Emile COHL
(Emile Eugène Jean Louis COURTET dit)
né le 4 janvier 1857 à Paris (acte reconstitué sans heure de naissance)
décédé le 20 janvier 1938 à Villejuif 94
Passionné par le dessin, dès l’enfance
Le 20 janvier 1938, quand il meurt dans un hôpital de la banlieue parisienne, il est un artiste oublié et ruiné. Pourtant Emile Cohl est le créateur du dessin animé.
Emile Courtet est le fils unique d’un gérant de café et d’une mère lingère. Passionné par le dessin, il a 13 ans quand la guerre de 1870 éclate et, dans Paris occupé par les prussiens et les russes, au lieu d’aller à l’école, il dessine les soldats sur les barricades.
Délaissant les études, il est apprenti chez un bijoutier – un peu prestidigitateur - jusqu’à ce que celui-ci ferme boutique.
Emile Cohl et André Gill
Formé auprès d’un caricaturiste et vivant au cœur du milieu artistique parisien,
il travaille pour des journaux illustrés
Enchaînant les petits boulots, une opportunité en or se présente en 1878, quand il rencontre le grand caricaturiste André Gill. Il devient son élève. Très doué pour le dessin, il fait de rapides progrès et sous le pseudonyme d’Emile Cohl, il travaille bientôt pour de nombreux journaux illustrés. Intégré rapidement au milieu artistique parisien, grâce à son maître, il rencontre de nombreuses personnalités comme Victor Hugo, Verlaine, Toulouse-Lautrec, Courteline, Alphonse Daudet…
Montmartrois fidèle, Emile Cohl appartient à des groupes artistiques et, en habitué, fréquente des cabarets comme Le Lapin Agile et le Chat Noir.
Ainsi, entre 18 et 50 ans, Emile Cohl exerce plusieurs métiers et s’adonne à de nombreuses activités dont les principales sont la caricature, le dessin humoristique, le journalisme, le théâtre, la photographie et même la peinture.
Artiste très créatif, imaginatif et entreprenant, mais piètre gestionnaire
Sa passion pour le dessin est telle qu’il ne cesse de créer et d’entreprendre : costumes, décors de théâtre, ébauches de bandes dessinées, illustrations de livres, histoires comiques, rébus, devinettes… Il écrit même des chansons, des vaudevilles et joue comme acteur dans quelques théâtres.
Il tente, à deux reprises de créer un journal, mais sans succès. Puis lancé dans la photographie, il monte un studio de photographie d’art qui fait faillite un an et demi plus tard.
Puis, Emile Cohl débute au cinéma et s’associe pour créer une entreprise de cinéma forain qui fait faillite également.
Inspiré par le cinéma naissant,
il crée le 1er dessin animé au monde
dont le succès est tel que 60 autres films suivront.
Passionné par les premières manifestations du cinéma, l’artiste voit, un soir dans une petite salle de Montmartre à Paris, un film dont le sujet est tiré d’un de ses dessins humoristiques.
Il se dit : Pourquoi ne pas remplacer la photographie par le dessin en créant par le crayon des êtres de rêve ?
Dès lors, Emile Cohl se met au travail et réalise un premier film composé de 2 000 dessins. Tournant la manivelle d’un rudimentaire appareil de prise de vues, il s’arrête après l’enregistrement de chaque image pour mettre en place l’image suivante.
Ainsi naît, Fantasmagorie, le premier film de dessins animés, long de 36 mètres et dont la projection ne dure pas deux minutes. Il est projeté le 17 août 1908 au Théâtre du Gymnase à Paris. Le succès est tel qu’en deux ans, de 1908 à 1910, Emile Cohl tourne 60 autres films qui plaisent au public par leur fantaisie. Alors, il évolue dans le milieu cinématographique aux côtés des plus grands cinéastes tels que Benjamin Rabier, Georges Méliès, Sacha Guitry…
A 54 ans, il quitte tout pour partir à l’assaut du cinéma américain
Ainsi à partir de 1908, Emile Cohl a de nombreuses activités artistiques partagées entre le théâtre, l’illustration, la photo et les films d’animation. En 1911, il travaille chez Pathé puis quand la société Eclair lui propose d’être aux Etats-Unis, responsable de l’animation au studio de Fort Lee près de New York, il quitte tout pour partir à l’assaut du cinéma américain.
C’est une révolution pour cet artiste qui passe de la création solitaire à la direction d’une équipe avec partage de compétences. C’est pour lui une période heureuse et aisée tandis que la collaboration entre Cohl et les américains est bénéfique et déterminante dans l’histoire du dessin animé naissant.
A partir de 1914, viennent le déclin et l’oubli…
mais Emile Cohl demeure pour l’humanité le précurseur du dessin animé
Mais quand la Grande Guerre éclate en 1914, Cohl décide de rentrer en France. C’est le début d’un lent déclin tant pour l’artiste que pour le cinéma français dans son ensemble. Il sert un temps dans l’armée américaine puis continue à réaliser des films publicitaires et documentaires. Mais il arrête de faire du cinéma en 1923 après avoir réalisé, le plus souvent seul, plus de 300 courts-métrages dont les 4/5e sont perdus.
Inspirant de nombreux cinéastes d’animation, Walt Disney, lui-même, le reconnaît comme précurseur et sur le plan mondial, Emile Cohl est considéré comme le Père du dessin animé.
Emile Cohl connaît une fin de vie modeste même s’il ne cesse de dessiner. Une école d’art lyonnaise, préparant au dessin de presse, à la BD, à l’animation, porte son nom.
Depuis, les dessins animés continuent de réjouir les spectateurs de tous âges, mais peu se souviennent encore d’Emile Cohl.
Emile COHL
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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