Cascadeuse devenue aviatrice après avoir dépanné Blériot dans le Bois de Boulogne…

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Jane HERVEU
Née Jeanne Aline HERVEUX

née le 10 décembre 1885 à 11h du matin à Paris 19e
Selon acte n°3629 – Archives de Paris en ligne – V4 E 7729 – vue 24/31

 Décédée le 16 janvier 1955 à Londres Grande-Bretagne

 

 

Cascadeuse en voiture au Crystal Palace de Londres

4e française brevetée pilote d’aéroplane en décembre 1910

Jane Herveu « Poulidor » de la coupe Femina

Née pour le spectaculaire et l’inédit

 

 

Cascadeuse en voiture au Crystal Palace de Londres

Née parisienne d’une mère artiste dramatique et d’un père non dénommé, elle voue très tôt une passion pour les sports mécaniques.

Dès 1903, on parle d’elle dans la presse sportive quand, à peine âgée de 18 ans, elle participe à des courses cyclistes. Deux ans plus tard, elle intègre l’équipe Werner, constructeur de cycles, motocycles, tricars et voiturettes établi à Levallois-Perret.

Intrépide sur deux roues, elle convoite de plus fortes émotions quand elle joue les trompe-la-mort au Crystal Palace de Londres où au volant d’une automobile lancée sur rail, elle réalise des loopings avant d’aboutir dans un filet métallique. Exercice nettement plus éprouvant pour les nerfs que les courses de motos ou de voitures auxquelles elle s’adonne.

 


Jane Herveu en 1907 sur voiture de course Werner

 

4e française brevetée pilote d’aéroplane en décembre 1910

Une sportive de cette trempe-là paraît née pour tenter aussi aux frissons du ciel.

Mais peut-être serait-elle restée au ras du sol, si par un apparent hasard, son destin n’avait rencontré celui de Blériot qu’elle dépanne dans le bois de Boulogne. L’avionneur tractait une cellule d’aéroplane derrière sa voiture qui tout à coup rend l’âme. Jeanne bienvenue, remorque Louis et son Blériot et se découvre du même coup un horizon plus aérien.

Après avoir fréquenté un temps le terrain d’aviation de Mourmelon où s’illustre celui qui a donné des ailes au monde, Henri Farman, elle entre le 29 avril 1910 à l’école Blériot.

C’est avec prudence qu’elle amorce une instruction qui lui permet de participer à la semaine de Marseille au mois de juillet suivant, puis au meeting de Toulouse début août.

Quand le 3 décembre 1910 à Pau, elle réussit son brevet (attribué sous le n°318 par l’Aéro-Club de France) elle devient la quatrième femme pilote française d’aéroplane brevetée après Elisa Deroche, Marthe Niel et Marie Marvingt.


Jeanne Herveux
avec d’autres pilotes de l’École Blériot à Étampes en 1911

 

Jane Herveu « Poulidor » de la coupe Femina

Aussitôt Jeanne Herveux troque son nom contre un pseudonyme aux allures plus britanniques de Jane Herveu.

Bien vite lancée dans meetings et compétitions féminines, elle participe à plusieurs reprises à l’épreuve-reine qu’est la coupe Femina sans parvenir à vaincre sa rivale Hélène Dutrieu.

Ébranlée par ces échecs même si elle a eu la satisfaction de créer en Allemagne une école de pilotage courant 1911, Jane Herveu se relance en 1912 à l’école Deperdussin à Étampes. Mais l’enthousiasme manque et elle se retire discrètement de la scène aéronautique.

Il faut dire qu’après son bref mariage en 1913 avec l’ingénieur Paul Boulzaguet (divorce en 1915), arrive la déclaration de guerre qui suspend fêtes et compétitions aériennes.

Après l’Armistice, on la retrouve le 4 avril 1919 survolant Paris aux commandes d’un Caudron pour y répandre des prospectus publicitaires pour la marque automobile Butterosi.

Jane tente sa chance aux États-Unis comme instructrice de pilotage dans une école féminine d’aviation vers 1919-1920, avant d’ouvrir une maison de mode.

Elle revient en France en 1932, pour inaugurer l’École de pilotage sur le toit des Galeries Lafayette.

Est-ce en souvenir de Védrines qui y a posé son avion en 1919 ?

Elle s’éteint à Londres à l’âge de 70 ans en 1955 des suites d’une chute domestique.

 


Jeanne Herveux
juchée sur un simulateur de vol à l'école de pilotage sur le toit des Galeries Lafayette à Paris en 1932.

 

Sources documentaires :
-
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_Herveux
- Dictionnaire universel de l’aviation par Bernard Marck – édition Taillandier
-
https://data.bnf.fr/fr/17874566/jeanne_herveux/
-
https://www.hydroretro.net/etudegh/Jane_Herveu.pdf

 

 

Née pour le spectaculaire et l’inédit

Voilà une femme née pour le spectaculaire et l’inédit aux prises avec des mécaniques d’avant-garde.

Influencée fortement par la Balance, elle est taillée pour occuper la scène en tant que cascadeuse, habile à gérer un équilibre harmonieux dans des déplacements périlleux sur terre et dans le ciel.

On peut dire qu’elle aime se déplacer en prenant des risques.

Son numéro public de cascade automobile l’illustre.

 Avec Jane Herveu nous est donné un nouvel exemple de l’air de Balance qui incite à l’aviation.

(Jupiter maître Soleil Sagittaire est conjoint à Uranus maître d’ascendant en VII, ces deux planètes recevant trigones de Pluton/Gémeaux)

 Si la chance facile est bien présente, pour autant ténacité et persévérance peuvent lui faire défaut.

Ainsi cette dame Verseau échoue à plusieurs reprises devant sa rivale Hélène Dutrieu (marquée par le Lion) pour la coupe Femina sans parvenir à se relancer ensuite en compétition.

Jane Herveu semble préférer la chance plus facile que les efforts de longue durée.

(Saturne en exil en Cancer opposé à Mercure au Capricorne et envoyant un double carré à Uranus et Jupiter)

 Femme avant-gardiste, voyageuse et indépendante, elle le reste puisqu’elle fonde une école de pilotage en Allemagne, se fait instructrice outre-Atlantique puis finit sa vie à Londres.

 

Hommage à cette oubliée de la cascade et de l’aéronautique naissante !

 


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