La 1ère Vamp du cinéma français…
Des yeux qui fascinent…
Souris d’hôtel… femme fatale… elle enflamme !

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MUSIDORA
Jeanne ROQUES alias…

Née le 23 février 1889 à 1h du matin à Paris 5e
Selon acte n°490 – Archives Paris en ligne – V4 E 5747 – vue 23/31

 Décédée le 11 décembre 1957 à Paris

 

 

Irma Vep la fait entrer dans la mythologie du muet

Elle se sent faite pour la danse et la comédie

Ancêtre de héros moderne comme Catwoman

Après le cinéma… théâtre, chant, peinture et écriture…

L’aura magnétique du Scorpion à l’œuvre !

 

 

Irma Vep la fait entrer dans la mythologie du muet

Un maquillage aussi inquiétant que ses yeux qui sont eux-mêmes aussi noirs que leur contour charbonneux, une peau blanche de diablesse fatale, voilà Musidora dans le rôle de sa vie qui lui apporte la gloire et l’installe dans la mythologie du cinéma muet.

Première Vamp du cinéma français, elle sera Irma Vep -anagramme de Vampire- dans le rôle de vamp passé à la postérité.

Dans ce film de 1915 sorti en 10 épisodes, réalisé par Louis Feuillade (réalisateur des Fantomas), elle est chanteuse de cabaret adepte d’une société secrète « Les Vampires » qui est en réalité une bande de brigands traquée par le journaliste Guérande.

Au 3e épisode, déguisée en souris d’hôtel, cagoulée et vêtue d’une combinaison moulante, elle incarne l’ange du mal qui trouble et fascine les spectateurs.

Plus tard, tombée sous le charme hypnotique d’un certain Moreno criminel rival, elle est sa maîtresse qui le pousse à assassiner le Grand Vampire. Bientôt, elle prend la tête de la bande de brigands qui commet encore de nombreux méfaits avant d’être vaincue par Guérande.

Pendant quelques années, son succès populaire est grand.

Grand aussi est l’enthousiasme des surréalistes devenus fans des feuilletons de Feuillade. Ils érigent cette femme fatale en égérie de leurs créations poétiques.

 

 

Elle se sent faite pour la danse et la comédie

Parisienne elle aussi, venue au monde en même temps que la Tour Eiffel, elle est fille d’un musicien théoricien du socialisme et d’une mère couturière et militante féministe.

Le goût de la littérature qui imprègne l’ambiance familiale influence la jeune Jeanne.

En 1910, c’est entre les pages de Fortunio, roman de Théophile Gautier qu’elle se choisit le pseudonyme chantant de Musidora, « la belle aux yeux verts de mer ».

Ceux de Jeanne sont noirs et fascinants. Sa silhouette féline va enflammer les écrans.

Enfant douée, elle peint, écrit et se forme à la sculpture, mais c’est pour la danse et la comédie qu’elle arpente les planches des scènes parisiennes.

Musidora raconte :

J'ai joué le vaudeville et un homme est venu me chercher pour jouer le drame.
Un autre qui m'avait vue dans le drame, m'a entraînée dans la revue ;
celui qui m'avait vue dans la revue m'a écrit : « Le cinéma est un art, venez faire du cinéma »,
et ceux qui m'ont vue au cinéma m'ont dit :
« Ici c'est un café-concert, ici c'est un music-hall, ici c'est un cabaret.
Venez, vous ferez un tour de chant.
Venez, vous passerez dans un sketch, venez, vous direz des chansons ».
Et comme je finissais de dire des chansons, un artiste russe m'offrait de jouer une pantomime. »

 


Musidora
dans le film Judex en 1916

 

Ancêtre de héros moderne comme Catwoman

A 21 ans, elle se fait remarquer en môme Liquette dans la pièce d’Aristide Bruant, La Loupiotte.

Deux ans plus tard, elle connaît son 1er succès au Bataclan dans la revue Ça grise dont elle partage l’affiche avec Colette.

Entre 1909 à 1926, elle compte une centaine de films à son actif. Du drame historique à la comédie burlesque et des scènes patriotiques à celles sentimentales, elle enchaîne les rôles pendant la Guerre de 14-18.

Parfois, on la voit dans des cascades à haut risque, par exemple quand elle est couchée sur les rails et qu’un train passe au-dessus d’elle…

Les Poilus et le public voient arriver sur les toits de Paris, Musidora, ancêtre de la Catwoman qui, dans une France en guerre, est un exutoire pour les spectateurs. 

On imagine la joie des soldats qui ont eu le privilège de l’avoir comme marraine de guerre.

Au sortir de la guerre, elle a 30 ans et fonde sa propre maison de production : Les Films Musidora.

 


Musidora en Irma Vep dans Les Vampires en 1915

 

Après le cinéma… théâtre, chant, peinture et écriture…

Musidora profite de ses tournages pour apprendre la réalisation et devenir la 3e femme réalisatrice après Alice Guy et Germaine Dulac.

Elle adapte à l’écran les écrits de Colette, une de ses plus fidèles amies.

Par amour pour un héros de la corrida équestre, elle s’installe à partir de 1920 en Espagne où elle écrit, produit et interprète 4 films, sans grand succès.

Rentrée à Paris en 1926, elle apparaît pour la dernière fois au cinéma dans Le Berceau de Dieu, une fresque religieuse.

Après son mariage en 1927 avec un médecin Clément Marot dont elle a un fils, Musidora délaisse le 7e art qui commence à devenir parlant, afin de laisser parler ses autres talents, théâtre, chant, peinture et écriture.

Devenue professeure de diction à 49 ans au Conservatoire de Reims, elle est aussi actrice des pièces qu’elle écrit : une trentaine de 1916 à 1952.

Quand elle s’éteint en à l’âge de 68 ans, elle laisse la trace d’une grande actrice qui a ouvert pour la femme des rôles émancipés au cinéma.  

 

Retrouvez Musidora : https://fb.watch/jGbegJTHGP/

 

 

L’aura magnétique du Scorpion à l’œuvre !

Être une femme fatale dans le cinéma muet, c’est assez naturel pour Musidora, Scorpion par son ascendant.

 Actrice audacieuse, conquérante et virile dans l’âme, la voilà prête à envouter son public grâce à son aura magnétique qui inquiète et parle par l’action, au-delà des mots.

 Avec elle la magie opère !

Sa présence suffit.

 Par les Poissons, elle sait se fondre dans l’ambiance.

 Habile à tout percevoir avec une vive intuition, elle restitue mystère et suspense par un jeu d’actrice vif et captivant.

 Novatrice, elle révolutionne l’art d’être femme au cinéma et dans ses autres créations artistiques, à travers théâtre, peinture, écriture…

(Ascendant Scorpion avec Lune conjointe en trigone à Mars/Bélier en IV ;
Pluton/Gémeaux conjoint à Neptune/Taureau en VII ;
Uranus/Balance en XI trigone à Mercure/Verseau en III …)

 

Son audace créatrice en fait une femme profondément moderne !

 

 

Merci à Marie-Pierre pour ce signalement

 

 


Logiciel Auréas Astro PC Paris

 


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