Alice GUY ép. Blaché
(née Alice Ida Antoinette GUY)
Née le 1er juillet 1873 à 16h15 à Saint-Mandé 94 Val-de-Marne
Source AD94 en ligne
Décédée le 24 mars 1968 à Wayne (New Jersey) USA
Après une enfance passée entre la France et le Chili, Alice fait ses études en France
Secrétaire pour Léon Gaumont, elle invente le métier de metteur en scène dès 1897
Sa maison de production est la plus grande des USA avant la suprématie d’Hollywood
Délaissée pendant 40 ans par le cinéma, cette cinéaste pionnière n’est reconnue qu’après sa mort
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Après une enfance passée entre la France et le Chili, Alice fait ses études en France
Tourné en 1896, son film « La Fée aux choux » associe l’image animée des frères Lumière et l’art théâtral. Devenue ainsi, à 23 ans, la première réalisatrice de l’histoire du cinéma, elle est aussi la première femme fondatrice d’une société de production cinématographique - la Solax Film Co - en 1910.
Pendant 17 ans, elle sera la seule femme cinéaste !
Son père est le riche propriétaire d’une chaîne de librairies au Chili et sa mère revient à Paris dix ans plus tard pour y accoucher de son cinquième enfant, Alice. Celle-ci, d’abord élevée pendant trois ans par ses grands-parents en Suisse, rejoint ensuite ses parents au Chili. Elle y apprend l’espagnol avec ses nourrices chiliennes.
A six ans, elle rentre en France et rejoint ses grandes sœurs en pension, tandis qu’au Chili, l’affaire familiale fait faillite.
Après le décès de son père, elle vit avec sa mère à Paris et fait des études de sténographie – une nouveauté pour l’époque.
Secrétaire pour Léon Gaumont, elle invente le métier de metteur en scène dès 1897
Avec une telle formation, elle se retrouve naturellement secrétaire au Comptoir général de la photographie où Léon Gaumont est employé.
Quand ce dernier prend la tête de l’entreprise, Alice parvient à obtenir l’autorisation de tourner un film de fiction. C’est ainsi que de 1897 à 1907, elle dirige toute la création de la maison Gaumont.
Alice vient d’inventer le rôle de metteur en scène, du scénario au choix des acteurs, puis de la décoration aux costumes, des répétitions à la mise en scène sans oublier l’éclairage, pour finalement aboutir au film terminé et monté.
D’abord modeste, la production se développe au point que Gaumont fait construire un grand studio aux Buttes-Chaumont.
Puis Alice Guy a besoin d’embaucher assistants et décorateur.
Elle est passée du cinéma d’attraction montrant pendant une minute, une scène unique, au cinéma narratif. Ainsi, en 1906, elle tourne sa Vie du Christ, inspiré de la Bible, production à gros budget pour l’époque avec 300 figurants… Ce film lui vaut les félicitations de Gaumont et la médaille de la ville de Milan.
http://mubi.com/lists/alice-guy-blache-queen-of-the-pioneers
Sa maison de production est la plus grande des USA avant la suprématie d’Hollywood
En 1907, elle épouse Herbert Blaché, un opérateur d’origine anglaise, qui deviendra directeur de la firme Gaumont aux USA. Alice le suit après avoir installé Louis Feuillade, à la tête des studios Gaumont.
Installés à Flushing au Etats-Unis, le couple Blaché monte, en 1910, sa propre société la Solax dont Alice est présidente et directrice de production. Le succès est au rendez-vous. L’entreprise s’installe à Fort Lee dans le New Jersey et devient deux ans après, la plus grande maison de production des USA avant l’avènement d’Hollywood.
Alice produit plusieurs centaines de films de genres très divers dont fort peu subsistent aujourd’hui. Elle tourne aussi bien des mélodrames que des westerns, ou des films inspirés de l’actualité : guerre de Sécession, traite des blanches...
Sur les plateaux, elle a l’habitude de placer un grand panneau be natural : soyez naturel !
Toutefois, en matière de distribution la concurrence de la compagnie d’Edison se fait sentir. C’est l’époque où le cinéma devenu grande industrie migre sur la côte Ouest des Etats-Unis, à Hollywood, où les producteurs indépendants tels que le couple Blaché ont peu de place. Il lui faut vendre les studios de Fort Lee pour éponger les dettes dues à la mauvaise gestion d’Herbert Blaché.
On retrouve Alice en 1918 toujours réalisatrice à Hollywood mais son mari la quitte et elle divorce. 1920 est l’année de sa retraite cinématographique, en même temps qu’elle manque de mourir de la grippe espagnole.
Délaissée pendant 40 ans par le cinéma, cette cinéaste pionnière n’est reconnue qu’après sa mort
De retour en France en 1922, avec ses deux enfants, elle ne parvient pas à retrouver sa place ni à la Gaumont ni dans d’autres firmes de cinéma.
Elle retourne en 1927 aux USA pour retrouver ses films, mais en vain.
Elle écrit des contes pour enfants sous divers pseudonymes dont Guy Alix et suit sa fille, jusqu’en 1947, dans ses postes aux ambassades tant aux USA qu’en Europe.
Dès lors, le 7e art la boude et il faudra attendre 1972 pour qu’on s’intéresse à nouveau à son œuvre.
Elle décède en 1968 à l’âge de 95 ans, sans qu’elle ait pu retrouver les films de sa production, ni faire publier ses mémoires.
L’œuvre de cette réalisatrice pionnière est éclectique et compte plus de 600 films.
Découvrez "Alice Guy", la BD de Catel et Bocquet sur la première réalisatrice française:
https://www.franceinter.fr/culture/avant-premiere-decouvrez-alice-guy-la-bd-de-catel-et-bocquet-sur-la-premiere-realisatrice-francaise
et prolongez la découverte avec cet article
https://www.franceinter.fr/cinema/bd-pourquoi-a-t-on-oublie-alice-guy-la-premiere-realisatrice-de-l-histoire
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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