Madeleine LEMAIRE
Née Jeanne Magdeleine COLLE
née le 24 mai 1845 à 18h Les Arcs Var 83
Mariée le 10 mai 1865 à Paris 8e avec Casimir LEMAIRE
Selon acte n°30 – AD83 en ligne – 1844-1849 – 7 E 4/26 – vue 33/133
Décédé le 8 avril 1928 à Paris 8e
Photographiée par Paul Nadar fils du photographe Félix Tournachon dit Nadar.
Spécialiste des représentations florales, elle est surnommée l’Impératrice des roses
Les célébrités de tous horizons fréquentent son salon
Son souvenir oublié revit grâce à une exposition parisienne en 2010
Elle est une peintre salonnière d’avant-garde influente sur son temps |
Spécialiste des représentations florales, elle est surnommée l’Impératrice des roses
Formée à la peinture, elle se spécialise dans les scènes mondaines, les natures mortes et aussi les fleurs au point que le poète Robert de Montesquiou la surnomme l’Impératrice des roses et son amant Alexandre Dumas fils dit d’elle : C’est elle qui a créé le plus de roses après Dieu.
Pour sa part l’auteur André Germain qui écrivit sur Marcel Proust, la qualifie de « massacreuse de roses » et la trouve laide, disgracieuse et autoritaire. Et quand il décrit l’ambiance de ses réceptions qu’il qualifie de chaudes tueries, voici ses mots : On étouffait chez elle, dans des soirées pénibles, avec de longs intermèdes musicaux.
Pourtant, c’est le Tout-Paris qui est reçu dans son hôtel particulier parisien au jardin planté de lilas, au 31 de la rue de Monceau.
Ophélie (Salon de 1880). Œuvre de Madeleine Lemaire
Les célébrités de tous horizons fréquentent son salon
Dans son atelier transformé en salon, elle accueille des personnalités très diverses et de jeunes talents qu’elle lance comme Marcel Proust qui s’inspire d’elle sous le nom de Mme Verdurin dans La Recherche du Temps perdu.
Parmi ses invités, figurent, par exemple, la cantatrice Emma Calvé, le compositeur Jules Massenet, Marie Diémer pionnière du scoutisme catholique, le chanteur Félix Mayol, le journaliste Gaston Calmette, des hommes politiques comme Raymond Poincaré, Paul Deschanel, ou Emile Loubet, sans compter des peintres, des généraux, des ambassadeurs… et aussi quelques duchesses !
Le 9 juin 1903, Madeleine donne un bal costumé où se pressent les invités aristocratiques qui font des entrées théâtrales. Marcel Proust, alors âgé de 32 ans, y assiste caché dans un coin, ayant refusé de se déguiser.
A l’été, Madeleine Lemaire reçoit ses invités dans son château de Réveillon (Marne), ou dans sa villa de Dieppe.
Un Moment musical – œuvre attribuée à Madeleine Lemaire
Son souvenir oublié revit grâce à une exposition parisienne en 2010
Après des débuts en 1864, Madeleine Lemaire expose dans divers salons tout au long de sa vie et reçoit des prix en 1877 et en 1900.
Elle se fait aussi illustratrice de livres notamment pour Les plaisirs et les Jours de Marcel Proust ou pour des poèmes de Robert de Montesquiou.
Elle est également professeur de peinture notamment pour Marie Laurencin.
Elle fait partie de la délégation de femmes françaises artistes présentées à l’Exposition universelle de 1893 à Chicago où elle réalise l’affiche officielle et la couverture du catalogue.
En 2010, dans le cadre d’une exposition parisienne dédiée aux femmes peintres du temps de Marcel Proust, sont présentées des toiles de cette artiste quelque peu oubliée.
Des œuvres de Madeleine Lemaire se trouvent dans les musées de Dieppe, Mulhouse, Toulouse, et au musée du Louvre à Paris.
Pierre Georges Jeanniot - Une Chanson de Gibert dans le salon de Madame Madeleine Lemaire (1891)
Elle est une peintre salonnière d’avant-garde influente sur son temps
Sa nature Gémeaux très ouverte aux autres et portée sur le dialogue l’amène à tenir un salon mondain ouvert à tous les genres et classes sociales, où la nouveauté et l’originalité sont de mises, dans une ambiance libre, insouciante, légère et festive et qui suscite aussi de multiples échanges humains inédits.
L’influence conjuguée du Scorpion et du Taureau, lui confère à la fois une grande curiosité et une certaine possessivité.
Ainsi, voir affluer maintes célébrités ou jeunes artistes dans son salon comble son besoin d’accaparer l’attention et d’exercer une réelle influence dans ces relations tous azimuts.
Sa personnalité indépendante, très intuitive et hors normes dotée d’une réelle autorité naturelle, l’amène à être d’avant-garde, originale dans une période où la femme n’a aucun droit civique.
Ainsi, elle fait partie des femmes françaises artistes présentes à l’Exposition universelle de Chicago et elle en réalise l’affiche officielle.
Et Marcel Proust s’en inspire pour camper un personnage au caractère bien trempé : Mme Verdurin.
Si son influence de salonnière est incontestable à la Belle Epoque, son talent d’artiste est tout aussi réel même s’il est quelque peu oublié.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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