Devenir homme de plume quand on naît « Moineau », quoi de plus naturel !
Avec ce romancier, qui donne à rire de la bêtise humaine,
défile tout un panorama de la société du début du 20e siècle.

 

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Georges COURTELINE
Né Georges Victor Marcel MOINEAU

Le 25 juin 1858 à 6h à Tours Indre-et-Loire 37
Selon acte n°526 - AD37 en ligne - naissances 1858 - 6 NUM8/261/210 - vue 131/271

 Décédé le 25 juin 1929 à Paris

 


Georges Courteline vers 1890

 

« Les mots me font l’effet d’un pensionnat de petits garçons
que la phrase mène en promenade. »

 « L'administration est un lieu ou les gens qui arrivent en retard
croisent dans l'escalier ceux qui partent en avance. »

« Les femmes sont tellement menteuses qu’on ne peut même pas croire
le contraire de ce qu’elles disent. »

« S’il fallait tolérer aux autres tout ce qu’on se permet à soi-même,
la vie ne serait plus tenable. »

« J'étais né pour rester jeune et j'ai eu l'avantage de m'en apercevoir
le jour où j'ai cessé de l'être. »

 

 

« Les mots me font l’effet d’un pensionnat de petits garçons
que la phrase mène en promenade. »

Georges Courteline déteste la stupidité satisfaite et ce leitmotiv se retrouve dans toute son œuvre. Seuls les faits l’intéressent, le pris-sur-le-vif, comme le peintre devant son motif.

Entre  1886 et 1920, il est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages avec de nombreux succès au théâtre.

La notoriété lui vient avec de courts récits où le dialogue tient une grande place et qu’il adapte rapidement pour la scène du théâtre.

Évoquant la vie militaire notamment dans Les Gaietés de l’escadron  (1886), il stigmatise avec drôlerie la bêtise sous toutes ses formes, immortalisant des personnages comme le capitaine Hurluret et l’adjudant Flick. Cette série de tableaux comiques sur la vie de caserne est d’abord interdite par la censure dans le contexte de l’affaire Dreyfus. Le public n’apprécie pas cette charge irrespectueuse contre l’Armée française.

 

 « L'administration est un lieu ou les gens qui arrivent en retard
croisent dans l'escalier ceux qui partent en avance. »

Le monde des petits fonctionnaires grisés par leur statut et devenus serviteurs esclaves d’un règlement absurde, est au cœur de son roman Messieurs les ronds-de-cuir.

Sous sa plume inspirée naissent des personnages d’une bouffonnerie irrésistible. Courteline fait s’affronter le citoyen-victime de la tyrannie des lois et des magistrats qui les servent : Un client sérieux (1896) et Le commissaire est bon enfant et le gendarme est sans pitié (1899)… Les Balances (1901) montrent « combien il est difficile d’innocenter un homme qui n’a rien fait ».

Enfin, Il reprend à son compte la traditionnelle satire de la femme volage qui bafoue impudemment un mari couard et bon dans Boubouroche (1892), qui sera adapté au théâtre en 1903 grâce à André Antoine qui lui demande d’écrire pour son Théâtre Libre.


Georges Courteline vers 1900.

 

« Les femmes sont tellement menteuses qu’on ne peut même pas croire
le contraire de ce qu’elles disent. »

Sur l’acte de naissance de Courteline, son père Joseph Moineau déclare la profession de rédacteur de la gazette des tribunaux ; il est aussi écrivain et auteur de théâtre sous le nom de plume de Jules Moinaux.

L’hérédité est là pour Georges Courteline qui puisera son inspiration au fil de son existence.

Ainsi, il garde impérissable le souvenir de ses étés d’enfance passés en famille à Montmartre où se croisent les célébrités du théâtre du Second Empire.

Son service militaire en 1879 au 13e régiment de chasseurs à cheval, lui inspire quelques unes de ses satires.

Entré comme expéditionnaire au ministère de l’Intérieur, à la Direction générale des cultes, il s’attache la bienveillance intéressée de son directeur (anticlérical !) qui lui permet d’être peu assidu à son poste pour se consacrer à l’écriture.

Cette expérience lui inspirera nombre de réflexions sur l’administration.

 

« S’il fallait tolérer aux autres tout ce qu’on se permet à soi-même, la vie ne serait plus tenable. »

Client assidu de L’Auberge du Clou de 1888 à 1893, Courteline y invente une supercherie de son cru : le conomètre ou idiomètre qui donne le degré de stupidité de celui qui a en main ce tube gradué de 10 à 50 rempli d’alcool coloré en rouge. Selon un langage convenu avec Courteline, un compère soufflait plus ou moins fort pour faire monter l’alcool dans le tube. Une réplique de son invention trône encore dans le restaurant.

S’amuser en société plaît à cet homme de lettres qui fait partie des fondateurs de la Goguette du Cornet (référence au cornet à dés), moments festifs et pleins d’humour autour d’un bon repas, pour déclamer des poésies et s’adonner à un concert de chansons…

Atteint de diabète, sa santé ne cesse de décliner depuis 1924 et Courteline doit subir une amputation de la jambe droite puis de la jambe gauche qui entraîne sa mort le 25 juin 1929.


Tombe de Georges Courteline, membre de l’Académie Goncourt, au cimetière du Père-Lachaise

 

 

« J'étais né pour rester jeune et j'ai eu l'avantage de m'en apercevoir le jour où j'ai cessé de l'être. »

Cette réflexion est toute naturelle pour Courteline marqué par Saturne à l’ascendant qui donne de rajeunir avec l’âge. Cet âge, pour lui, oscille entre l’imaginaire candide et bavard du Cancer et une naturelle aspiration à la sagesse (Saturne).

« Au pardon qui sourit la sagesse commence ; il n’est pas d’équité sans un peu de clémence. »

Mettre en spectacle sur la scène du théâtre les dialogues (Mercure/Gémeaux) du quotidien de l’armée, de l’administration, de la justice… lui sied parfaitement.

Il le fait à la manière d’un photographe ou d’un journaliste qui restitue des scènes ordinaires de la vie courante mais qui en disent long sur les mentalités et les travers de la société.

A la fois humaniste et critique impitoyable, il donne à rire de la bêtise humaine à la façon d’un philosophe avant-gardiste qui vise à améliorer le genre humain.

Qu’aurait été le théâtre du début du 20e siècle sans Georges Courteline !

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

En astrologie, pourquoi prend-on la plume ?

Pour en savoir plus :

https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-ecrivains/

 

 

Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

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