Belge cascadeuse sur deux-roues devenue « femme-épervier » aux commandes d’aéroplanes,
elle est célébrée en Europe et Outre-Atlantique.

télécharger cet article

 

Hélène Marguerite Marie DUTRIEU

Née le 10 juillet 1877 à 13h à Tournai Belgique
Selon données Didier Geslain et selon acte état-civil n°481 sur blog.myhéritage

 Décédée le 26 juin 1961 à 17h30 à Paris 16e
Selon acte n°847 – Archives de Paris en ligne – 16D212 – vue 26/31

 

 

Des records de vitesse, à la force du mollet…

Avant de vivre l’ivresse de l’air en aéroplanes…

Record et exploit établis avant… de décrocher le brevet de pilote

Du manche à balai d’aéroplanes… au volant d’ambulances

Convertie au journalisme après son mariage à 45 ans

Une vie qui balance fort et haut de la terre au ciel !

 

 

Des records de vitesse, à la force du mollet…

Alors qu’elle démarre la vie sur deux roues et à toute vitesse dès 14 ans, cette jeune Tournaisienne vise d’emblée le haut niveau et sans le savoir le haut du ciel.

Est-ce à cause de son « plat pays » de naissance que cette fille d’officier s’adonne d’abord à la bicyclette ?

Toujours est-il que cette intrépide avide de frissons décroche à 21 ans la coupe féminine de cyclisme à Ostende, assortie du titre officieux de championne du monde de vitesse.

Alignée sur des épreuves internationales, elle s’adjuge des records féminins de vitesse avant de passer à la course automobile.

Surnommée « la Flèche humaine », elle vise de plus fortes émotions et toujours sur deux-roues quand elle se lance dans des cascades à couper le souffle. Bientôt installée à Paris, elle épate le music-hall avec ses numéros de loopings d’une audace jamais vue.

Son fameux « saut de la mort » de 15 mètres de longueur accompli en 1903 sur sa bicyclette à l’Olympia est un aperçu de son talent de cascadeuse.

Une mauvaise chute à Berlin et plusieurs mois d’hôpital n’entament pas la passion de la « Flèche humaine ».

Bien vite, on la retrouve au Casino de Paris au guidon de sa moto infernale, non sans avoir défié les autorités qui interdisent ces figures acrobatiques dangereuses.

On imagine quel plaisir elle a de gagner sa vie grâce à ses acrobaties !

Quelle ivresse amplifiée encore par la vitesse de la moto !

 


https://www.rtbf.be/article/ces-belges-a-re-decouvrir-helene-dutrieu-10775798

 

Avant de vivre l’ivresse de l’air en aéroplanes…

S’envoyer en l’air en deux-roues comble d’aise notre héroïne. Mais il y a mieux !

En effet, Hélène Dutrieu a la trentaine quand elle assiste en 1908 aux ballets des aéroplanes sur le terrain d’Issy-les-Moulineaux. Dès lors cette passionnée, gagnée par la fièvre de l’air, veut se donner des ailes.

Douée et avide d’apprendre, la jeune femme impétueuse est vite courtisée par les avionneurs du moment en quête d’une promotion féminine bienvenue pour la réclame de leurs machines volantes.

Elle réalise ainsi quelques vols d’observations.

Les avanies sont légion pour la frêle apprentie aviatrice aux commandes de machines plus ou moins au point et difficiles à maîtriser.

Santos-Dumont lui prête sa « Demoiselle ». Dans cet avion non pourvu de frein à l’atterrissage, le pilote doit freiner à la force du mollet : avantage notoire pour l’ex-championne de vélo.

Hélène Dutrieu apprend vite et bien au point d’être la 1ère femme à décoller avec un passager à bord de son avion le 10 avril 1910.

Relier en 20 minutes Ostende à Bruges distantes de 45 kilomètres signe la 1ère liaison aérienne entre ces deux villes. Et pour clore cet exploit mené le 30 août 1910, l’aviatrice rompue à l’art du spectacle, file tournoyer autour du beffroi de Bruges et conclut son vol en apothéose à 400 mètres d’altitude établissant ainsi un nouveau record féminin d’altitude.


Hélène Dutrieu aux commandes de son aéroplane.

 

Record et exploit établis avant… de décrocher le brevet de pilote

L’accueil est triomphal pour la jeune Belge surdouée.

Mais le plus cocasse de l’histoire, c’est qu’elle ne reçoit que le 25 novembre 1910 le 1er brevet attribué à une femme par l’Aéro-Club de Belgique (brevet n°27 reconnu par l’Aéro-club de France), alors qu’elle en a passé les épreuves avec succès le 25 août. Une réclamation injustifiée l’avait alors empêchée de l’obtenir.

Peu après Élisa Deroche en France, Hélène Dutrieu est la seconde femme au monde à décrocher ce brevet.

Digne de son surnom de femme-épervier, elle franchit à Étampes, en décembre 1910, 60.8 km en 1 heure et 9 minutes devenant du coup la 1ère femme à voler plus d’une heure en continu.

Les succès s’enchaînent pour cette accro du ciel qui s’adjuge la coupe Femina à Étampes en 1910.

