Claude Philibert BARTHELOT comte de RAMBUTEAU
Né le 9 novembre 1781 à Mâcon (paroisse St-Pierre) 71 Saône-et-Loire
Heure de naissance absente sur acte de baptême
Selon acte de baptême – AD71 en ligne BMS 1779/1782 – vue 147/203
Décédé le 23 avril 1869 à 4h30 du matin Charnay-Lès-Mâcon 71 Saône-et-Loire
Selon acte n°17 AD71 en ligne – décès 1869 5 E 105/11 – vue 3/8
Noble bourguignon formé dans le sillage de Napoléon 1er
Issu d’une ancienne famille de la noblesse française, sise au château de Rambuteau en Saône-et-Loire, il s’emploie à embellir et assainir Paris, de 1833 à 1848.
En tant que préfet de la Seine, il laisse une œuvre remarquable et inédite qu’amplifiera Haussmann quelques années plus tard, sous l’impulsion de Napoléon III.
Au titre de serviteur de l’Etat, Rambuteau fait carrière d’administrateur sous le Ier Empire et au gré des turbulences politiques qui agitent la France, il se fait chambellan(*) de Napoléon Ier, comte de l’Empire, préfet de la Loire (**) à Montbrison en 1814, député en 1827…
(*) Gentilhomme chargé du service de la chambre d’un monarque ou d’un prince.
(**) A noter que tel Lépine, Rambuteau voit sa carrière transiter par la Loire et Montbrison, avant de s’illustrer à la préfecture de Paris.
Au moment de la déroute napoléonienne, alors qu’il est préfet du Simplon, pour sauver sa peau, il doit s’enfuir en pleine nuit hivernale à travers les cols alpins, le 26 décembre 1813.
En 1815, durant les Cent Jours, Rambuteau est de nouveau au service de l’empereur. Très marqué par cette collaboration napoléonienne, il écrira dans ses Mémoires :
C'était la grande école de gouvernement, si j'ai valu quelque chose depuis, c'est à cette école que je l'ai dû. »
Nul doute que ses dons naturels d’habile et organisé gestionnaire se sont déployés en grand au contact de l’exceptionnel empereur. Et sa nature de précurseur humaniste, soucieux d’œuvrer pour le bien du devenir humain, transforme sa vie en destin, quand il devient administrateur de la capitale.
Sortir Paris du Moyen-âge en perçant une large voie, nommée la rue Rambuteau.
Nommé préfet de la Seine en 1833, Rambuteau a du pain sur la planche. Le roi Louis-Philippe vient de l’engager pour donner de l’eau, de l’air et de l’ombre dans la capitale.
Il faut dire qu’à cette époque Paris n’a rien d’un éden prestigieux : les rues, étroites, sales et insalubres aident à propager les épidémies dont celle de choléra qui vient de ravager la ville, l’année précédente.
En homme dynamique qui aime innover et entreprendre en grand, le préfet décide de percer dans la capitale une voie de 13 mètres de largeur. Cette nouveauté qui oblige à exproprier, révolutionne nombre de propriétaires parisiens. Elle est nommée en 1839, rue Rambuteau.
A l’instigation du préfet, la loi d’expropriation pour cause d’intérêt public votée le 3 mai 1841, facilitera les extensions d’intérêt général et ceci, avec une ampleur inédite sous la période haussmannienne à partir de 1853.
Paris, ville médiévale et insalubre au 19e siècle.
A l’actif de cet apôtre de la propreté : réseau d’égouts, vespasiennes, fontaines…
Claude Philibert de Rambuteau veut assainir les trottoirs de Paris, aussi il propose en 1841 de construire des urinoirs publics où les passants pourront soulager leur vessie de façon hygiénique. Certains de ces chalets de nécessité sont édifiés au frais du voisinage, qui en est le premier bénéficiaire.
En 1842, ce préfet hygiéniste déplore que les affiches commerciales deviennent trop envahissantes sur les murs de Paris. Pour la dignité à la capitale, il interdit l’affichage public pour ne l’autoriser que sur des colonnes construites à cet effet sur les trottoirs des quartiers fréquentés. Et pour encourager l’assainissement des rues, il décide d’adjoindre des urinoirs à ces colonnes. Ainsi, en un même endroit, le passant trouve hygiène et information !
478 vespasiennes construites à Paris, entre 1841 et 1843
Très vite, ces lieux fréquentés sont nommés colonnes Rambuteau. Mais ce dernier, mal à l’aise de voir son nom attaché à des lieux d’aisance, lance aussitôt l’appellation vespasienne qui sonne avec un brin d’élégance. Du coup, l’empereur romain Vespasien accède à une subite notoriété, lui qui avait taxé les urines utilisées comme fixateur pour la teinture. Comme son fils Titus lui reprochait cet impôt, Vespasien avait répliqué : L’argent n’a pas d’odeur !
Borne vespasienne ou colonne Rambuteau du Faubourg Saint-Martin (in : Texier 1853 : 236).
Le réseau d’égouts est vétuste, Rambuteau met tout en œuvre pour le moderniser.
Et pour l’hygiène et la plaisance, il diligente la construction de nombreuses fontaines qui subsistent encore dans certains jardins publics parisiens.
Le 28 juin 1847, Rambuteau prescrit le renouvellement du numérotage des rues avec des numéros blancs sur porcelaine bleue.
Des arbres et des réverbères par milliers…
Peut-être nostalgique de sa Bourgogne natale et passionné d’horticulture, Rambuteau développe parcs et espaces verts. Il ordonne de planter des arbres dans les jardins, sur les places et le long des nouvelles avenues parisiennes.
Et pour améliorer la sécurité nocturne des Parisiens, il fait ériger une multitude de becs de gaz. Pendant son mandat de préfet, la ville passe de 69 à 8 600 réverbères.
Mais Rambuteau, réputé pour être un gestionnaire très avisé qui assainit, embellit, modernise Paris, ne maîtrise guère l’orthographe.
L’histoire raconte qu’un jour, il se rend chez une gente dame et comme elle est absente, il signale son passage par une carte où il aurait écrit : Je suis Venus en personne. Ce qui valut à la bonne société de se gausser en songeant à ce robuste Bourguignon qui n’avait rien d’une « Vénus sortie des eaux ».
A Paris, une station de métro et une rue portent son nom.
Voici un bref hommage à Rambouteau, brillant serviteur de l'Etat.
Grâce à lui la capitale devient Paris-la-saine !
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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