Collaboratrice, amante et muse de Rodin, elle est une géniale sculptrice avant de passer les trente dernières années de sa vie dans un asile d’aliénés.

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Camille CLAUDEL

Née le 8 décembre 1864 à 5h à Fère-en-Tardenois Aisne 02
Selon acte n°138 – AD02 en ligne – vue 88/476

 Décédée à Montdevergues Vaucluse 84

 

 

Qu’aurait été l’œuvre d’Auguste Rodin sans Camille Claudel ?

Qu’aurait été le génie artistique de Camille Claudel sans Auguste Rodin ?

Dès l’âge de 12 ans, elle s’intéresse à la sculpture

Je lui ai montré où trouver de l’or, mais l’or qu’elle trouve est bien à elle (Rodin)

Auguste est impressionné et influencé par le génie de Camille

L’après-Rodin lui permet un temps d’autonomie jusqu’en 1905

Internée pour démence en 1913, Camille n’obtiendra jamais sa libération

Camille Claudel et Auguste Rodin, deux génies faits pour se révéler mutuellement

 

 

Qu’aurait été l’œuvre d’Auguste Rodin sans Camille Claudel ?

Qu’aurait été le génie artistique de Camille Claudel sans Auguste Rodin ?

La rencontre de ces deux artistes d’exception a des allures de destin extraordinaire qui semble les avoir dépassés l’un et l’autre.

Auguste Rodin laisse une référence grandiose dans le monde de la sculpture tandis que Camille Claudel, habitée par un semblable génie de la sculpture, voit sa carrière artistique brisée par son internement pour folie à partir de 1913 et jusqu’à sa mort en 1943.

Ses œuvres réalistes et expressives s’apparentent à l’Art nouveau, ce mouvement artistique en vogue fin 19e et début 20e siècles qui s’appuie sur l’esthétique des lignes courbes et des méandres.

Un demi-siècle plus tard, un livre (Une femme, Camille Claudel d'Anne Delbée, 1982) puis un film (Camille Claudel, 1988) la feront sortir de l'oubli pour le grand public.

 

Dès l’âge de 12 ans, elle s’intéresse à la sculpture

Née d’un receveur de l’enregistrement, elle est la sœur du poète, écrivain, diplomate et académicien Paul Claudel.

Dès l’âge de 12 ans, elle s’intéresse à l’art de la sculpture et son talent attire l’attention d’Alfred Boucher, un peintre-sculpteur qui lui fait prendre conscience de ses dons exceptionnels.

 


Camille Claudel et
Jessie Lipscomb dans leur atelier rue Notre-Dame-des-Champs en 1887,
Photographie de William Elborne.

 

Je lui ai montré où trouver de l’or, mais l’or qu’elle trouve est bien à elle (Rodin)

Entre les encouragements de son père et la forte opposition de sa mère, Camille travaille la glaise.

Comme elle veut perfectionner son art auprès des maîtres, elle parvient à convaincre sa famille d’emménager à Paris. Sans son père retenu par ses obligations professionnelles, avec sa mère, sa sœur Louise et son frère Paul, elle emménage boulevard Montparnasse à partir de 1882. Elle a 18 ans.

Après avoir suivi les cours de l’Académie Colarossi, école d’art parisienne, elle loue un atelier où d’autres femmes sculpteurs, la plupart anglaises, viennent la rejoindre.

Par son professeur Alfred Boucher, Camille intègre l’atelier de Rodin en 1883. Dès lors, pour la jeune sculptrice de 19 ans, débute la période Rodin.

Le maître est si fortement impressionné par les premières œuvres de son élève, qu’il l’intègre dans son groupe de praticiens. La légende raconte que Camille Claudel aurait été chargée de sculpter les mains dans le groupe statuaire Les Bourgeois de Calais.

 

Auguste est impressionné et influencé par le génie de Camille

Connivence et complicité s’installent très vite entre le maître et l’élève si bien que Rodin subjugué, déclare :

Mademoiselle Claudel est devenue mon praticien le plus extraordinaire, je le consulte en toute chose. Et à ceux qui la critiquent, il réponde : Je lui ai montré où trouver de l’or, mais l’or qu’elle trouve est bien à elle.

