Jules MASSENET
(Jules, Emile, Frédéric MASSENET)
né le 12 mai 1842 à 1 heure du matin à Saint-Etienne (Montaud) 42 Loire
selon acte n°114
décédé le 13 août 1912 à Paris
Sa passion héréditaire pour la musique se révèle dès l’enfance
Benjamin d’une famille de douze enfants, il naît à Montaud dans les faubourgs de Saint-Etienne. Son père Alexis d’origine lorraine est ingénieur des mines. Il dirige une fabrique de faux et son épouse Adélaïde Royer de Marancour est une excellente musicienne. Celle-ci fait donner à Jules son premier cours de piano et de solfège, le 24 juillet 1848. C’est précisément le jour de la chute de la Monarchie de Juillet :
« Quelques instants plus tard, la révolution éclatait et la fusillade partant des rues voisines venait interrompre notre leçon. »
Timbre émis pour le centenaire de sa naissance
Cette passion musicale est telle que l’enfant Massenet fugue du foyer familial par deux fois …
Jules progresse vite et à 9 ans, il est admis au Conservatoire où il se montre brillant. Sa passion pour la musique est telle qu’il s’échappe de la maison familiale pour aller au concert de Berlioz qui joue « L’Enfance du Christ ». Comme il est sans argent, il se faufile dans les chœurs d’enfants et peut ainsi approcher son « dieu ».
Mais en raison de la santé du père, la famille part s’installer à Chambéry, loin du Conservatoire et de la vie musicale parisienne. Au bout de deux ans, Jules n’y tient plus et s’échappe encore sans le sou et sans bagage, il s’en va à Paris, retrouver le Conservatoire. Finalement grâce à cette échappée, les parents mesurent la passion musicale de Jules et l’installe à Paris chez une sœur aînée.
En 1859, à 17 ans, il décroche le Premier Prix de piano mais aussi se fait mettre à la porte de la classe d’harmonie pour causes de « hardiesses musicales ».
Bientôt, pour gagner sa vie et avoir son indépendance, il donne des leçons de solfège, « tape » le piano-bar dans un café de Belleville, joue des percussions aux bals de l’opéra le samedi soir et même tient les timbales dans la fosse du Théâtre Lyrique. De sa mansarde de la rue de Ménilmontant, il entend les « bouffées orchestrales qui s’échappent des concerts populaires que dirigent Pasdeloup » et applaudit fébrilement ses dieux : Wagner et Berlioz. Menant une vie de bohême un peu désargentée, il comprend qu’il doit asseoir sa situation et concourt pour le prix de Rome.
Lauréat du Grand Prix de Rome en 1863, le chemin de la gloire s’ouvre à lui
En 1863, il obtient le Premier grand prix avec une cantate, David Rizzio qui lui ouvre les portes de la Villa Medicis. C’est là qu’il va « commencer à vivre ». Il esquisse plusieurs œuvres qu’il achève dans les années suivantes et se gave d’art italien en arpentant églises et musées.
Il fait la connaissance de Liszt et par l’intermédiaire de ce dernier, d’une de ses jeunes élèves, Constance de Sainte-Marie. Le coup de foudre est réciproque et ils se marient le 8 octobre 1866. Il y a l’amour et l’eau fraîche et pour le reste, Massenet doit donner des cours de solfège et compose romances, mélodies, fantaisies pour piano, pièces de salon, arrangements d’œuvres à la mode… Puis on lui commande un ouvrage pour l’Opéra-Comique La Grand’Tante qui sera représentée 17 fois.
Bientôt la guerre de 1870 éclate et Massenet est enrôlé dans un régiment d’infanterie.
La guerre finie, il revient à Paris. Il y connaît ses premiers succès et devient professeur au Conservatoire. Parmi ses élèves se trouvent des grands noms de la musique dont Gustave Charpentier…
Le maître Massenet lisant sa partition « Cigale » à ses interprètes
Massenet se révèle artiste très créatif et infatigable compositeur renommé pour ses opéras
Doté d'une force de travail impressionnante, Massenet est capable de composer de nombreuses heures d'affilée : ses journées commencent à quatre heures du matin, alternant compositions, enseignements et auditions. Il peut composer une journée entière sans lever la tête.
Il laisse une œuvre essentiellement lyrique (vingt-cinq opéras) mais aussi pianistique et symphonique. Très sensible aux sujets religieux, il est souvent considéré comme l'héritier de Charles Gounod.
Caractérisé par des phrases courtes et voluptueuses, une déclamation proche de la parole, une connaissance subtile de l’instrumentation et de la voix humaine, son style est raffiné et empreint de sensualité, même si pour certains il n’évite pas toujours la fadeur et la mièvrerie.
« Cette musique est secouée de frissons, d’élans, d’étreintes qui voudraient s’éterniser. Les harmonies y ressemblent à des bras, les mélodies à des nuques… » Voilà Massenet défini par Debussy : un compositeur à la musique imprégnées de féminité. Cette image demeure encore aujourd’hui la marque de ce musicien, que les pays anglo-saxons tiennent pour l’un de nos plus grands compositeurs lyriques. (selon le journaliste Alain Duault)
L'influence de Massenet se ressent chez de nombreux compositeurs dont Puccini, Debussy…
Parmi ses œuvres qui comportent plus de 260 mélodies et quelques dizaines d’opéras, on peut citer :
Hérodiade (1881), Manon (1884), Werther (1892), Thaïs, (1894), Sapho (1897), Le Jongleur de Notre-Dame (1902), Don Quichotte (1910).
Un théâtre stéphanois devient le théâtre Massenet à la mort du compositeur en 1912. Ce théâtre est détruit par un incendie en 1928. Aujourd’hui, à Saint Etienne, un Conservatoire à rayonnement régional porte son nom.
Le chœur mixte « Les Disciples de Massenet » est renommé ; formé en 1928 à Montréal il lui rend hommage par son nom.
Jules MASSENET
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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