Photographe des célébrités, caricaturiste, aéronaute et écrivain, ce témoin excentrique du 19e siècle est le pionnier mondial de la photographie aérienne en 1858

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 NADAR
(Gaspard Félix TOURNACHON dit )

Né le 6 avril 1820 à Paris 5e à 4 heures
(source : archives Paris en ligne et Horoskope Lexikon de Teiger via Monique Kalinine)

Décédé le 21 mars 1910 à Paris

 

Un vrai casse-cou, un touche-à-tout, mal élevé jusqu’à appeler les choses par leur nom, et les gens aussi.

Surnommé « Tournadar » puis « Nadar » en écho à une de ses fantaisies de langage

Caricaturiste reconnu, épris de spectaculaire, il se rend célèbre avec son « Panthéon Nadar »

Auteur des 1ères photographies aériennes et… souterraines

Organisateur de la Compagnie d’Aérostiers, lors du Siège de Paris en 1870

 

 

Un vrai casse-cou, un touche-à-tout, mal élevé jusqu’à appeler les choses par leur nom, et les gens aussi.

C’est ainsi que Nadar se définit lui-même.

L’homme est grand, le cheveu roux formant crinière, une moustache hérissée comme les barbes d’un chat, l’œil écarquillé et on lui reconnaît un tempérament fantasque.

Il connaît une jeunesse vagabonde.

Ses parents sont d’origine lyonnaise. Son père, imprimeur et libraire s’installe dans la capitale et le jeune Gaspard-Félix fréquente différents internats de la région parisienne, tandis que son père subit quelques revers de fortune.

En 1837, il sort diplômé de l’Ecole des mines de Saint-Etienne, puis débute de études de médecine à Lyon. Mais la mort de son père le laisse sans soutien financier et il doit renoncer à étudier afin de travailler pour faire vivre sa mère et son jeune frère Adrien.

Il œuvre dans diverses rédactions de journaux lyonnais puis part s’installer à Paris, où il fait des travaux dans de « petites feuilles ». Mais épris d’indépendance, très vite il fonde un journal judiciaire intitulé L’Audience tandis qu’il fréquente les jeunes artistes et côtoie notamment Gérard de Nerval, Charles Baudelaire et Théodore de Banville.

 

Surnommé « Tournadar » puis « Nadar » en écho à une de ses fantaisies de langage

Ses amis artistes le surnomment Tournadar en raison de sa manie fantaisiste de rajouter « dar » à la fin des mots dans ses phrases. C’est ainsi que ce surnom se transforme  pour se réduire au pseudonyme : Nadar.

Pour gagner de quoi subsister, il écrit des romans, dessine des caricatures, publie des critiques de spectacles. Grâce à l’aide financière d’un ami, il fonde une revue prestigieuse : Le Livre d’or, dont il devient le rédacteur en chef. Il bénéficie de la collaboration de personnalités telles que Balzac, Alexandre Dumas, Théophile Gautier, Daumier

Mais la belle aventure s’interrompt au 9e numéro.

Au sortir de cet échec, il reprend du service dans les gazettes comme caricaturiste. Et cela aboutit à la consécration quand son premier dessin est publié dans le journal Le Charivari, juste avant la révolution de 1848.

Avec son frère, il s’engage le 30 mars 1848 dans la légion polonaise pour porter secours à la Pologne, en prenant soin de faire mettre sur son passeport le nom de Nadarsky. Fait prisonnier, il se retrouve à travailler dans une mine. Puis, comme il refuse le rapatriement gratuit, il revient à pied !

Ce long voyage dure deux mois et c’est, coiffé d’une chapka, couleur groseille, qu’il se retrouve à Paris.

 

 

 

Caricaturiste reconnu, épris de spectaculaire, il se rend célèbre avec son « Panthéon Nadar »

Peu après son retour, il est sollicité par le gouvernement provisoire pour quelques services, notamment comme agent secret pour le compte du ministère des Affaires étrangères. Son expédition polonaise n’a  pas tari son goût pour le voyage aventureux et risqué ; c’est ainsi qu’il part se renseigner sur les mouvements des troupes russes à la frontière prussienne.

Quand il revient à paris, il reprend ses activités de caricaturiste auprès de petits journaux, et sa renommée se développe.

En 1849, il fonde la Revue comique et le Petit Journal pour rire, tout en ayant ouvert un atelier de photographie.

A partir de 1851, il démarre un grand projet de Musée des gloires contemporaines, avec l’aide de collaborateurs. Et à ce titre, il rencontre plus de 300 notoriétés du moment afin de les dessiner. Au total, il réalise plus de 1 000 vignettes qui constituent un Panthéon qui va rendre célèbre son auteur, sous le nom de Panthéon Nadar.