De fait, Camille Claudel, élève, assistante, amante et muse de Rodin, exerce une réelle influence sur son maître, elle lui inspire notamment Le Baiser réalisé en 1898. Ils travaillent ensemble à la Porte de l’Enfer ainsi que de nombreux autres collaborateurs.

Leur passion amoureuse tiendra une dizaine d’années, alors qu’Auguste vit depuis plus de vingt ans avec sa compagne Rose Beuret rencontrée en 1864, année de naissance de Camille Claudel. Et quand cette dernière réclame le mariage, le maître répond : Non !

Ces refus qui entraînent de violents épisodes de jalousie chez Camille, font s’éloigner Rodin qui prend alors pour maîtresse son élève Sophie Postolska de 1898 à 1905.


Camille Claudel,
Sakountala (1905, détail), marbre, Paris, musée Rodin.

 


Camille Claudel sculptant Vertumne et Pomone vers 1903

 

L’après-Rodin lui permet un temps d’autonomie jusqu’en 1905

Au terme de ses relations tumultueuses avec le maître, Camille doit gagner son autonomie et se refaire une santé psychologique après l’éloignement de Rodin. C’est ce qu’elle parvient à faire grâce à la comtesse Arthur de Maigret rencontrée en 1897,  qui lui commande plusieurs œuvres.

Mais en 1905, les deux femmes se brouillent, sans doute à cause de l’instabilité psychologique de Camille Claudel, qui perd alors sa riche commanditaire. Les soucis financiers arrivent vite malgré les tentatives d’aide de Rodin qu’elle surnomme « la Fouine ».

Aidée un temps par le marchand d’art Eugène Blot, elle ne décroche que tardivement une commande de l’Etat et ce, malgré le soutien de son admirateur enthousiaste Octave Mirbeau, écrivain et journaliste qui fait pourtant l’éloge de son génie dans la grande presse.

 

Internée pour démence en 1913, Camille n’obtiendra jamais sa libération

A partir de 1905, sa santé mentale se dégrade avec des idées obsessionnelles et paranoïaques tandis que son inspiration semble se tarir. Par ailleurs, elle se dit antidreyfusarde et antirépublicaine.

En 1909, Paul Claudel évoque sa sœur dans son Journal :  « À Paris, Camille folle. Le papier des murs arraché à longs lambeaux, un seul fauteuil cassé et déchiré, horrible saleté. Elle, énorme et la figure souillée, parlant incessamment d’une voix monotone et métallique. 

En 1910, l’atelier de Camille est inondé par la Grande Crue de la Seine.

Deux ans plus tard, elle se met à détruire ses œuvres, briser ses modèles en plâtre… Ses voisins s’en plaignent auprès de son frère et de sa famille.

Atteinte de démence paranoïde avec délire de persécution, Camille Claudel est internée le 10 mars 1913. Elle le restera pendant trente ans jusqu’à son décès, malgré ses demandes de libérations.

Ses admirateurs protestent et une campagne de presse s’indigne, sans succès, du sort réservé à cette brillante artiste qui reste internée malgré aussi l’intervention d’Auguste Rodin et de Paul Claudel.

Mais l’engouement de ses admirateurs demeure et des expositions sont organisées dans les années 1930.

 


Plaque apposée au n° 19 du quai de Bourbon, Paris 4e

 

 

Camille Claudel et Auguste Rodin, deux génies faits pour se révéler mutuellement

La comparaison de leurs caractères atteste de beaucoup plus de ressemblances que de complémentarités.

Ces deux artistes semblent unir leur frustration affective réciproque à travers une création inspirée du mouvement dans un art expressif et spectaculaire.

Camille Claudel paraît être un révélateur pour la carrière d’Auguste Rodin, même si on peut dire que chacun d’eux renforce sa créativité grâce à l’autre.

Entre ces deux êtres scorpionnesques, existe un respect mutuel tourmenté qui s’impose à l’un et à l’autre, dans un vis-à-vis impitoyable rythmé par des défis partagés à travers leur art et leur intimité tumultueuse.

 

 


(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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