Marie CURIE
née Marie Salomé SKLODOWSKA
Née le 7 novembre 1867 à Varsovie en Pologne, heure inconnue
Décédée le 4 juillet 1934 à 6 heures à Sancellemoz Haute Savoie 74
Marie Curie, avec sa façon de rouler les « r », a un charme fou.
Non-conformiste, fière, timide et réservée, cette femme frêle et vêtue de noir est habitée d’une détermination et d’une force hors du commun.
Brillante étudiante polonaise, elle émigre à Paris pour étudier à la Sorbonne
Hiver 1891, dans un wagon 4e classe, sans banquette, une jeune femme de 24 ans voyage dans un train qui traverse l’Allemagne. Maria Sklodowska vient réaliser son rêve : étudier à la Sorbonne à Paris.
Maria est la 5e enfant des Sklodowska, demeurant dans un appartement du centre de Varsovie. Ses parents, tous deux professeurs, appartiennent à cette intelligentsia de Varsovie, ruinée mais très instruite, profondément patriote et en lutte contre la tyrannie russe. Les tsars de Russie régnant sans partage sur Varsovie, réduisent les polonais à la soumission jusqu’à l’abandon de leur langue nationale.
Le père de Maria est renvoyé de l’enseignement pour sa fidélité à la cause polonaise. Alors, la famille s’enfonce dans le besoin et la pauvreté.
De plus, sa sœur aînée décède du typhus et sa mère de la tuberculose peu après.
Cependant, elle poursuit et termine ses études secondaires en obtenant une médaille d’or. Pourtant son avenir est incertain, puisqu’en Pologne les femmes n’ont pas le droit de suivre un enseignement supérieur. Aller à l’étranger coûte cher. Mais Maria est décidée à partir.
A la descente du train, gare du Nord, Maria goûte pour la 1ère fois de sa vie, l’air de la liberté. La rue, les gens, tout l’enchante et tout lui paraît miraculeux. Elle vient étudier à la prestigieuse université de la Sorbonne.
Pour économiser le pétrole, elle travaille jusqu’à la fermeture à 22 heures à la bibliothèque Sainte Geneviève et malgré de maigres ressources, le froid, la faim, elle dira plus tard que ces années d’études ont été les meilleures de sa vie.
Subjuguée par ses illustres professeurs, elle se contente d’une vie austère, semblant vivre de l’air du temps, passionnément absorbée par ses projets.
Volontaire, perfectionniste et obstinée, elle est reçue première de sa promotion à la licence de physique en 1893 et seconde à la licence de mathématiques, l’année suivante.
Sa rencontre avec Pierre Curie ouvre l’aventure de recherches décisives pour l’humanité
Rencontrant Pierre Curie en 1894, professeur à l’école de physique et chimie, ils sympathisent et se comprennent vite. Le génie de Marie charme ce célibataire endurci et leur mariage le 26 juillet 1895 à la mairie de Sceaux, consacre leur amour et une collaboration scientifique des plus exceptionnelle.
Marie parvient à concilier tâches domestiques et études puisqu’elle est reçue première à l’agrégation en 1896. Puis, en 1897, c’est la naissance d’Irène (future prix Nobel avec son mari Frédéric Joliot-Curie) et le début des recherches avec Pierre sur la radioactivité.
Elle est la première femme nommée professeur à l’Ecole normale supérieure.
Dans un laboratoire précaire, découvrant le polonium puis le radium, elle réalise la plus importante découverte de la science moderne. Sa thèse sur la radioactivité en 1903 lui vaut le prix Nobel avec Pierre Curie et Henri Becquerel.
Si cette découverte, faite au prix d’efforts surhumains, marque le public, c’est surtout l’éventualité du traitement du cancer (radiologie) qui fascine les esprits de l’époque.
Marie comme Pierre, souffre des radiations subies et accouche, en décembre 1904, de sa seconde fille Eve.
Cas unique dans les annales du Nobel : deux prix Nobel lui sont décernés
Alors que Marie est à la campagne avec ses fillettes, c’est le drame : Pierre meurt écrasé par un fiacre à Paris le 19 avril 1906. Seule avec ses deux enfants et son beau-père à charge, elle sait surmonter le désarroi et l’épreuve. En effet, en novembre 1906, elle est la 1ère femme à enseigner à la Sorbonne, en remplacement de Pierre et l’amphithéâtre est alors plein à craquer. Elle reprend son cours à l’endroit où il l’a laissé !
En 1911, on lui refuse sa candidature à l’Académie des Sciences. Car elle est une femme et surtout en raison du « scandale » de sa liaison avec Paul Langevin, éminent scientifique, déjà marié. Cette même année, lui est décerné le prix Nobel de chimie. Après une dépression et des ennuis de santé liés aux radiations, elle trouve un peu de tranquillité en Angleterre.
A son retour en France, c’est la guerre et Marie organise avec Irène sa fille, le service radiologique aux armées pour le secours aux blessés.
La paix revenue, elle part en Amérique où lui est fait un triomphe.
« Je pense qu’à chaque époque, on peut avoir une vie intéressante et utile. Ce qu’il faut, c’est ne pas la gâcher et pouvoir se dire : « J’ai fait ce que j’ai pu. »
Voilà ce que Marie Curie écrit quelques mois avant sa mort.
Empoisonnée par les radiations, sa santé devient de plus en plus précaire; pourtant elle continue sans relâche de travailler, malgré ses doigts brûlés et ses yeux malades. C’est en sanatorium qu’elle décède le 4 juillet 1934, à 67 ans.
Les cendres de Pierre et Marie Curie sont transférées du cimetière de Sceaux au Panthéon le 20 avril 1995. Marie Curie est la 1ère femme à entrer au Panthéon.
Marie CURIE
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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