La scène publique s’offre à lui par la diplomatie et la littérature. Intégré au gouvernement de Vichy, cet auteur de 80 ouvrages décroche enfin à 80 ans l’honneur tant convoité de l’Académie Française.

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Paul MORAND
Né Paul Émile Charles Ferdinand MORAND

Le 13 mars 1888 à 5h30 du matin à Paris 8e
Selon acte n°464 – Archives Paris en ligne – V4 E 6078 – vue 23/31

 Décédé le 23 juillet 1976 à 1h30 du matin à Paris 15e
Selon acte n°1877 – Archives de Paris en ligne – 15 D 544 – vue 6/31

 

 

 

Reçu 1er au concours des ambassades

Voyager, c'est être infidèle. Soyez-le sans remords ; oubliez vos amis avec des inconnus.(Paul Morand)

A la 3e tentative, il décroche enfin l’Académie Française en 1968

Un indépendant hors normes, adaptable à son époque…

 

 

Reçu 1er au concours des ambassades

Son père déclaré artiste à la naissance de Paul est aussi un haut fonctionnaire. Dès lors, le jeune Paul, formé aux sciences politiques et reçu 1er au grand concours des ambassades, embrasse la carrière de diplomate.

Nommé attaché d’ambassade à Londres, il débute en littérature par la poésie avant de se découvrir un talent de nouvelliste.

Après quelques parutions, la célébrité lui arrive dès 1922 avec Ouvert la nuit, puis Fermé la nuit, suivis de l’Europe galante, Rien que la terre, Magie noire(*), Paris-Tombouctou, la Route des Indes…

Ces chroniques inspirées de l’inquiétude européenne de l’entre-deux guerres évoquent les lieux traversés par l’infatigable voyageur qu’est Paul Morand qui s’est mis un temps en congé de la diplomatie.

Entre 1920 et 1930, il produit de nombreux livres, romans brefs, récits de voyage…

Par la suite, il est aussi journaliste au Figaro et directeur de collection chez Gallimard.

(*) ouvrage que lui aurait inspiré Joséphine Baker

 

Voyager, c'est être infidèle. Soyez-le sans remords ; oubliez vos amis avec des inconnus. (Paul Morand)

Réintégré aux Affaires étrangères en 1938, il est responsable de la mission de guerre économique au moment de la défaite de 1940. Mis à la retraite d’office par le gouvernement de Vichy, il publie des Chroniques orientées en soutien au maréchal Pétain.

Sous le gouvernement de Pierre Laval, il devient président de la commission de censure cinématographique avant de terminer la guerre comme ambassadeur à Berne, ce qui lui vaut la révocation par le général de Gaulle et l’exil en Suisse à la Libération.

Là, il se consacre à l’écriture avec entre autres, Le Dernier Jour de l'Inquisition, Le Flagellant de Séville, Le Coucou et le Roitelet, L'Eau sous les ponts, Hécate et ses chiens, La Folle amoureuse, Fin de siècle, Nouvelles d'une vie, Les Écarts amoureux

Admiré par les hussards (mouvement littéraire de l’après-guerre qui se veut impertinent), sa popularité revient au point que l’administration le réintègre en 1953.


Paul Morand à l’Académie française

 

A la 3e tentative, il décroche enfin l’Académie Française en 1968

Il brigue l’Académie française dès avant la guerre, mais sans succès. Sa nouvelle candidature en 1958 déclenche l’hostilité des gaullistes. Il ne décroche cet honneur suprême tant convoité qu’en 1968 quand le général de Gaulle consent à sa nouvelle candidature.

Ainsi, Paul Morand a 80 ans quand il remporte enfin le fauteuil d’académicien de Maurice Garçon, célèbre avocat du 20e siècle (21 voix au second tour, contre 4 à son concurrent et 15 blancs ou nuls). Mais, par exception, il ne sera pas convié à une visite d’investiture à l’Élysée.

Son attitude durant l’Occupation lui vaudra une solide inimitié du général de Gaulle. En contrepartie, Paul Morand l’appellera toujours Gaulle notamment dans sa correspondance avec son ami Jacques Chardonne.

Le nom de Morand est mentionné dans Scandale Fersen de Roger Peyrefitte.

Proche de l’illustrateur Géo Ham, leur amitié sera un soutien à ce dessinateur démodé et délaissé en fin de vie.

 

Sources documentaires :
http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/paul-morand
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Morand
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/la-nuit-revee-danne-de-lacretelle

 

 

Un indépendant hors normes, adaptable à son époque…

Un indépendant adaptable à son époque et au contexte du moment, pourrait résumer le tempérament de Paul Morand marqué par le Verseau et les Poissons. Et avec une influence Balance, le voilà lancé dans une carrière de diplomate.

L’inspiration d’écrivain lui vient d’une grande créativité puisée dans l’observation quotidienne des lieux et des personnes. Qualifié d’infatigable voyageur, il a besoin de ces contacts humains, pour rencontrer et conter tout ce qui fait la nature humaine dans son infinie diversité.

Qui dit Verseau et Uranus porte un potentiel d’intolérance voire de dictature pour qui s’oppose à ses convictions souvent tenaces, quoique imprévisibles ou réversibles selon le contexte.

Cet aspect de son caractère explique son attitude antisémite et collaborative au Régime de Vichy. D’autant plus que par nature, il est volontiers original, révolutionnaire, provocateur et impertinent.

Quant à son aspiration tenace à siéger sous les ores de l’Académie française, cela répond à un besoin de notoriété d’un Jupiter au milieu de ciel qui veut tenir une large place sociale et recevoir titre et reconnaissance publique appuyée sur une œuvre prolifique d’écrivain.

Cet honneur tant désiré et tard venu vient clôturer une carrière d’homme de lettres hors normes.

 

"Je suis de tempérament anarchiste, je déteste les freins mais je suis un anarchiste acceptant".

Paul Morand

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

En astrologie, pourquoi prend-on la plume ?

Pour en savoir plus :

https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-ecrivains/

 

 

Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

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