Son métier de caricaturiste va évoluer avec l’apparition de cette technique révolutionnaire qu’est la photographie qui permet d’établir un portrait en quelques instants.

Marié en 1854 à Ernestine, jeune fille d’une riche famille protestante, il continue cependant d’offrir l’hospitalité à ses nombreux amis comme du temps de sa « bohème ».

 


 Sur cette photo apparaît le fameux logo rouge « Nadar », imaginé en 1857 par Antoine Lumière, alors tout jeune portraitiste qui devient ami de Nadar. Celui-ci fait éclairer au gaz cette enseigne sur son immeuble du boulevard des Capucines (1860)

 

Auteur des 1ères photographies aériennes et… souterraines

Très curieux des nouveautés techniques de son temps, il se passionne pour l’aventure aérienne qui en est à ses prémices.

En 1858, il réalise les premières photographies aériennes prises d’aérostat, en vol captif, 80 mètres au-dessus du Petit-Bicêtre.

Les aventures aériennes de Nadar inspirent Jules Verne qui écrit Cinq semaines en ballon, de la Terre à la Lune et Autour de la Lune, dont un des héros s’appelle Michel Ardan, anagramme de Nadar.

En 1863, il fonde la Société d’encouragement de la navigation aérienne au moyen du plus lourd que l’air. Il fait construire le ballon Le Géant, dont le nom colle bien au goût de son propriétaire, amateur de voyages et de réalisations extraordinaires. Avec ce ballon, qui peut contenir 85 personnes, il réalise plusieurs ascensions qu’il relate dans son livre Les mémoires du Géant, en 1864. Avec son épouse, lors d’un vol dans les environs de Hanovre, le 18 octobre 1863, ils sont blessés grièvement et son épouse en reste hémiplégique.

Le succès auprès du public est limité et ne permet pas de rentabiliser l’affaire. Nadar, à court d’argent, doit stopper l’aventure du Géant.

Cependant, il garde la passion du vol et fait partie des fondateurs de la revue L’aéronaute, en 1867.

Il expérimente l’éclairage à la poudre de magnésium et dépose le brevet de photographie à la lumière artificielle en février 1861. Conscient que son invention permet de révéler au public le monde souterrain, il se lance dans un nouveau chantier : la photographie des égouts et des catacombes de Paris.


Nadar en ballon avec son épouse (photo prise en studio)

 

Organisateur de la Compagnie d’Aérostiers, lors du Siège de Paris en 1870

Lors du siège de Paris par les prussiens, pendant la guerre de 1870, Nadar sait, à nouveau, être l’homme de la situation et organise la Compagnie d’Aérostiers dont le siège est au pied de la butte Montmartre. Parmi, le bataillon des aérostiers, il y a son ami Elisée Reclus.

Le ballon permet de surveiller l’ennemi, d’acheminer le courrier et de faire des relevés cartographiques. C’est ainsi que Léon Gambetta quitte Paris en ballon le 7 octobre 1870, pour organiser, à Tours, la résistance à l’ennemi. Ainsi de septembre 1870 à janvier 1871, 66 ballons sont construits et transportent 11 tonnes de courrier. C’est «l’acte de naissance » de l’industrie aéronautique et de la poste aérienne.

Nadar sort complètement ruiné de l’insurrection parisienne du printemps 1871 (la Commune) et pour subsister reprend son métier de photographe.

En 1886, accompagnant son fils Paul Tournachon, journaliste, venus faire une interview du chimiste Eugène Chevreul, Nadar prend des photos. Il s’agit du 1er reportage de photojournalisme.

En 1887, installé dans un manoir de la Forêt de Sénart, il accueille ses amis dans le besoin, jusqu’en 1894.

A son tour ruiné et malade mais errant et paisible, Nadar confie son atelier parisien à son fils pour aller fonder à Marseille un atelier photographique. Il a 77 ans. Doyen des photographes français, il devient une gloire méridionale et se lie d’amitié avec l’écrivain Frédéric Mistral.

En 1900, il publie ses mémoires, sous le titre Quand j’étais photographe et triomphe à l’Exposition Universelle de Paris avec une rétrospective de son œuvre, organisée par son fils.

Revenu à Paris en 1904, il y décède à près de 90 ans, en 1910. Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise.

 

En astrologie, d’où vient le goût pour la photographie ?

Pour en savoir plus, consulter le lien :

https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-photographes/

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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