La Madone des matelots, cette chanteuse, actrice et romancière est la Garçonne des années folles.

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Suzy SOLIDOR

Née Suzanne Louise Marie MARION puis ROCHER

Le 18 décembre 1900 à 6h à Saint-Servan-sur-Mer 35 Ille-et-Vilaine
Selon acte n°277 – AD35 en ligne – 10NUM35313 640 – 1900 – vue 71/80

 Décédée le 31 mars 1983 à Cagnes-sur-Mer Alpes-Maritimes 06

 


Suzy Solidor en 1938

 

Lancée telle une œuvre d’art, une icône sculptée !

Chanteuse la plus croquée du siècle … Je suis plus à peindre qu’à blâmer !

Descendante du corsaire Surcouf par son père ?

Au nom de l’indépendance, de l’excentricité et du spectaculaire !

 

 

Lancée telle une œuvre d’art, une icône sculptée !

Intrépide Bretonne, promue chauffeur des états-majors, au volant d’une ambulance elle file au secours des blessés sur le front de l’Oise et de l’Aisne, peu avant l’Armistice de 1918 ! Elle n’a pas encore 18 ans, mais le permis en poche depuis un an !

Devenue parisienne après la guerre, elle veut devenir mannequin. C’est alors que sa rencontre avec la célèbre et très mondaine antiquaire Yvonne de Brémont d’Ars transforme sa vie en destin. Cette femme, experte dans le commerce de l’art, sera sa compagne pendant onze ans mais aussi son imprésario, son coach !

Le couple de ces deux belles garçonnes est la coqueluche des photographes de mode et du Tout-DeauvilleYvonne de Brémont possède un manoir.

Elle lance Solidor telle une œuvre d’art et une icône sculptée pour accrocher le public au cœur des Années Folles.

C’est en 1929 que Suzy Solidor débute dans la chanson à Deauville. Sa voix grave, pathétique, quasi masculine, qui déroule surtout des chansons de marins, lui vaut le surnom de Madone des Matelots.

Son physique androgyne, ses cheveux au carré marquent les esprits et on la surnomme l’Amiral, icône de la chanson maritime.


Suzy Solidor à Deauville en 1929 – source Wikipédia

 

Chanteuse la plus croquée du siècle … Je suis plus à peindre qu’à blâmer !

Son mode de vie popularise le milieu lesbien de la capitale et en 1933, cette pionnière ouvre un cabaret « chic et cher »,  La Vie parisienne, lieu de rencontres homosexuelles où chante notamment le jeune Charles Trenet.

Son look à la garçonne et sa silhouette sculpturale inspirent photographes, magazines de mode, peintres, dont Marie Laurencin... qui en font leur égérie des années 1930.

Chanteuse la plus croquée du siècle, elle déclare avec humour : Je suis plus à peindre qu’à blâmer !

Pendant l’occupation allemande, son cabaret parisien qui a rouvert en septembre 1940 est fréquenté par de nombreux officiers allemands. D’un cabaret à l’autre, d’une radio à l’autre, d’un music-hall à l’autre, son inlassable activité malgré l’Occupation lui vaudra à la Libération, un blâme et 5 ans d’interdiction d’exercer. Du coup, elle cède son cabaret et part chanter aux États-Unis.

Revenue à Paris en 1954, elle ouvre le cabaret « Chez Suzy Solidor » près des Champs Élysées avant de se retirer sur la Côte d’Azur en 1960 à Cagnes-sur-Mer. Là, cette Bretonne infatigable lance un nouveau cabaret « Chez Suzy » décoré de 224 de ses portraits !

Elle s’y produit jusqu’en 1967 avant de diriger un magasin d’antiquités sur les hauts de Cagnes.

 


Suzy Solidor en 1929 – Wikipédia

 

Descendante du corsaire Surcouf par son père ?

Née de père inconnu, elle reçoit le patronyme de sa mère avant d’avoir celui de son père adoptif Eugène Rocher que sa mère épouse en 1907. Mais Suzy Solidor prétend que son géniteur serait le député et armateur Robert Surcouf, (descendant du célèbre corsaire) chez qui sa mère était domestique.

C’est le nom du quartier où vit sa famille à Saint-Servan qui lui inspirera plus tard son nom de scène Solidor.

Séparée d’Yvonne de Brémont d’Ars, Suzy Solidor a plusieurs liaisons avec des femmes. Sa seule aventure masculine a été avec l’aviateur Jean Mermoz qui lui offre un magnifique cœur de diamants traversé par une flèche de rubis qu’elle portera toute sa vie sur sa veste d’amiral.

En 1973, elle cède une quarantaine de ses portraits à la ville de Cagnes qui les place dans le musée-château Grimaldi.

Suzy Solidor en chiffres :

- 64 titres de chansons

- 4 romans

- 4 films

- 1 pièce de théâtre l’Opéra de Quat’Sous de Bertolt Brecht

 

Sources documentaires :
http://dona-martin.blogg.org/suzy-solidor-a125430880
https://fr.wikipedia.org/wiki/Suzy_Solidor

 

Pour retrouver la voix de Suzy Solidor :
https://www.youtube.com/watch?v=_MCMC4ljXvE&ab_channel=Gramophone
https://www.youtube.com/watch?v=PtyrVquCYv4&ab_channel=DominiqueHMG

 


Suzy Solidor vers 1937 – Studio Harcourt

 

 

Au nom de l’indépendance, de l’excentricité et du spectaculaire !

Mener sa vie en grand, avec éclat et sur le devant de scène, est indispensable pour cette Sagittairienne grand teint.

Il lui faut la scène et du public pour se réaliser et s’affirmer dans la représentation et le spectaculaire (amas en I avec Uranus).

Tragédienne dans l’âme (asc. Scorpion) avec sa voix grave et pathétique, elle excelle dans les chansons de matelots.

Attirer l’attention médiatique et prendre tout l’espace disponible correspond bien à son besoin de se donner en spectacle avec une mise en scène toujours inédite.

Par exemple, dans son cabaret, elle accroche 224 de ses portraits !

L’influence scorpionesque en fait une habile stratège et une calculatrice qui ne laisse rien échapper. Gestionnaire éprise de grandiose, femme de sang-froid, elle se donne des défis avant-gardistes pour décupler sa puissante énergie.

Ambulancière, chanteuse, actrice, auteure, patronne de cabaret … Suzy Solidor a besoin d’affirmer son talent dans une ambiance de stress, tendue vers une expression médiatisée.

Tant par ses liaisons amoureuses que sa vie professionnelle, cette Bretonne mène sa barque par tous les temps et hors des normes de son temps, en femme indépendante et libre.

 

Cette fiche se veut coup de projecteur sur une artiste emblématique des Années Folles !

 


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