Parachutiste puis femme volante, cette aviatrice émérite
s’investit aussi dans la Résistance et dans le pilotage militaire,
jusqu’à mourir en vol avant ses 45 ans.

télécharger cet article

 

Maryse HILSZ

Née Marie-Antoinette HILSZ le 7 mars 1901 à 18h (six heures du soir)
à Levallois-Perret Hauts-de-Seine 92
Selon acte n°220 - AD92 en ligne – E_NUM_LEV_N 1901 – vue 57/310

 Décédée en service aérien le 30 janvier 1946 à Benny Ain 01

 

 

 

Tomber du ciel avant de pouvoir s’envoler seule…

Après 122 sauts, elle a de quoi passer le brevet et s’acheter un « coucou »

Une origine alsacienne pour l’apprentie couturière devenue modiste…

Les années 1930, une décennie d’exploits aériens…

Une des 1ères femmes engagées dans l’Armée de l’Air…

Tutoyer le danger jusqu’à l’exploit, pour exister.

 

 

Tomber du ciel avant de pouvoir s’envoler seule…

Casquée et installée aux commandes de son avion, Maryse Hilsz a le regard songeur qui rêve de l’infini du ciel…, toujours plus haut, toujours plus vite, toujours plus loin, par-delà les frontières…

Cette intrépide collectionne les records aériens d’altitude et de longues distances de 1931 à 1938 avant d’être la 1ère femme autorisée à piloter un avion militaire. Pour en arriver là, elle s’exerce d’abord au parachutisme.

Inoubliable, ce jour de janvier 1924 où son baptême de l’air au-dessus du Bourget est une révélation : il lui faut décrocher le brevet de pilote.

Quelques mois plus tard en juin, « Mademoiselle Maryse » s’inscrit à un concours de parachutisme ouvert aux amateurs. Elle décroche une coupe et devient parachutiste professionnelle.

Acrobate de l’air, marchand sur les ailes d’avion, elle gagne 500 francs par saut.

Quel cran faut-il à cette sportive solide et élégante aux allures de garçon manqué, pour dominer sa peur et continuer malgré plaies et bosses !


Maryse Hilsz en 1935

 

Après 122 sauts, elle a de quoi passer le brevet et s’acheter un « coucou »

Au bout de 122 sauts, son épargne est suffisante pour abandonner en 1929 ces terribles fantaisies et passer au pilotage. Jugée  « très douée » par son moniteur, elle décroche son brevet et s’achète un avion chez Morane-Saulnier.

Peu après, voulant gagner Amsterdam, elle se pose dans les tulipes à 500 mètres de l’aéroport de Schipol. D’autres vols lui donnent assez d’expérience pour obtenir le brevet de transport public le 21 avril 1930.

Première femme à être brevetée pilote d’hydravion, cette aviatrice hors pair a surtout soif d’aventure internationale. Les grands raids aériens sont la partie la plus spectaculaire de son incroyable activité : rallyes, meetings, baptêmes de l’air, voltige, préparation physique pour record d’altitude…

 

Une origine alsacienne pour l’apprentie couturière devenue modiste…

Issue d’une famille originaire d’Alsace installée dans la banlieue parisienne lors de la guerre de 1870, elle est orpheline à 7 ans de son père tonnelier décédé accidentellement. La voilà très vite à travailler avec sa mère dans un atelier de couture avant d’être arpette chez une modiste cotée dès ses 15 ans.

Mais déjà la midinette, habile aux travaux délicats, rêve surtout d’aller plus haut, plus vite et plus loin en levant le nez au ciel dès que passe un aéroplane.

 


Maryse Hilsz et
Hélène Boucher, deux pionnières d’exception réunies sur un timbre sorti en 1972.

 

Les années 1930, une décennie d’exploits aériens…

Brevet de pilote en poche, Maryse quitte Paris le 12 novembre 1930 pour atteindre Saïgon par étapes.

Première aviatrice à inaugurer la liaison France-Indochine après 92h31 de vol, seule à bord, elle est à la fois mécanicien, navigateur et pilote.

En 1932, aux commandes d’un Farman, elle réalise avec le mécanicien Dronne un France-Madagascar via l’Afrique noire. La même année, elle devient la femme « plus haute du monde » à 9 791 mètres d’altitude à bord d’un Jockey-Morane.

Le 24 juin 1936, à bord d’un Potez 506 ni pressurisé, ni climatisé, Maryse s’octroie à nouveau le titre de femme la plus haute du monde avec 14 310 mètres, record féminin mondial de la discipline.

