908 par Paul Iribe
Lors de son voyage en Russie en 1911, Poiret s’installe chez son amie et grande couturière russe Nadejda Lamanova à Moscou et donne trois défilés de mode.
L’orientalisme l’inspire encore quand il organise en juin 1911, une fête somptueuse sur le thème de la Perse, reconstituant même des décors typiques de ce pays.
Entre 1911 et 1917, le pavillon du Butard à La-Celle-Saint-Cloud, qu’il loue et restaure, devient résidence estivale où il organise de grandes fêtes dont une restée célèbre « Festes de Bacchus » en juin 1912. Il crée un costume de bacchante, Isadora Duncan(*) danse sur les tables au milieu de 300 invités qui vont s’abreuver de quelque 900 bouteilles de champagne jusqu’à l’aube !
(*) cf. fiche Mario Meunier
Son goût de la fête grandiose lui amène le surnom de « Poiret le magnifique ». Il investit dans un hôtel particulier de l’avenue d’Antin où il donne de somptueuses fêtes dont la fameuse Mille et deuxième nuit qui reste dans les annales des nuits parisiennes.
Les comédiennes les plus en vue se doivent d’être habillées par Poiret si célèbre que le Tout-Paris se rend chez lui. Aidé par son épouse Denise qui se fait ambassadrice de la marque, il s’inspire de ses nombreux voyages pour créer des vêtements marqués par l’Orient, la Russie, l’Afrique du Nord.
Les robes de Paul Poiret dessinées en 1908 par Paul Iribe
Fêtes, inventions et publications avant déclin et oubli
Autre innovation scandaleuse, la jupe-culotte, dans un temps où la femme est interdite de port du pantalon.
Après la Grande Guerre, l’heure est au style plus sobre et épuré. La Maison Poiret perd de son aura en même temps que lui arrivent les premières difficultés financières. Ainsi la construction de la villa Paul Poiret à Mézy-sur-Seine (Yvelines) doit être interrompue. Elle sera achevée en 1932 par la comédienne Elvire Popesco.
Toutefois, en 1925, le couturier choisit trois péniches baptisées Délices, Amours et Orgues pour sa participation très remarquée à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes.
En 1927, on le retrouve acteur avec Colette dans sa pièce La Vagabonde. L’année suivante, il conçoit et publie un très bel annuaire qui réunit les grands noms du commerce de luxe de l’époque. Cet album - panorama de la publicité des années vingt – signe d’un dernier éclat la Maison Poiret qui, victime de la crise économique, ferme fin 1929.
Mais Poiret, novateur-bâtisseur, se lance en 1930 dans l’écriture de trois livres mémoire et, ultime nouveauté, invente la gaine souple et confortable.
Puis l’oubli vient peu à peu recouvrir son nom jusqu’à sa fin de vie désargentée en 1944.
Sept décennies plus tard, en 2005, la vente aux enchères des effets personnels de son épouse déclenche des mises records notamment avec un manteau d’automobile créé par Poiret en 1914.
Bâtisseur d’avant-garde avide de merveilleux
Chez ce bâtisseur intuitif et infatigable bouillonne une formidable usine à idées.
Visionnaire ingénieux, il lance ce qui ne s’est encore jamais fait, avec un souci d’éclat et sur un fond d’éternelle jeunesse.
Le côté fugace et léger de la mode lui sied parfaitement même s’il n’a guère d’aptitude à conserver sa fortune qui s’évapore comme un parfum que l’on ne retient pas.
Fait pour être un entrepreneur indépendant, bâtir un « empire de la mode » lui convient parfaitement. Là, il œuvre en pionnier pour donner de la liberté aux femmes qui sont sa source d’inspiration.
Là, son magnétisme et son inspiration subtile font merveille chez ce « touche-à-tout » très créatif qui aime occuper une large place.
Son appétit de jouisseur toujours inassouvi, le conduit à organiser des fêtes grandioses, histoire de se baigner dans un paradis à la fois éphémère et merveilleux.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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