Georges BARBOT
Né le 9 septembre 1894 à 20h30 à Langon Gironde 33
Selon acte n° 57 – AD33 en ligne – 4 E 17016 – vue 22/35
Décédé le 27 février 1988 à Nice Alpes-Maritimes 06
Barbot, héros de la Manche en moto-aviette remporte le prix de 25.000 F.
29 prototypes mis au point et 1500 avions réceptionnés pour ce pilote d’essai surdoué
Un brillant et modeste serviteur de l’aviation avec ou sans moteur |
Barbot, héros de la Manche en moto-aviette remporte le prix de 25.000 F.
1923, l’aviation s’envole de partout dans le monde et la chasse aux performances aériennes bat son plein entre les pays.
Tandis qu’Étienne Oehmichen perfectionne son hélicoptère et que Joseph Sadi-Lecointe enchaîne les records de vitesse et d’altitude, Georges Barbot avec sa moto-aviette fait l’aller-retour au-dessus de la Manche dans la journée du 5 mai 1923.
Aux commandes de cet avion léger Dewoitine D.7 de moins de 1500 cm3, le pilote girondin s’adjuge le prix de 25.000 francs offert par le quotidien Le Matin.
L’avion est exposé sur les grands boulevards à Paris accroché à l’immeuble du journal Le Matin pendant plusieurs semaines à l’égal du mythique Blériot-XI en 1909.
Belle aubaine que ce soutien médiatique pour l’aviation nouvelle qui vient de naître en 1920 : les avionnettes, sorte de planeurs équipés de petits moteurs.
Sous le titre « chacun peut voler en moto-aviette, la presse fait l’éloge de cet ancêtre de l’ULM, l’avion pour tous. Chacun peut apprendre à le piloter en quelques jours. Il se pose dans une prairie et peut décoller sur une courte distance. La moto-aviette peut même être montée dans un garage personnel.
Ce sont autant d’arguments pour susciter auprès du public de nouveaux marchés pour l’aviation légère.
Lors de ces concours médiatisés, outre les Dewoitine pilotés par des pionniers du planeur comme Barbot et Doret, s’alignent aussi les avionneurs Farman et Bréguet.
29 prototypes mis au point et 1500 avions réceptionnés
pour ce pilote d’essai surdoué
Fils de négociant, Barbot décroche à 18 ans son brevet de pilote d’aéroplane en mars 1913.
L’aviation militaire au cœur de la guerre de 14-18 lui permet d’être pilote de chasse en 1917, puis il réceptionne les machines Salmson et Bréguet pour l’armée.
Au terme de la guerre, on le retrouve pilote de ligne sur Paris-Londres de 1919 à 1921.
Pilote de planeur chevronné, il est aussi pilote d’essai pour les prototypes de divers constructeurs, outre l’Armée : Weyman, Bernard, Dewoitine, jusqu’en 1935.
Entre 1919 et 1933, Barbot totalise 6 000 heures de vol, met au point 29 prototypes et réceptionne plus de 1 500 avions.
Pilote de meetings de 1936 à 1939, il est en 1957 membre du comité créé par l’hebdomadaire Les Ailes pour la réalisation du monument dédié aux pilotes d’essai à l’entrée de l’aéroport du Bourget.
Le 6 mai 1923 à 18h21, mécaniciens parisiens et journalistes voient atterrir Barbot sur l’aérodrome anglais de Lympne. En une heure de vol, parti de St-Inglevert (Pas-de-Calais), il vient pour la 1ère fois de traverser la Manche en avion léger.
Peu après, il reprend l’air vers les rives françaises qu’il retrouve au terme de 45’ de vol et 120 km parcourus au total.
Cet exploit salué de part et d’autre de la Manche lance Barbot dans un voyage de propagande aéronautique en Amérique latine d’où il revient le 2 juillet 1923 pour disputer le Grand Prix de la Motoaviette du Petit Parisien.
Ces concours lancés par la presse visent à rendre l’aviation légère accessible à tous.
Sources documentaires :
- Les Français du ciel – dictionnaire historique – Académie Nationale de l’Air et de l’Espace – Le Cherche-Midi
- https://www.hydroretro.net/etudegh/L_exploit_de_Barbot.pdf
- Wikipédia
Monoplan Dewoitine D7 de Barbot
Un brillant et modeste serviteur de l’aviation avec ou sans moteur
Ce pilote est de la trempe des bâtisseurs et serviteurs de l’air par l’influence conjuguée de la Vierge et du Taureau.
Le bon sens terrien chevillé au corps et l’esprit ingénieux, il a l’œil à tout, voit vite les choses jusque dans le détail.
Ce sont autant de qualités précieuses pour un pilote d’essai doué, en outre, d’une grande puissance de travail.
Réussir un exploit, remporter un prix et se faire un nom convient bien au tempérament de Georges Barbot.
Cependant, la naturelle modestie de la Vierge perfectionniste peut expliquer qu’il ait davantage œuvré pour servir l’aviation que pour sa notoriété personnelle.
Chapeau bas à ce brillant pilote méconnu qui a inscrit son nom à l’égal d’un Blériot au-dessus de la Manche !
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne