Découvreuse « oubliée » de la trisomie 21, cette pédiatre directrice de recherches attend un demi-siècle avant que soit reconnue en 2014, par le Comité d’éthique de l’INSERM, sa contribution majeure à cette découverte.

 

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Marthe GAUTIER
Née Marthe Monique Valentine GAUTIER

le 10 septembre 1925 à 9h du matin à Montenils Seine-et-Marne 77
Selon acte n°4 transmis aimablement par la mairie de Montenils

 

 

Elle est l’une de ces « oubliées de l’histoire » !

Elle fonde le 1er laboratoire français de cytogénétique

« Je suis blessée et soupçonne des manipulations, j’ai le sentiment d’être la découvreuse oubliée. »

Le rôle décisif de Marthe Gautier est rappelé par l’INSERM en 2014

De l’analyse à la synthèse, une chercheuse clairvoyante et perfectionniste

 

 

Elle est l’une de ces « oubliées de l’histoire » !

Tombées aux oubliettes avant d’être connues puis reconnues, nombreuses sont ces femmes auteures d’un exploit et cependant maintenues invisibles dans l’Histoire où foisonnent les noms de grands hommes.

Comme Rosalind Franklin, Camille Claudel, Ada Lovelace, Yvette Chassagne, Alexandra David-Néel, Marie Laurencin, Bertha Benz… et bien d’autres, Marthe Gautier, brillante scientifique, est de celles-ci.

En mai 1958, quand cette chercheuse met en évidence l’anomalie chromosomique responsable de la trisomie 21, Marthe Gautier a 33 ans. 

C’est une première mondiale !

Mais elle se fait voler sa découverte. Il lui faudra attendre plus de 50 ans pour que soit rétablie la vérité en 2014, malgré de fortes résistances.

 

Elle fonde le 1er laboratoire français de cytogénétique

Fille d’agriculteurs et brillante étudiante, elle se destine à la médecine pédiatrique. Elle décroche une bourse qui lui permet une année d’études à l’université d’Harvard.

à son retour et nantie de son expérience américaine, elle rejoint l’Hôpital Trousseau à Paris où un poste de chercheur est disponible, que son « patron » le professeur Raymond Turpin lui confie.

Marthe Gautier se met au travail et crée seule ce qui sera une première en France : un laboratoire de culture cellulaire in vitro.  C’est le domaine de la cytogénétique.

En mai 1958, ses recherches scientifiques démontrent l’existence de 47 chromosomes chez les enfants atteints de trisomie 21 et 46 chromosomes chez les autres enfants.

 

« Je suis blessée et soupçonne des manipulations,
j’ai le sentiment d’être la découvreuse oubliée. »

Mais un jeune médecin de 32 ans, Jérôme Lejeune stagiaire au CNRS dans le service du professeur Turpin va flairer la bonne affaire. Il vient de temps en temps regarder les lames des cultures de cellules de Marthe Gautier. Puis lui propose de prendre des clichés. Elle accepte et lui confie ses lames.

Là, plus de nouvelles jusqu’en 1959. Jérôme Lejeune sans la prévenir présente ses résultats dans un congrès à Montréal en s’en attribuant la paternité.

De retour en France, nouvelle trahison, il presse Raymond Turpin de publier ces résultats dans la presse scientifique, avec en premier signataire Jérôme Lejeune, en second l’inexacte « Marie » Gautier. (Source : ouvrage Ni Vues ni Connues collectif Georgette Sand - Voir sources documentaires ci-dessous.)

En avril 1960 à Denver, la maladie sera dénommée trisomie 21 et la paternité de mise en évidence de l’anomalie chromosomique attribuée à Jérôme Lejeune.

Marthe Gautier écrira : « Je suis blessée et soupçonne des manipulations, j’ai le sentiment d’être la découvreuse oubliée.

« Jeune femme dans un monde masculin, simple fille de paysans », ainsi qu’elle se décrit, elle abandonne dès lors la trisomie 21.  

Convaincue d’avoir été trahie, elle revient en 1960 à sa vocation initiale, la cardiopathie infantile.

Fondatrice et directrice du département d’anatomopathologie des maladies hépatiques de l’enfant à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, Marthe Gautier devient maître de recherche en 1967 puis directrice de recherche à l’INSERM.

 


Plaque inaugurée à Montenils en  2015 en l’honneur et en présence de Marthe Gautier

 

Le rôle décisif de Marthe Gautier est rappelé par l’INSERM en 2014

En 2009, Marthe Gautier, alors âgée de 84 ans publie dans La Recherche (revue scientifique) un article relatant l’histoire de sa découverte.

En outre, elle indique qu’à l’époque où elle travaillait à l’hôpital Trousseau, elle est mise à l’écart par le professeur et par Jérôme Lejeune qui s’arrogent les honneurs de la découverte.

Cette publication est coup de théâtre pour la Fondation Jérôme Lejeune alors qu’un procès en béatification du professeur est ouvert au Vatican. 

Le 31 janvier 2014, la Fédération française de génétique humaine, sur avis unanime de son comité scientifique, attribue son grand prix à Marthe Gautier qui à cette occasion doit prononcer à Bordeaux une conférence sur la découverte de la trisomie 21. Mais sa prise de parole est annulée par les organisateurs affolés de la présence d’huissiers mandatés par la Fondation et la famille de Jérôme Lejeune.

En septembre 2014, le Comité d’éthique de l’INSERM émet un avis, pour rappeler le rôle décisif de Marthe Gautier et s’appuie sur cet exemple pour rappeler les règles internationales actuellement admises.

Ainsi le premier signataire d’une contribution scientifique doit être celui ou celle qui a fait le travail.

Marthe Gautier en retraite se tourne vers la peinture et la botanique.

Après avoir refusé deux fois cette distinction, Marthe Gautier reçoit le 16 septembre 2014, la décoration d’officière de la Légion d’honneur, par indignation à l’égard de l’impudence de la Fondation Lejeune dira-t-elle.

Patience et longueur de temps ont permis de rétablir la vérité pour Marthe Gautier et aussi de faire avancer les règles internationales du monde scientifique.

 

Sources documentaires : 
-
http://www.cgbrie.org/blog/montenils-marthe-gautier-a-l-honneur.html
- Ni vues ni connues
– Collectif Georgette Sand – éditions Hugo-Doc Les Simone – ouvrage offert par Virginie
- Wikipédia

 

 

De l’analyse à la synthèse, une chercheuse clairvoyante et perfectionniste

Un sens inné du service et de l’équité caractérise d’emblée Marthe Gautier.

Nul doute que son ascendant Balance épris d’harmonie et de justice a été très malmené par la spoliation dont elle est victime et qui durera plus d’un demi-siècle.

Mais la Vierge réaliste, d’un naturel modeste et dévouée pour l’intérêt collectif, s’est aussitôt organisée avec succès pour mettre son talent analytique au service d’une autre cause qui lui tient à cœur : la cardiopathie infantile.

Cette scientifique à l’esprit intuitif, clair et méthodique conjugue à la fois l’art de la synthèse clairvoyante (Mercure/Neptune/Lion) et le sens de l’analyse minutieuse et perfectionniste (Vierge).

Les travaux d’envergure qu’elle mène tout au long de sa carrière de chercheuse attestent de son énergie métamorphosante et de son ingéniosité.

 

Honneur à Marthe Gautier pour son dévouement au service de la science et de la justice.

 

Merci à Marc Brun pour ce signalement.

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

En astrologie, qu’est-ce qui prédispose à devenir un scientifique ?

Pour en savoir plus, consulter le lien :

https://www.janinetissot.com/2020/04/17/les-scientifiques/

 

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