De retour d’un Paris-Tokyo et d’un Paris-Hanoï, elle reçoit en reconnaissance du ministre Pierre Cot un Bréguet 27, appareil de reconnaissance longue portée qu’elle utilise dès janvier 1934 pour un nouveau Paris-Tokyo. Elle fait le tour des capitales européennes pour présenter cet appareil.

Au fil de ces raids et avant de goûter aux bravos de la gloire, notre héroïne du ciel a bravé entre autres, panne dans le désert irakien avec son avion rapatrié par bateau, atterrissages de fortune, intoxication alimentaire guérie par un marabout africain…

Avec notamment, Maryse Bastié, Claire Roman et Élisabeth Lion, elle prépare une croisière aérienne destinée à promouvoir l’aviation française dans le monde. Bien que doté d’un Caudron-Simoun et financé par le Ministère de l’Air, ce projet tombe à l’eau avec la déclaration de guerre.

 


Monument hommage à Maryse Hilsz à Levallois-Perret

 

Une des 1ères femmes engagées dans l’Armée de l’Air…

Galvanisée par tous les défis volants, Maryse se tourne alors vers l’industrie où elle est recrutée en avril 1940 par le constructeur Amiot pour livrer des avions aux unités combattantes.

Après un bref séjour aux États-Unis où son nom à consonance allemande la dessert, Maryse entre dans la Résistance pour servir la Patrie comme agent de renseignements, dont elle sort avec le titre de capitaine des forces de l’Intérieur.

Elle fait partie des 1ères femmes engagées dans l’Armée de l’Air où elle passe son temps entre les missions de liaisons et la réception d’avions.

Contemporaine de Maryse Bastié, cette autre Maryse porte haut les ailes françaises féminines et termine dans l’Armée de l’Air, au grade de lieutenant décerné le 20 février 1945, au moment où elle atteint la limite d’âge pour les vols.

Le 30 janvier 1946, lors d’une liaison de Villacoublay à Marignane, le Siebel 204 qu’elle pilote par une météo épouvantable, se disloque en vol à Bonny dans l’Ain.

Maryse Hilsz, qui totalise 3 000 heures de vol dont 450 à titre militaire, perd la vie deux mois avant ses 45 ans, jour de mise à la retraite du personnel naviguant !

Et pour la 1ère fois, une femme reçoit la citation à l’ordre de la Nation avec la mention « tuée dans un service aérien commandé, à son poste de pilote le 30 janvier 1946 ».

 

Sources documentaires :
- Dictionnaire universel de l’aviation de Bernard Marck Éditions Taillandier
- Un siècle d’aviation féminine Musée de l’Air et de l’Espace Éditions Altipress
-
https://fr.wikipedia.org/wiki/Maryse_Hilsz

 


Rue Maryse Hilsz à Paris 20e

 

 

Tutoyer le danger jusqu’à l’exploit, pour exister.

Du ras du sol à l’infini de l’azur, voici un parcours Vierge-Poissons superbement illustré par Maryse Hilsz qui a servi au féminin l’aéronautique de son pays jusqu’à mourir en plein ciel, ce qui lui vaut un hommage de l’Armée.

 Entre quête de danger et de fuite hors du réel, elle porte un mélange explosif qui la pousse à rechercher les situations de tensions extrêmes, où elle s’organise avec un perfectionnisme de couturière et un goût du travail au service de la communauté.

Il lui faut vivre son métier dans un contexte de déplacements tendus à travers turpitudes diverses dont la météo et les aléas de la mécanique.
(Asc. Vierge avec Mercure R. conjoint au Soleil/Poissons en VI en carré à Pluton/Gémeaux/MC en IX)

 Servie par une solidité et une résistance exceptionnelle, c’est grâce à beaucoup de volonté et de persévérance qu’elle parvient à réussir.
(Jupiter maître du Soleil conjoint à Saturne/Capricorne en IV)

 Femme d’avant-garde, elle a le sens de l’harmonie esthétique (a travaillé pour la mode) et celui du pilotage où il faut équilibrer les ailes de l’avion tout en étant indépendante, originale et en avance sur son temps.
(Lune/Balance en II en sextil à Uranus/Sagittaire/FC et recevant trigone de Pluton/Gémeaux au MC)

 

Hommage à cette dame d’exception qui a volé jusqu’au bout d’elle-même.

 

 


Logiciel Auréas Astro PC Paris

 

En astrologie, d'où vient le goût de voler ?

En savoir + : https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-pionniers-de-laviation/

 

 


Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

haut de page