Berthe WEILL
Née Esther Berthe Weill le 20 novembre 1865 à 11h du matin à Paris 1er
Selon acte n°1972 – Archives de Paris en ligne – V4 E 50 – vue 15/21
Décédée le 17 avril 1951 à 3h à Paris 7e
selon acte n°518 - Archives de Paris en ligne - 7D 234 – vue 25/31

Une galerie minuscule qui s’annonce : Place aux jeunes !
1ère femme galeriste parisienne elle soutient les jeunes artistes…
Affûtée mais pas assez argentée, elle est vite concurrencée…
300 artistes et des centaines d’expositions grâce à cette galeriste
Une part de génie dans son intuition de chercheuse avant-gardiste…
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Une galerie minuscule qui s’annonce : Place aux jeunes !
À Paris en ce 1er décembre 1901, le XXe siècle tout neuf et fringant prend des allures de Belle Époque. Dans l’ambiance bohême de Montmartre, nombre d’artistes aux talents affûtés pointent leur pinceau agile vers la modernité.
Chez eux l’inspiration fourmille mais les poches pour en vivre sont alors souvent vides pour ces peintres qui sans le savoir s’apprêtent à faire exploser l’art moderne.
Justement, sur cette butte montmartroise culminant la capitale, une minuscule galerie d’art vient d’ouvrir ses portes.
Celle que Raoul Dufy surnommera affectueusement la Petite Mère Weill est ici la maîtresse des lieux. Elle y expose les œuvres de candidats à la célébrité sur toiles mais encore inconnus du public. Sur sa carte publicitaire, elle annonce la couleur : Place aux jeunes.
Quelle finesse de flair chez cette galeriste pionnière de l’art moderne qui est la première à vendre des toiles de Pablo Picasso, d’Henri Matisse…
Sa galerie permet de lancer des artistes majeurs qui vont dessiner l’art du XXe siècle tels qu’Amedeo Modigliani, Raoul Dufy, André Derain, Georges Braque, Maurice Utrillo, Kees van Dongen… et des femmes peintres comme Suzanne Valadon, Marie Laurencin, Émilie Charmy…

Carton d’invitation à l’exposition sur Modigliani à la Galerie Weill en 1917.
Les quatre nus présentés lors du vernissage provoquent l’attroupement de badauds et l’intervention de la maréchaussée qui exige l’enlèvement des tableaux scandaleux.
Berthe Weill répondit « Mais qu’ont-ils donc ces nus ? »,
ce à quoi il lui fut répondu « Ces nus … ils ont des poils ! ».
1ère femme galeriste parisienne elle soutient les jeunes artistes…
Née d’un père négociant dans une fratrie de six enfants au sein d’une famille modeste d’origine alsacienne, elle est placée comme apprentie chez l’antiquaire Salvator Mayer. Là, elle est formée au commerce de l’art bien profitable à son futur métier de galeriste ; elle y rencontre collectionneurs, écrivains, marchands d’art…
En 1897, au décès de Mayer, Berthe Weill ouvre une petite boutique d’antiquaire avec son frère Marcellin. Mais quand ce dernier prend son indépendance, elle investit sa dot de 4 000 francs pour ouvrir la Galerie B. Weill au 25 rue Victor Massé dans le quartier de Pigalle où fourmillent encadreurs, brocanteurs, marchands de couleurs exposant aussi des tableaux...
Ainsi devenue la 1ère femme galeriste parisienne, elle choisit de révéler et promouvoir les artistes de son temps. Malgré ses moyens financiers limités, les plus grands noms des avant-gardistes passeront par sa galerie.
Avec enthousiasme et persévérance, pendant près de quatre décennies, elle sera leur porte-voix et leur soutien.
Affûtée mais pas assez argentée, elle est vite concurrencée…
Dès l’arrivée de Picasso à Paris, elle est la première à acheter et vendre ses œuvres ; elle contribue à organiser une exposition qui lui est dédiée en 1902.
En 1905, elle devient la première marchande des peintres du fauvisme, ce mouvement pictural en vogue au début du XXe siècle et dont les chefs de fils sont Derain, Matisse et de Vlaminck.
Elle s’emploie aussi à faire reconnaître le talent des femmes peintres qu’elle expose à égalité avec leurs homologues masculins.
Pionnière encore dans sa rue, elle installe l’éclairage électrique dans sa galerie en 1908.
Mais l’insuffisance de capitaux l’oblige à vendre trop rapidement les œuvres acquises, elle génère de faibles marges. Avec le développement du commerce de l’art, des marchands plus fortunés la concurrencent et Berthe Weill voit partir les artistes qu’elle avait découverts tels Matisse et Picasso.
Dès 1933, en galeriste novatrice sous le titre « Pan ! Dans l’œil… » cette marchande d’art, de livres rares et d’antiquités publie 30 années de souvenirs dans la peinture contemporaine, un genre littéraire alors inédit.

Plaque commémorative vers son atelier 25 rue Victor-Massé à Montmartre
300 artistes et des centaines d’expositions grâce à cette galeriste
Avec la guerre et la persécution des Juifs, sa galerie ferme en 1940.
Alors, Berthe Weill se retrouve dans une grande misère qui émeut des peintres ayant bénéficié de ses services. Une vente de 80 œuvres organisée à son profit par 46 artistes rapporte 4 millions de francs qui mettent la galeriste à l’abri du besoin pendant ses dernières années de vie.
Impotente et presque aveugle, elle décède à 85 ans, en 1951.
Grâce à Berthe Weill, ce sont plus de 300 artistes et des centaines d’expositions organisés dans les quatre adresses successives de sa galerie

Berthe Weill par Emilie Charmy
Sources documentaires :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Berthe_Weill
https://www.musee-orangerie.fr/fr/agenda/expositions/berthe-weill-galeriste-davant-garde
- https://www.beauxarts.com/grand-format/berthe-weill-lhistoire-oubliee-de-la-premiere-galeriste-de-picasso-matisse-et-les-autres/
https://ebooks-bnr.com/ebooks/pdf4/weill_pan_dans_l_oeil.pdf
https://www.bertheweill.fr/qui-%C3%A9tait-berthe-weill
Une part de génie dans son intuition de chercheuse avant-gardiste…
Peut-on imaginer intuition plus affûtée que celle du Scorpion ? !
Ce signe doté en milieu de ciel de quatre planètes dont le maître d’ascendant et un maître du Soleil, fait l’effet d’une sorte de caricature dans le thème astral de Berthe Weill.
Par la part de génie qui habite ce curieux Scorpion, elle flaire la piste d’artistes promis à la célébrité alors même qu’ils sont encore ignorés de tous.
Chercheuse infatigable par un réflexe quasi naturel du Capricorne (ascendant), elle est avide d’œuvres inédites, par amour du patrimoine culturel.
(Saturne maître asc. conjoint à Vénus et recevant trigone d’Uranus ; Pluton maître Soleil/Scorpion est en Taureau).
Pour faire fortune certes les finances ont manqué à cette galeriste.
Cependant, sa nature se révèle davantage humaniste autant qu’avant-gardiste plutôt qu’affairiste.
Berthe Weill chercheuse, fouineuse d’art, a pressenti avant tout le monde ce qui était bon pour le lendemain de l’art contemporain et des artistes.
Tout en discrétion et sobriété, elle a révolutionné le métier de galeriste et celui du marché de l’art.
Par son soutien à l’art moderne elle a permis de lancer nombre d’artistes majeurs du XXe siècle.
Quelle aurait été la carrière de ces peintres célèbres sans Berthe Weill ?

(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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