Seule femme engagée sur 15 pilotes au concours de vitesse et d’endurance organisé à Florence le 14 mai 1911, elle domine l’épreuve et remporte la coupe du roi d’Italie. L’exploit est de taille quand on sait qu’un certain Védrines figure parmi les concurrents.

En septembre de la même année, son nom brille à New-York quand elle décroche le prix d’endurance féminin.

Faire original plaît à la pilote belge qui le 2 août 1911 survole la mer à Cherbourg pendant 10km ;  le 28 août, ce bout de femme de 45 kg emmène Léon Bollée qui pèse 105 kg mais à l’atterrissage son Farman heurte un pylône et les occupants sortent indemnes.

En janvier 1912, sur un biplan Henry Farman, elle décroche à nouveau le prix Femina.

 


https://www.repro-tableaux.com/a/frenchphotographer/helenedutrieu1877-1961sta.html

 

Du manche à balai d’aéroplanes… au volant d’ambulances

En cette période d’avant-guerre, l’aéronautique naissante est en effervescence. Les nombreux meetings aériens, souvent de haut niveau, attirent des foules enthousiastes et lors de duels courtois on voit notre héroïne belge affronter des filles de l’air comme Marie Marvingt ou Jane Herveu.

Bientôt, Hélène Dutrieu se laisse tenter par l’hydroaéroplane et le 29 juin 1912 elle devient la 1ère femme à décoller d’un plan d’eau (lac d’Enghien).

Un grave accident de voiture près de Roanne le 13 septembre 1912 met fin à sa brillante carrière de pionnière de l’air, sans entamer son intrépidité, ni son intérêt pour le monde de l’aviation.

En 1913, en juste reconnaissance de ses exploits, elle est la 1ère femme aviatrice à recevoir la Légion d’honneur.

Dès 1914, on la retrouve au volant d’ambulances de la Croix-Rouge.

L’année suivante, le général Galliéni l’envoie aux États-Unis pour faire de la propagande. Revenue en France dès 1917, elle dirige l’hôpital de campagne du Val-de-Grâce.

 

Convertie au journalisme après son mariage à 45 ans

Avec l’après-guerre, une autre vie commence pour elle quand en 1922, elle épouse le colonel Pierre Mortier, homme politique, patron de presse et romancier.

Devenue française par son mariage, elle se convertit au journalisme.

Au décès de son mari en 1946, elle lui succède avec talent à la tête de ses publications sans oublier les dames de l’air pour qui elle crée le prix franco-belge Hélène Dutrieu. Calquée sur la coupe Femina, cette récompense est réservée aux aviatrices des deux nations qui couvrent dans l’année, la plus longue distance.

En 1961, la mort l’emporte incognito à 83 ans à son domicile parisien, non sans avoir obtenu la médaille de l’aéronautique en 1953.

 

Sources documentaires :
-
https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9l%C3%A8ne_Dutrieu
-
https://blog.myheritage.fr/2022/03/ces-femmes-qui-avaient-des-ailes-helene-dutrieu/

- Dictionnaire universel de l’aviation par Bernard Marck – Éditions Taillandier
- Aviatrices – Un siècle d’aviation féminine – Musée de l’Air et de l’Espace- Édition Altipresse

 

 

Pour retrouver Hélène Dutrieu sur YouTube :

https://blog.myheritage.fr/2022/03/ces-femmes-qui-avaient-des-ailes-helene-dutrieu/

 

 

Une vie qui balance fort et haut de la terre au ciel !

 Pour Hélène Dutrieu, il faut que ça balance fort et haut dans la vie !

Curieuse d’un « ailleurs merveilleux », cette native du Cancer marquée par la Balance, s’active à faire exister ses rêves au quotidien.

 De l’intuition lunaire à la lumineuse gloire solaire, son ingéniosité uranienne donne toute sa mesure pour le plaisir du spectacle populaire et hors des normes de son temps.

 Son talent d’équilibriste allié à une belle maîtrise d’action, lui permet d’enchanter le public et de décrocher les lauriers de la gloire.

 Équilibrer une acrobatie à deux roues sur terre ou les ailes d’un aéroplane dans l’air, voilà ce que sait bien faire Hélène Dutrieu marquée par la Balance.

Mais chez elle, il lui faut rendre complexe cette quête perpétuelle d’harmonie, viser plus haut et plus difficile afin de décrocher des bonheurs aussi incertains que chimériques.

En effet, elle a besoin de faire souffler la turbulence pour échapper au ronron de l’habitude et de la facilité.

 Avec l’esprit d’une enfant voyageuse, joueuse et nourrie par les bravos du public, elle est faite pour le bonheur de faire spectacle et glaner des records.

 Après avoir posé son dernier avion, elle a su recréer de l’harmonie et s’adapter à un nouveau challenge pour le public via le journalisme et la direction de presse.

 (Amas Soleil, lune et Mercure au Cancer en IX recevant trigones de Saturne/Mars en Poissons en V ; Ascendant Balance avec Vénus conjoint au MC recevant carré de Neptune en VII ; Jupiter en son domicile au Sagittaire reçoit un sextil de l’ascendant…)

 

Hommage à Hélène Dutrieu qui a fait exister en grand les rêves de son temps.

 


Logiciel Auréas Astro PC Paris

 

En astrologie, d'où vient le goût de voler ?
En savoir +
 :
  https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-pionniers-de-laviation/

 


Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

haut de page