Ingénieur et pionnier, il est considéré comme l’inventeur de l’hélicoptère et du vol vertical, à partir de 1923. On lui doit aussi, notamment, l’invention des premiers feux de croisement sur les voitures.

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Etienne OEHMICHEN
(Etienne Edmond Oehmichen)

Né le 15 octobre 1884 à huit heures du soir (20h) à Châlons-sur-Marne 51
Selon acte n°331 source : AD51 en ligne

Décédé le 10 juillet 1955 à Paris 5e

 

 

 

« Je ne suis pas l'inventeur de l'hélicoptère. Le seul, c'est Léonard de Vinci, lorsqu'il dessina sa machine volante à aile tournante, en 1486. »

Ainsi parle l’ingénieur Etienne Oehmichen, aussi modeste qu’inventif dans de multiples domaines.

Voler est un rêve humain qui remonte à la nuit des temps, mais il faut attendre 1890 et le 1er vol d’un avion à moteur piloté par Clément Ader, pour qu’il se réalise.

Le giravion (*) est étudié depuis fort longtemps et dès 1480, Léonard de Vinci dessine une sorte de vis aérienne dont la voilure tourne autour d’un axe vertical. Borelli en 1680 et Paucton en 1768 reprennent l’étude de ses théories. En 1862, le Français Ponton d’Amécourt et l’Italien Forlanini construisent des appareils mus par des moteurs à vapeur. Ce sont ces expériences qui permettent de résoudre de multiples difficultés et d’arriver enfin aux appareils pilotés.

Et le premier décollage reconnu d’un hélicoptère avec son pilote est accompli par le Français Paul Cornu le 13 novembre 1907, à Lisieux sur un moteur Antoinette.

Par rapport à l’aviation, la mise au point de l’hélicoptère sera tardive. En effet, au début du 20e siècle, seul un petit groupe de pionniers s’intéresse au développement d’un engin à voilure tournante, alors que dans le même temps, l’avion vole de succès en succès.

(*) Terme générique désignant tous les appareils volants grâce à une voilure tournante autour d’un axe situé au-dessus de l’habitacle. Le plus connu en est l’hélicoptère.


Œhmichen no 2, en 1923.

 

Oehmichen conçoit et fait voler le premier hélicoptère en 1923

Ainsi, au fil des siècles, le « giravion » ne connaît guère d’essais satisfaisants jusqu’à la première guerre mondiale. Etienne Oehmichen est l’un des premiers qui, en 1923, tient l’air durant 10 minutes à 5 mètres du sol !

Il construit lui-même son hélicoptère en utilisant des matériaux trouvés dans les rebuts de l’usine Peugeot.

Sa vocation lui vient dès l’enfance, le jour où l’un de ses oncles lui offre son premier vol dans un ballon ascensionnel d’une Foire.

Il déclare alors : « Quand je serai grand, je ferai une machine pour monter comme cela, tout droit dans le ciel ».

Oehmichen approfondit ses théories sur le vol ascensionnel, à partir de 1921. Il met au point ses prototypes financés par Peugeot.

Le 4 mai 1924, il boucle le premier kilomètre en circuit fermé, à Arbouans dans le Doubs, en hélicoptère à décollage et atterrissage à la verticale. Ce vol lui permet de recevoir une subvention de 90 000 francs du service technique de l’aéronautique, lui permettant de rembourser Peugeot.

Toujours en 1924, il réussit un vol stationnaire de trois minutes, puis un autre avec deux passagers.

Depuis 1921, Oehmichen travaille sur le concept de  « l’hélicostat » (inspiré de l’hélicoptère et de l’aérostat). Il s’agit d’un hélicoptère équipé d’un ballon pour la stabilité. Il reprend cette idée avec des appareils successifs jusqu’à son premier vol le 21 février 1935, sans toutefois parvenir à convaincre les responsables de l’aéronautique. Cet appareil est présenté au Musée de l’air et de l’espace du Bourget près de Paris.


L’hélicostat n°6 présenté au Bourget

 

Inventeur polyvalent, on lui doit les feux de croisement, le stroboscope, le canon à air comprimé…

Il est fils d’un colonel, directeur de l’école d’artillerie de Châlons. Après le décès de son père, la famille s’installe à Lyon puis à Montbéliard en 1897 où il fait ses études avant d’être diplômé de l’Ecole centrale de Paris en 1908. C’est en 1912, qu’il débute sa carrière chez Peugeot.

Pendant la Grande Guerre qui interrompt ses expérimentations, il participe aux combats dans les tranchées. A ce titre, il reçoit la Croix de guerre et la Légion d’honneur en 1917.

En tant qu’assistant, il participe à la mise au point des premiers chars de combat produits par Peugeot.

Il crée son atelier Oehmichen-Peugeot en association avec la firme Peugeot à Valentigney.

Il améliore la dynamo inventée par le Belge Zénobe Gramme, qui remplacera les phares à acétylène des premières automobiles. Cet ingénieur conçoit aussi les premiers feux de croisement mais ce brevet ne sera jamais déposé.

Sa passion pour l’électricité et la lumière le conduit à créer le premier stroboscope électrique (brevet 1917) ainsi qu’une caméra capable de saisir 1 000 images en une seconde.

Cet ingénieur, inspiré par l’air, invente aussi le canon à air comprimé.

Si l’aérodynamique le passionne, il étudie aussi la cinématographie, la zoologie et la paléontologie.

En 1939, il devient professeur au Collège de France.

Oehmichen repose aujourd’hui sur le lieu-même de son exploit de 1924, à Arbouans dans le Doubs, et c’est un hélicoptère qui transporte son cercueil jusqu’à sa dernière demeure.


Timbre postal émis en 1957

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

En astrologie, d'où vient le goût de voler ? Pour en savoir plus : https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-pionniers-de-laviation/

 

Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

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