Arrêté
le 24 avril 1912 pour association et recel de malfaiteurs, pour
avoir hébergé
Monier dit Symentoff. Il est le fils d'un
boulanger anarchiste qui tient un débit de boissons dans le
quartier de Ménilmontant, à Paris. Compagnon menuisier du Tour
de France, il arrive à Paris en 1907 et commence à fréquenter le
milieu anarchiste individualiste. En 1908, il s'insoumet au
service militaire et vit sous une fausse identité, sous laquelle
il sera condamné à deux reprises pour des délits mineurs. Au
début de 1912, sa maison est perquisitionnée à Maisons-Alfort où
il s'est installé, dans le cadre des recherches liées à la bande
à Bonnot. La police découvre chez lui un revolver, des outils de
cambrioleurs, des brochures libertaires et sur l'alimentation
végétarienne (preuves de sa fréquentation des anarchistes
individualistes). Arrêté, il est livré aux autorités militaires
qui l'envoient dans les bataillons disciplinaires en Afrique
(Les Bat'd'Af.).
Il voit partir de nombreux compagnons pour le bagne ou la
guillotine, dont le père et la mère de l'enfant qu'il adopte. Il
s'installe ensuite au moulin de Pouligny, commune de
St-Germain-des-Prés dans le Loiret, où il se consacre à
l'apiculture et à la fabrication de ruches, il y reconstitue à
l'échelon familial une petite communauté libertaire (que
fréquente Michel Ragon.
Il publie en 1951 ses mémoires
de vagabond sous le titre "Trimards ».
Il est mort à Pouligny, le 17
avril 1967.
"J'ai passé chez
les Bachelet de délicieux moments. Aller vivre quelques jours au
moulin de Pouligny c'était s'embarquer pour l'Arcadie. (...)
Emile Bachelet fut un grand exemple dans ma jeunesse.
L'anarchie, l'anarchie vraie, que Bonnot dévoya, Bachelet
l'incarnait. Il émanait de toute sa personne une sérénité qui, à
ce degré est la récompense de la sagesse."
In Michel Ragon : D'une berge à l'autre.
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