Constructeur de la 1ère automobile à vapeur, cet industriel décroche en 1891 le 1er permis de conduire, à condition de circuler dans Paris à moins de 16 km/h !

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Léon Emmanuel SERPOLLET

Né le 4 octobre 1858 à 4h du matin à Culoz Ain 01
Selon acte n°48 – AD01 en ligne – FRAD 001_EC Lot 33727 – Culoz 1858 – vue 13/62

Décédé le 1er février 1907 à Paris

 


Léon Serpollet - photo Jules Beau - 1900

 

De la complicité des frères Serpollet naît le 1er générateur à vapeur.

Le tricycle à vapeur Serpollet est né. C’est la première automobile industrielle !

Une célébrité mondiale synonyme d’automobile, fin du 19e siècle

Artisan artiste ingénieux, stimulé par les défis professionnels

 

 

De la complicité des frères Serpollet naît le 1er générateur à vapeur.

A l’avant-garde de ce qui sera la révolution des transports du 20e siècle, Léon Serpollet écrit les toutes premières pages de l’industrie automobile.

Le savoir-faire manuel est dans ses gènes, puisqu’il vient d’un milieu de petits artisans menuisiers de l’Ain.

La vapeur est dans l’air. Son énergie permet tous les voyages, tracte les trains, fait naviguer les bateaux. Alors pourquoi pas s’en servir pour faire rouler une automobile ?

Cette énergie inspire les frères Serpollet.

Dans les années 1880, Léon et son frère aîné Henri  (1848-1915) mettent au point le 1er générateur à vaporisation instantanée sorti de leurs esprits ingénieux.

Entre Léon, parti à Paris, et Henri resté à Culoz, 600 lettres vont être échangées en 25 ans !

En effet, pour se former en mécanique et en électricité, afin de perfectionner cette machine et lancer l’affaire sur le plan industriel et commercial, Léon s’est installé à Paris en 1880.

Le jour, il gagne sa vie comme menuisier, en soirée il suit au Conservatoire des Arts et Métiers les cours de Tresca et d’Alexandre Becquerel. La nuit il réalise avec du matériel de fortune  « le 1er appareil complet, générateur et machine à vapeur ».

Côté finances, la bonne étoile veille et dans leurs relations se présente en 1887 l’homme d’affaires providentiel et enthousiaste Larsonneau qui aide les deux frères à monter leur société Serpollet & Cie, sur un flanc de la butte Montmartre.

Léon Serpollet, nanti de ses connaissances acquises, endosse le rôle de directeur technique et entre dès lors dans le monde des affaires.

L’invention Serpollet bien au point fait l’effet d’une petite merveille en 1887. Ce générateur à vapeur, gros comme un poêle, permet l’éclairage électrique domestique, équipe stations de pompage, petites usines, fait naviguer des canots à moteur et des tricycles…

Et quand arrivent les premiers bénéfices en 1888, Léon veut utiliser ce générateur pour la locomotion sur les routes. Aussitôt, il se lance dans la construction d’une automobile. C’est la première fois qu’un tel projet convainc les investisseurs.

 

Le tricycle à vapeur Serpollet est né.

C’est la première automobile industrielle !

 


Tricycle à vapeur Serpollet type Phaëton 1888

 


Léon Serpollet et Ernest Archdeacon
lors du premier trajet automobile (en tricycle) Paris-Lyon en 1890.

 

La première automobile industrielle vient de sortir sur le marché.

Les commandes affluent et le véhicule Serpollet évolue avec la demande.

L’Administration inquiète, mandate l’ingénieur en chef des Mines pour enquêter et essayer. Bientôt l’autorisation est donnée à Léon Serpollet de circuler dans les rues de Paris à condition de rouler à moins de 16 km/h. Amédée Bollée avait obtenu en 1875 une autorisation pour faire Paris Le Mans.

Avec le succès arrive l’appui de finances publiques et privées et s’ouvrent les belles années Serpollet avec  la Société Anonyme des Générateurs à vaporisation instantanée Serpollet.

L’Exposition universelle de 1889 qui voit sortir de terre la Tour de Gustave Eiffel,  permet à Léon de faire connaître son invention et son entreprise. Pour le carburant, on utilise le pétrole lampant, meilleur marché que l’essence.

La même année, Léon passe son permis de conduire. C’est le premier délivré par le Service des Mines !

 

Une célébrité mondiale synonyme d’automobile, fin du 19e siècle

Les frères Serpollet venus de Lyon arrivent dans leur ville natale au volant de leur engin. L’entrée dans Culoz est triomphale pour les enfants du pays. La foule veut voir, toucher la voiture et questionner les inventeurs.

Mais à l’enthousiasme succède la déception pour les habitants qui espéraient voir s’installer à Culoz  les usines de construction.

Léon Serpollet devient une célébrité mondiale et son nom synonyme d’un nouveau mode de transport, l’automobile.

Pionnier des temps héroïques de l’automobile, dès 1896, il est membre du Comité de l’Automobile Club de France fondé un an avant.

En collaboration avec Decauville, des moteurs à vapeur Serpollet équipent les ancêtres des autorails.


L’écurie Gardner-Serpollet au Paris-Vienne de 1902. – photo Jules Beau

 

En 1898 Léon Serpollet s’associe avec l’américain Frank Gardner pour créer l’industrie d’automobiles à vapeur Gardner-Serpollet.

Mais bientôt se pointe le moteur à combustion interne qui signe l’abandon à terme de la voiture à vapeur qui reste cependant présente jusqu’à la Première Guerre mondiale.

Léon Serpollet décéde en 1907 en pleine gloire à l’âge de 48 ans. Il ne verra pas ce bouleversement.

Entre 1901 et 1904, Léon Serpollet s’adjuge 6 victoires personnelles en courses automobiles.


Léon Serpollet et Madame  - cliché Jules Beau

 

Sources documentaires :
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_Serpollet
http://bugeysud-tourisme.fr/fr/decouvertes/patrimoine/personnages-celebres/les-freres-serpollet/

 

 

Artisan artiste ingénieux, stimulé par les défis professionnels

Artisan artiste ingénieux, ainsi pourrait se résumer le profil de cet inventeur doté du génie de la mécanique à vapeur.

Chez lui, l’artistique Balance et la Vierge perfectionniste font bon ménage et associent leurs talents pour faire naître l’ancêtre de l’automobile.

Visionnaire et intuitif, il a l’imagination pragmatique du mécanicien où chaque détail compte jusqu’à la perfection.

Travailler sur la tension de la vapeur convient bien à son tempérament et à son esprit vif, curieux, observateur, persévérant, qui a besoin de challenges difficiles ayant trait à l’art des déplacements.  

A son audace d’industriel précurseur s’ajoutent les défis sportifs qu’il se donne en compétition automobile.

Chapeau bas à cet ingénieux précurseur qui initie l’art du déplacement en automobile, muni du 1er permis de conduire !

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

 


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